Allocution de M. Michel Pigeon, recteur de l'Université Laval,
à la remise de la Médaille Georges-Henri-Lévesque,
le mercredi 23 avril 2003, à 17 h, au Cercle du Pavillon Alphonse-Desjardins

Monsieur le Récipiendaire de la médaille Georges-Henri Lévesque,
Madame Deyglun
Mesdames les vice-rectrices,
Monsieur le Secrétaire général,
Monsieur le Doyen de la Faculté des sciences sociales,
Monsieur le Doyen de la Faculté de science et de génie,
Mesdames et Messieurs les Membres de la Faculté des sciences sociales,
Distingués invités,

C'est un grand plaisir pour moi de participer à cette cérémonie par laquelle nous soulignons la carrière remarquable d'un de nos diplômés. Voilà une belle activité pour clore le mois des sciences humaines et des sciences sociales! Les Grandes Fêtes de 2002-2003 nous auront fait connaître à la fois les bâtisseurs de cette université, ceux et celles qui maintiennent la tradition d'excellence au jour le jour et nos diplômés qui, comme le journaliste Jean-François Lépine, contribuent à son rayonnement.

La médaille Georges-Henri Lévesque a justement été créée pour honorer la mémoire de l'une des personnalités les plus remarquables de l'histoire de notre université. Certains d'entre vous ont peut-être côtoyé le père Lévesque, cet homme de sagesse, ou ont eu la chance de profiter de son enseignement, ou encore l'ont choisi comme maître à penser.

Le père Lévesque voyait grand quand il a fondé l'École des sciences sociales en 1938. Ses qualités de visionnaire devaient le mener, cinq ans plus tard, à la création de la Faculté des sciences sociales, la première au Québec.

Le père Lévesque fut le professeur de nombreux hommes et femmes qui ont profondément marqué la seconde moitié du XXe siècle au Québec. De la Faculté des sciences sociales sont issus plusieurs de ceux qui allaient devenir les chefs de file de la Révolution tranquille. Guy Rocher, Jean-Charles Falardeau, Arthur Tremblay, Gérard Bergeron, Léon Dion, Fernand Dumont, Vincent Lemieux - pour ne nommer que ceux-là - y ont tous étudié ou enseigné.

Je crois que notre récipiendaire d'aujourd'hui se situe tout à fait dans cette lignée. Je vois d'ailleurs entre le père Lévesque et lui des points communs.

D'abord, tout comme chez le fondateur de la Faculté, le service à la société est au cœur du travail et des réflexions de Jean-François Lépine. Informer sur les grands mouvements sociaux, sur la politique internationale, sur les conflits qui affligent la planète, n'est-ce pas l'un des très grands services qu'on peut rendre à ses compatriotes?

Ensuite, pour parcourir le monde et en rapporter des documents percutants et denses, il faut de l'audace. Et comme Georges-Henri Lévesque, Jean-François Lépine en a. Ses reportages, on le sait, comportent souvent des risques.

Enfin, un troisième point unit ces deux personnes, c'est la recherche de la vérité, et la liberté de dire cette vérité.

La remise de cette médaille nous fournit aussi l'occasion de proposer un modèle pour les étudiantes et les étudiants de la Faculté des sciences sociales. Nous souhaitons en effet que nos diplômés possèdent, tout comme Jean-François Lépine, une ouverture d'esprit qui les amène à explorer le monde. Nous voulons qu'au cours de leurs études à l'Université Laval, ils élargissent leurs horizons et puissent devenir eux aussi des chefs de file dans leur spécialité.

Le père Lévesque nous a quittés en 2000, mais son esprit d'ouverture, la hardiesse de ses opinions, sa générosité restent imprégnés dans la tradition d'excellence que poursuit notre Faculté des sciences sociales avec ses écoles, ses départements et ses centres de recherche.

Au mois d'août 2002, nous avons dévoilé un buste du père Georges-Henri Lévesque dans le cadre des Grandes Fêtes du 150e anniversaire de l'Université Laval. La médaille que nous décernons aujourd'hui est une autre façon de garder très vivante sa mémoire.

Cher Jean-François Lépine, je souhaite que cette marque de reconnaissance soit pour vous un encouragement à poursuivre encore longtemps votre travail si important pour la société québécoise.

Je vous remercie.