Monsieur le Secrétaire général,
Madame et Monsieur les Récipiendaires d'un doctorat honorifique,
Messieurs les Professeurs émérites,
Distingués invités,
Chers collègues,
Chers diplômés,
C'est un plaisir pour moi de vous souhaiter la bienvenue à la première collation des grades de l'année universitaire 2001-2002. Nous célébrons aujourd'hui la réussite des étudiantes et étudiants en médecine dentaire, pharmacie, sciences infirmières et médecine, qui comprend bien sûr kinésiologie, ergothérapie et physiothérapie. Je dis "nous célébrons" parce que plusieurs personnes sont associées à votre succès. Même les plus vaillants, les plus organisés d'entre vous n'auraient pas atteint ce fil d'arrivée sans le soutien de beaucoup de personnes. Je crois qu'il est important de parler d'eux, d'abord de vos parents, qui vous ont élevés, nourris, réconfortés, qui se sont préoccupés de vous assurer un avenir prometteur, qui ont rêvé de vous voir terminer vos études et qui vous ont encouragés de multiples façons pour vous donner toutes les chances de réussir dans la vie. Tous les membres de votre famille, vos surs, vos frères, vos grands-parents ont contribué, chacun à leur manière, à votre réussite et partagent aujourd'hui votre fierté. N'oubliez pas vos amis, qui ont cru en vous, qui étaient sûrs que vous réussiriez, quand parfois vous-mêmes vous en doutiez. Vous avez peut-être une conjointe, un conjoint, et même des enfants, qui sont avec vous en ce samedi de fête et qui, après avoir partagé vos espoirs et angoisses d'étudiant ont hâte d'entrer avec vous dans la vraie vie d'adulte. Toutes ces personnes méritent nos remerciements pour avoir joué un rôle dans votre cheminement personnel et dans vos succès.
Cette année, les collations des grades revêtent une teinte particulière puisque, comme vous le savez sans doute, l'Université Laval célèbre en 2002 le 150e anniversaire de l'octroi de sa charte par la reine Victoria et le 340e anniversaire de la fondation du Séminaire de Québec, l'institution d'où elle tire ses origines.
Ces anniversaires nous donnent l'occasion de jeter un regard sur le riche héritage que nous ont légué nos prédécesseurs. Saviez-vous que, parmi les premiers diplômés en médecine de l'Université Laval se trouvent des personnes qui ont joué un rôle marquant dans leur milieu?
Le temps me manque évidemment pour les énumérer tous. Je dirai simplement quelques mots d'Hubert Larue, médecin, professeur, chimiste et écrivain. Il fut le premier licencié en médecine en 1855 et le premier à soutenir une thèse de doctorat en médecine en 1859. Il enseigna ensuite la médecine légale et la chimie, puis l'histologie et la toxicologie à l'Université Laval. Homme d'esprit à la plume alerte, il est l'auteur d'ouvrages didactiques et de vulgarisation. Il s'occupa de métallurgie, d'agriculture, mais aussi d'un sujet aussi délicat que le suicide.
Chers diplômés, vous êtes les héritières et les héritiers de ces diplômés remarquables qui ont fait progresser la société en leur temps. L'exemple d'Hubert Larue me donne l'occasion d'insister sur l'importance de faire preuve d'ouverture d'esprit et de curiosité lorsqu'on exerce des professions telles que les vôtres, si proches de l'être humain. Vous avez reçu une excellente formation qui vous a donné les outils nécessaires pour progresser sur tous les plans.
Vous aurez cependant, à titre de professionnels de la santé, à mobiliser toutes vos qualités personnelles au-delà de votre compétence technique pour bien répondre aux attentes de vos concitoyens et de la société tout entière.
La santé, vous le savez, est le bien le plus précieux de chaque personne. Vous devrez savoir faire preuve d'écoute, d'empathie, de sensibilité au contact de vos patients et de leurs familles. La santé est aussi le bien le plus précieux pour la société dans son ensemble. La protection de ce bien public pose aujourd'hui des défis énormes à toutes les sociétés du monde. Elle exige, de la part de tous les acteurs du système de santé un grand sens des responsabilités sociales et des principes éthiques fermement établis. Au moment où nous cherchons collectivement à assurer un juste équilibre entre la qualité et les coûts de notre système de santé, vous serez personnellement confrontés à de grands défis dans votre pratique professionnelle. J'espère que vous serez des promoteurs actifs de la prévention comme moyen privilégié d'amélioration de la santé et de contrôle des coûts. J'espère surtout que vous saurez, dans les moments difficiles, faire les bons choix entre l'intérêt de vos patients, l'intérêt public et vos intérêts personnels. J'ai confiance que la formation que vous avez reçue à l'Université Laval vous y aidera.
Depuis plus de trois siècles, l'Université Laval poursuit l'excellence tant dans ses programmes de formation que dans ses travaux de recherche. C'est ce degré d'excellence que l'Université veut mettre en valeur chez deux professeurs en leur décernant aujourd'hui le titre de professeur émérite. Permettez-moi de vous les présenter sans tarder.
Le Dr Jacques-Émile Rioux amorce sa carrière en enseignement, en recherche et en travail clinique comme professeur au Département d'obstétrique et de gynécologie de l'Université Laval. Il y fonde le Département de gynécologie-reproduction.
Jacques Rioux est une sommité dans le domaine de l'endocrinologie de la reproduction et de l'infertilité. Avec son équipe, il étudie la reproduction in vitro et ouvre, en 1979, la première clinique de reproduction artificielle au Canada. Étant aussi très actif dans le domaine de l'endoscopie, il organise le premier cours de laparoscopie. La technique de stérilisation féminine élaborée par le Dr Rioux est, encore aujourd'hui, la plus répandue aux États-Unis.
Grâce à son grand savoir et à ses habiletés de communication, il exerce un rôle de chef de file sur la scène nationale et internationale. Avec trois collègues américains, il fonde l'American Association of Gynecological Laparoscopists, dont il est le président en 1978 et 1979. Il assure également la présidence de la Société canadienne de fertilité et il est très actif au sein de l'American College of Obstetricians and Gynecologists. Il publie plus d'une centaine de livres, de chapitres de livres et d'articles scientifiques sur l'infertilité, la stérilisation, la laparoscopie, la biopsie ovarienne, l'utilisation du courant électrique en endoscopie, etc. Il donne des cours dans plus de 20 pays.
La communauté scientifique reconnaît sa grande valeur à plusieurs reprises. Parmi les distinctions qu'il reçoit, citons le prix d'excellence pour la qualité de son enseignement décerné par l'Association of Professors of Gynecology and Obstetrics, le prix de la Société canadienne de fertilité et d'andrologie pour sa contribution dans le domaine de la reproduction, le Distinguished Service Award de l'American College of Obstetricians and Gynecologists et la médaille du mérite de l'Association des médecins de langue française du Canada.
Jacques Rioux a apporté au domaine de la gynécologie-reproduction une contribution de premier plan. Ceux et celles qui ont la chance de le côtoyer apprécient tant son savoir que ses grandes qualités personnelles. À la retraite depuis 2000, ce "globe-trotter de la recherche", comme l'a surnommé un journaliste médical, est responsable de l'éducation médicale continue au Département d'obstétrique et de gynécologie de la Faculté de médecine de l'Université Laval.
Dr Rioux, l'Université Laval est ravie de vous attribuer le titre de professeur émérite.
Professeur au Département de médecine depuis 1970, Roland Tremblay est considéré comme l'un des pionniers de la recherche biomédicale au Centre hospitalier de l'Université Laval. Il y dirige la Banque de sperme, le Laboratoire de biorégulation hormonale et le Laboratoire d'andrologie.
Chercheur actif et productif, le Dr Tremblay est l'auteur de près de 200 publications parues dans des revues scientifiques de prestige et il participe comme auteur ou coauteur à 460 communications présentées à l'échelle nationale et internationale.
Le Dr Tremblay n'hésite pas
à s'engager dans des activités universitaires et administratives.
Avec enthousiasme et un grand sens des responsabilités, il
participe aux travaux de nombreux comités et sociétés
savantes nationales et internationales. En plus de son enseignement
régulier, il anime de nombreux clubs de lecture et réunions
hebdomadaires en endocrinologie. De plus, il offre des cours avancés
dans cette discipline à l'Université McGill, à
l'Université de Sherbrooke et à l'Université
de Montréal.
Le rayonnement du docteur Tremblay est exceptionnel, comme en témoigne
le nombre de distinctions qu'il a reçues. Ainsi, en reconnaissance
de ses travaux scientifiques et de son rôle de chef de file,
l'International Biographical Centre of Cambridge en Angleterre lui
décerne, en 1990, un certificat de World Leadership.
Tout au long de sa carrière, Roland Tremblay défend les valeurs universitaires et scientifiques les plus élevées. Aujourd'hui encore, il dirige le Laboratoire d'andrologie au Centre hospitalier de l'Université Laval tout en assumant la présidence de la Société canadienne d'andropause. Dr Tremblay, l'Université Laval vous dit merci.
Au nom de l'Université, en mon nom personnel, mais surtout au nom de tous les étudiants et les étudiantes qui ont bénéficié de votre compétence, je veux vous féliciter, Messieurs, et vous remercier sincèrement pour votre dévouement envers votre faculté et votre université.
Chers diplômés, voilà deux modèles dont vous pouvez vous inspirer. N'oubliez pas que, comme le Dr Hubert Larue et comme vous aujourd'hui, ces deux professeurs ont commencé par recevoir un diplôme de notre université. Je vous invite aussi à suivre l'exemple de Frédéric Calon, étudiant au doctorat en pharmacie, qui reçoit aujourd'hui la médaille d'or de la Gouverneure générale. Je laisserai à M. André Côté, secrétaire général, le soin de présenter M. Calon dans quelques instants.
L'Université Laval décerne aujourd'hui également un doctorat d'honneur ès sciences au Dr Roger Dozois, clinicien chercheur et chirurgien à la Clinique Mayo, et à Mme Dorothy Pringle, professeure et chercheure en sciences infirmières. M. Simon Biron, professeur à la Faculté de médecine, et Mme Linda Lepage, doyenne de la Faculté des sciences infirmières, présenteront dans quelques minutes ces deux éminents scientifiques que l'Université se réjouit d'accueillir parmi ses membres.
Il est temps de clore ce discours, car je crois sentir votre impatience de tenir enfin le diplôme que vous méritez. Chers diplômés, je vous offre de nouveau mes sincères félicitations pour cette réussite remarquable. Je vous souhaite de réussir à garder un équilibre entre ce que vous faites pour vous et ce que vous faites pour les autres, entre vos engagements pour changer le monde et vos devoirs envers ceux qui vous entourent, entre le travail intellectuel et la santé, et surtout, entre vos besoins personnels et vos obligations professionnelles. Donnez-vous du temps pour la réflexion, pour le ressourcement, pour la famille, pour les autres.
Une cérémonie de cette envergure nécessite, vous vous en doutez bien, une organisation sans faille. Je tiens à remercier le personnel du Bureau du secrétaire général, en particulier celui de la section des diplômes, ainsi que le personnel du Service des communications, pour leur dévouement au cours des dernières semaines. C'est grâce à toutes ces personnes que cette célébration peut se dérouler à la perfection et rester dans votre mémoire comme une grande fête. Plus tard, quand vous vous souviendrez de cette cérémonie, j'espère que l'image qui vous viendra à l'esprit sera le sourire de vos confrères et consurs, de vos parents, de vos amis.
Je vous souhaite un avenir heureux et rempli de succès au service de vos concitoyens et de toute la société et, pour conclure, j'emprunte ici une expression de l'Honorable Raymond Chrétien, récipiendaire d'un doctorat honorifique de l'Université Laval : "Allez, le monde vous attend."