entete Université Laval

Allocution de monsieur François Tavenas, recteur de l'Université Laval, à l'occasion de la remise de la Croix de Commandeur de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne, le 4 juillet 2002, au Cercle de la Garnison de Québec

Herr General Konsul,
Chers amis,

Es ist für mich eine ausserordentliche Ehre das Grosse Verdienstkreuz des Verdienstordens der Bundesrepublik Deutschland in Empfang zu nehmen.

Ich möchte mich zunächst bei Ihnen, Herr General Konsul, bedanken, denn Sie sind derjenige der alles in die Wege geleitet hat. Ich möchte mich ing Besondere bei dem Präsident der Bundesrepublik Deutschland, Herrn Johannes Rau, bedanken, der mir diese grosse Ehre verliehen hat.

Pour un universitaire, c'est un honneur tout particulier de voir ses contributions reconnues par le gouvernement du pays qui a inventé le modèle de l'université moderne de recherche, cette université de Humboldt dont l'Université Laval s'est inspirée pour devenir l'une des grandes universités de recherche du Canada et du monde. Monsieur le Consul général, je vous remercie pour vos mots élogieux à mon égard; je vous remercie surtout pour avoir soumis mon dossier à l'attention du Président de la République fédérale d'Allemagne. Mes remerciements s'adressent aussi, et tout particulièrement, au président Johannes Rau qui a décidé de me décerner la Croix de Commandeur de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne pour souligner ma contribution au développement de la coopération scientifique entre le Canada et l'Allemagne.

Jeune collégien en France, j'ai eu l'immense privilège de fréquenter l'Allemagne et les A llemands depuis 1956. Les familles d'enseignants qui m'ont reçu à Koblenz et à Essen, entre 1956 et 1959, m'ont appris a maîtriser la langue de Goethe très rapidement au point de devenir interprète auprès de groupes de jeunes touristes dans ma ville natale du sud de la France à partir de 1960. Expérience extraordinaire qui m'a permis de rencontrer celle qui est devenue ma partenaire de tous les jours et de toutes les aventures, ma chère Gundel. En l'épousant, j'ai aussi adopté l'Allemagne comme deuxième patrie.

Étudiant à l'Institut national des sciences sppliquées de Lyon, j'ai eu le privilège d'être l'un des trois étudiants choisis pour faire un stage d'études d'un an à la Rheinisch-Westphälische Technische Hochschule de Aachen. J'y ai appris que l'enseignement supérieur peut s'organiser et se vivre de bien des façons. J'y ai aussi appris que la diversité culturelle s'exprime dans tous les domaines, y compris dans la façon de concevoir les ouvrages de génie civil. J'en ai surtout retiré un extraordinaire enrichissement personnel et je ne vous cacherai pas que c'est cette expérience qui m'a inspiré dans la mise sur pied du programme de Profil international au cours des quatre dernières années à l'Université Laval.

C'est aussi en Allemagne que j'ai fait mes premières expériences d'ingénieur, des expériences assez exceptionnelles chez Hochtief d'abord, où j'ai travaillé au projet de déplacement du temple d'Abu Simbel, puis au Erdbaulabor du Dr Schmidbauer à Essen où j'ai travaillé, entre autres, à un projet de reprise en sous-œuvre de la cathédrale de Cologne.

Comme vous le voyez, l'Allemagne m'a beaucoup donné au début de ma carrière et de ma vie. Les liens très étroits que nous maintenons, ma femme et moi, avec sa famille restée en Allemagne ont contribué à faire de moi un Allemand de cœur en même temps qu'un véritable citoyen du monde.

Au cours des dernières années, dans mes fonctions de recteur de l'Université Laval, j'ai voulu rendre à l'Allemagne une partie de ce qu'elle m'a donné en favorisant la coopération universitaire entre le Québec et l'Allemagne et, surtout, faire profiter les jeunes Québécois de l'enrichissement personnel que représente une expérience d'études à l'étranger.

Je suis fier des progrès accomplis dans le développement de la collaboration avec des universités allemandes. L'Université Laval a doublé le nombre de ses ententes de coopération avec ces universités au cours des cinq dernières années et nous avons aujourd'hui des partenariats avec 16 universités dans toutes les régions de l'Allemagne, avec une présence plus prononcée en Bavière pour appuyer l'action du gouvernement du Québec en relation avec ce grand Land allemand. Le potentiel de développement est considérable, aussi bien au chapitre de la recherche en optique, en biotechnologies ou en droit, qu'au chapitre des programmes de formation avec des échanges étudiants dans le cadre de nos profils internationaux en administration, en agriculture, en droit, en foresterie, en génie mécanique, en musique, en optique, en philosophie ou en théologie.

Au chapitre des échanges étudiants, nous accueillons actuellement 35 étudiants allemands, alors que 8 de nos étudiants sont en stage dans une université allemande dans un peu toutes les disciplines; j'espère bien voir ce nombre augmenter rapidement dans le cadre de nos ententes de Profil international. De fait, dans des domaines comme les biotechnologies agroalimentaires, le droit, la foresterie, le génie mécanique ou l'optique, sans parler bien sûr des études germaniques, de la musique ou de la philosophie, il y a de belles complémentarités à exploiter pour donner aux étudiants allemands et québécois une formation plus diversifiée et donc plus riche.

À l'heure de la mondialisation des marchés, l'ouverture et les échanges interculturels s'avèrent plus essentiels que jamais. La coopération scientifique et les échanges étudiants sont certainement une des meilleures façons de repousser les frontières géographiques et de la connaissance et ainsi de contribuer à définir la société de demain en préparant les jeunes à être des citoyens du monde.

Mais la collaboration interuniversitaire peut aller au-delà. De fait, toutes les universités du monde développé font face aux mêmes défis dans leurs relations avec les gouvernements et la société, aux mêmes problèmes de gestion de leurs activités, aux mêmes attentes quant à leur efficience administrative et à la transparence dans leur reddition de comptes. Dans ce contexte, l'échange de points de vue et d'expériences entre les administrateurs universitaires est des plus utiles. J'ai eu le plaisir de collaborer de plusieurs façons à ce type d'échanges. Une coopération fructueuse s'est amorcée depuis près de dix ans avec le Centrum für Hochschulentwicklung de Gütersloh sur les questions générales de gouvernance et de gestion des universités. J'ai eu l'honneur d'être invité comme conférencier principal à un colloque organisé par le CHE, la Hochschul-Rektoren-Konferenz et le ministère de la Culture du gouvernement fédéral pour traiter de la gestion du corps professoral dans le cadre de la mise en place de la nouvelle loi cadre sur l'enseignement supérieur et partager les expériences canadiennes dans ce domaine avec une centaine de recteurs allemands et des ministres des länders. Je compte bien, en contrepartie, tirer des leçons du modèle d'évaluation des universités que le CHE a développé, pour mettre sur pied une alternative canadienne aux enquêtes du type de celle du magazine MacLean's et nous permettre ainsi d'améliorer notre propre système universitaire.

Monsieur le Consul général, comme vous le voyez, la coopération universitaire entre le Québec et l'Allemagne se porte bien et elle devrait se porter de mieux en mieux au cours des prochaines années avec l'implication croissante de l'Université Laval, si comme je l'espère, nos profils internationaux se développent conformément à nos plans. Je quitterai demain les fonctions de recteur de cette grande université; j'espère que l'ouverture internationale de nos programmes et de nos activités de recherche restera comme l'héritage que je lui laisse au terme de ces cinq années. En ce sens, je suis très heureux que l'une de mes dernières activités officielles soit cette reconnaissance de mon action internationale par le Président de la République fédérale d'Allemagne.

Herr General Konsul, ich bedanke mich nochmals recht herzlich für das grosse Verdienstkreuz der Bundesrepublik Deutschland. Ich hoffe dass ich dieser Ehre in der Zukunft weiter würdig sein werde. Ich hoffe auch dass ich in den kommenden Jahren interessante Projekte mit meinen Kollegen im Centrum für Hochschul-Entwicklung und im HRK weiter entwickeln werde. Ich wünsche, vor allen Dingen, dass mir weitere Gelegenheiten gegeben werden an der Kooperation zwischen Quebec, Kanada und Deutschland mitzuwirken.

Herzlichen Dank
Merci beaucoup.

 
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