Une allocution prononcée par M. François Tavenas, recteur de l'Université Laval, à un déjeuner-conférence tenu à Baie-Comeau, le mercredi 7 juin 2000, à 12 h 30, au restaurant La cache d'Amélie

Monsieur le Maire,
Monsieur le Directeur général du Cégep de Baie-Comeau,
Monsieur le Président de la Commission médicale régionale,
Monsieur le Président de l'ADUL, région Côte-Nord,
Distingués invités,

C'est avec plaisir que mes collègues et moi-même avons accepté l'invitation du Club des diplômés de Laval sur la Côte-Nord.

Je suis ravi de me trouver à Baie-Comeau aujourd'hui et de vous adresser ces quelques mots au nom de l'Université Laval. Les rencontres à l'aluminerie Alcoa et au Cégep de Baie-Comeau ont été fort agréables et fort instructives. Je remercie les autorités de l'aluminerie et du Cégep pour leur accueil chaleureux.

Je sais que plusieurs d'entre vous sont des diplômés de Laval. Je n'ai donc pas besoin de vous faire une présentation détaillée de l'Université Laval, première université francophone en Amérique et seule université membre du Groupe des dix grandes universités de recherche du Canada à l'est de Montréal.

Cela dit, il me semble utile de vous donner un portrait rapide de l'Université Laval d'aujourd'hui.

L'Université Laval compte 36 000 étudiants dont 7 000 aux deuxième et troisième cycles. Nous décernons en ce moment près de 8 000 diplômes dont 242 doctorats. Nos programmes font l'objet de mises à jour régulières et leur évaluation par la CUP a donné des résultats très positifs.

Je vous rappelle que Laval offre des programmes dans tous les domaines du savoir, avec un certain nombre de particularités :

elle est la seule en foresterie et géomatique,
elle abrite la seule faculté d'agriculture francophone,
elle affiche des secteurs d'excellence en optique-photonique, nouveaux matériaux, biotechnologie médicale, architecture et aménagement, études françaises, patrimoine, études nordiques et autochtones, finance et assurance, gestion de l'entreprise réseau, médecine et médecine dentaire.

L'Université Laval est aussi, depuis quelques années, un leader dans le domaine des relations avec les cégeps pour assurer aux étudiants un passage plus facile du DEC au baccalauréat, en particulier pour les diplômes d'études collégiales techniques. L'Université Laval est à l'avant-garde dans le domaine de la formation contiue et, en particulier, de la formation sur mesure; j'y reviendrai.

L'Université Laval, c'est une formidable entreprise de recherche avec 140 M $ de subventions et contrats, 30 centres de recherche reconnus et des équipes actives dans tous les domaines.

Je veux tout particulièrement insister sur nos activités de recherche pertinente pour l'économie de votre région en foresterie, géomatique, agriculture (il y a déjà de la coopération avec le Centre de recherche Les Buissons), chimie, génie chimique, matériaux, gestion de l'entreprise réseau et commerce électronique, médecine, santé publique, sciences infirmières, biologie, biologie marine, CIRSA (saumon).

Les professionnels dont les activités se déroulent en dehors des grands centres ont d'immenses défis à relever pour répondre aux besoins de la population et assurer le développement de la région. Le recrutement des professionnels de la santé, l'amélioration des produits agricoles, la protection de l'environnement, le renforcement de l'infrastructure culturelle, ne sont que quelques exemples de ces défis. En écoutant les interventions du Dr Samson, de Gaétan Gauthier et de Barbara Otrysko, je me disais que les organismes, entreprises et établissements d'enseignement de la région pourraient établir des partenariats fructueux avec l'Université Laval, tant sur le plan de la formation que sur celui de la recherche.

Côté formation, l'Université Laval s'est engagée activement dans la formation continue et le perfectionnement des diplômés et des cadres de quelques régions, et je voudrais signaler que le premier diplôme en gestion et développement des organisations a été mis sur pied ici même à l'hiver 1992. C'est en effet avec l'aide précieuse de Jean-Marc Maloney, alors directeur général du Centre de Port-Cartier, que notre Direction générale de la formation continue a conçu et réalisé un programme pour un groupe de gestionnaires de la Côte-Nord. On m'a raconté une anecdote intéressante : les participants ont terminé le programme en 1996, avant qu'il ne soit approuvé par le Conseil universitaire. Ils n'ont donc pu recevoir leur diplôme qu'en 1997!

Vous voyez donc que votre région est une pionnière en matière de formation continue. Ce programme de diplôme en gestion et développement des organisations, je le dis avec fierté, a connu par la suite un succès retentissant dans trois autres régions du Québec : le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et la région de Thetford Mines. Pourquoi ce programme a-t-il réussi? C'est parce qu'il a été conçu et réalisé conjointement avec un groupe de professionnels de ces régions qui se sont adressés à notre Direction générale de la formation continue lorsqu'ils ont senti le besoin de perfectionner leurs compétences. J'ai assisté à la remise des diplômes aux professionnels qui avaient terminé ce programme avec succès à Gaspé, à Rivière-du-Loup et à Thetford Mines. J'ai été très heureux de les entendre exprimer leur satisfaction quant à la qualité de la formation reçue, et je sais qu'une bonne proportion d'entre eux ont décidé de poursuivre des études de maîtrise, ce qui est pour moi le plus beau témoignage de l'appréciation qu'ils ont à l'égard de l'Université Laval.
L'Université Laval peut donc offrir à toute entreprise ou organisme soucieuse de maintenir ou d'accroître les compétences professionnelles de ses ressources humaines une formation sur mesure et en partenariat, à l'exemple de ce programme en gestion et développement des organisations. Nous aurons, cet après-midi, l'occasion de discuter des possibilités de partenariats dans plusieurs domaines qui vous intéressent, entre autres pour la formation universitaire et le recrutement des médecins. Un troisième atelier est organisé sur la formation continue, et M. Michel Bonneau, directeur du développement à la Direction générale de la formation continue, fournira tous les renseignements nécessaires à ceux et celles qui souhaitent en savoir plus long sur les programmes de l'Université Laval.

Vous avez peut-être entendu parler de l'orientation que l'Université Laval a adopté depuis quelques années : l'internationalisation. L'an dernier, nous avons en effet amorcé la révision de tous nos programmes de baccalauréat pour que la formation que nous offrons soit plus souple et que nos diplômés puissent travailler utilement dans un contexte changeant et caractérisé par la mondialisation. Nous avons créé un Bureau international dont le mandat est de coordonner et de faciliter les échanges internationaux d'étudiants et de professeurs. Le directeur de ce bureau, M. Gilles Breton, qui est avec nous aujourd'hui, est le maître d'œuvre de la mise en place de profils internationaux dans les programmes de baccalauréat. Grâce à ces profils, les étudiants auront la chance, au cours de leur cheminement scolaire, d'effectuer un stage à l'étranger, d'apprendre des langues étrangères et de se familiariser avec des réalités sociales, économiques et culturelles autres que celles d'ici. Nous sommes en train d'instaurer ces profils internationaux dans la plupart de nos programmes. Les finissants des collèges de votre région trouveront donc à l'Université Laval une formation qui se distingue de celle des autres universités par son ouverture sur le monde. En retour, les diplômés qui reviendront ici pourront aider les entreprises de la région à s'ouvrir à l'international pour assurer leur croissance. N'hésitez pas à vous adresser à M. Breton pour en apprendre plus sur l'internationalisation de nos programmes.

Les chercheurs de l'Université Laval dans tous les domaines sont toujours là pour aider les entreprises et organismes intéressés par la recherche appliquée. Je veux souligner qu'en cette matière notre action ne se situe pas en concurrence avec les constituantes de l'Université du Québec, mais bien en complémentarité, puisqu'elle s'ancre dans les secteurs disciplinaires qui nous sont propres ou dans lesquels l'excellence de nos chercheurs est reconnue. Le doyen de la Faculté des sciences et de génie, M. Pierre Moreau, pourra mieux vous renseigner sur les possibilités de collaboration avec les chercheurs de l'Université Laval au cours de l'atelier sur ce sujet.

Vous connaissez aussi, je crois, les possibilités que notre Service de placement offre aux entreprises et organismes de la région. N'hésitez pas à faire appel aux ressources de ce Service lorsque vous recherchez le spécialiste qu'il vous faut. Par ailleurs, nous vous serions très reconnaissant d'accueillir chez vous nos étudiants qui ont besoin d'effectuer un stage pour faciliter leur insertion professionnelle. Sous l'habile direction de Mme Micheline Grenier, notre Service de placement est reconnu comme l'un des meilleurs au Québec; ne vous en privez pas! L'atelier animé par le vice-recteur au développement, M. Marc Trudel, est axé sur le recrutement des professionnels.

Vous voyez donc que l'Université Laval peut vous apporter un appui sous de multiples formes dans vos efforts de développement économique régional.