ALLOCUTION DE M. CLAUDE GODBOUT, RECTEUR PAR INTÉRIM, À L'INAUGURATION DU JARDIN GÉOLOGIQUE, LE MARDI 8 OCTOBRE 2002, À 15 H 30, AU JARDIN GÉOLOGIQUE DU CAMPUS DE L'UNIVERSITÉ

Monsieur le Doyen de la Faculté des sciences et de génie,
Monsieur le Directeur du Département de géologie et de génie géologique,
Chers collègues,
Chers étudiants,

Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour participer à l'inauguration du jardin géologique de l'Université Laval. Nous avons l'occasion cet après-midi de faire une parenthèse dans nos vies mouvementées et de nous arrêter quelques minutes, puisque dans notre monde où tout est éphémère, les roches évoquent la stabilité, la pérennité, la tranquillité.

On oublie pourtant que les pierres, ça bouge. Leur mouvement est imperceptible à nos yeux, car l'unité de temps qui le mesure est le million d'années.

On oublie aussi que les pierres, ça parle. Chacune a un âge, une histoire, une mémoire. Elles peuvent avoir vécu des tremblements de terre, des glaciations, des réchauffements, des écrasements qui les ont façonnées au fil du temps. C'est en observant les roches que les scientifiques ont d'ailleurs réussi à reconstituer l'évolution de notre planète.

On oublie enfin que les pierres, ça fait rêver. Souvent, elles ressemblent à une œuvre d'art. Si vous avez eu l'occasion de parcourir le Musée de géologie René-Bureau, au quatrième étage du pavillon Pouliot, vous comprenez ce que je veux dire. Certains des spécimens rassemblés dans les 35 vitrines font penser à de véritables peintures abstraites. Les pierres réunies dans ce jardin sont elles aussi très belles, surtout quand le soleil les éclaire.

Pour ces trois raisons, je crois que le métier de géologue et celui d'ingénieur en géologie sont des métiers gratifiants.

La géologie a une longue tradition à l'Université Laval. Celui qui est considéré comme le premier géologue québécois, Joseph-Clovis K.-Laflamme, a enseigné la géologie à l'Université de 1870 à 1909 et a été recteur de notre établissement de 1893 à 1899. Cette longue et riche tradition se poursuit aujourd'hui avec un département de géologie et de génie géologique dynamique, qui est l'un des plus importants au Canada.

On connaît l'importance de ce secteur dans notre société. Aujourd'hui, l'exploration minérale, qui fait appel à des connaissances de pointe, s'intéresse à de nouveaux métaux essentiels à l'industrie de la haute technologie et elle cherche à valoriser les résidus des exploitations anciennes.

L'Université Laval est fière de participer à la formation des professionnels de l'industrie minérale et à la recherche scientifique qui donnera les outils de demain pour trouver et exploiter les ressources nécessaires au bien-être des prochaines générations.

Revenons au jardin. Je tiens à féliciter l'architecte qui l'a conçu, Mme Josée Brunet, du Service des immeubles, ceux qui ont piloté le projet, le professeur Georges Beaudoin et André Lévesque, conservateur du Musée de géologie René-Bureau, et tous ceux et celles qui ont contribué à transformer cette zone anonyme en un aménagement paysager où se côtoient végétaux et minéraux.

J'invite donc toute la communauté universitaire et le public de la région de Québec à visiter ce musée de plein air. Situé au cœur de notre cité universitaire, il contribue non seulement à l'embellir, mais aussi à lui faire jouer son rôle de vulgarisation et de sensibilisation aux sciences.

Je suis certain qu'après votre visite vous ne verrez plus les pierres comme des blocs inertes et que vous vous rappellerez que les pierres, ça bouge, ça parle et ça fait rêver.

Je vous remercie.