Monsieur le directeur de la division de l'administration des subventions
au CRDI,
Monsieur le Directeur du Département d'économique,
Monsieur le Directeur du Bureau international,
Monsieur le directeur du programme PEP,
Mesdames et Messieurs,
Juste avant les vacances d'été, l'Université Laval a remis un doctorat honoris causa à Monsieur Michael Spence, Prix Nobel d'Économie en 2001. La venue de Monsieur Spence à l'invitation du CREFA n'était pas le fruit du hasard car il venait assister à l'assemblée générale du Programme MIMAP (Micro Impacts of Macro Adjustment Policies), programme lancé depuis plus de dix ans par le Centre de Recherche en Développement International (CRDI) et auquel l'équipe du CREFA ici présente apporte son concours depuis plus de 5 ans.
L'annonce que nous faisons aujourd'hui s'inscrit donc dans un effort concerté d'un groupe d'économistes de notre Université et de responsables du CRDI afin de mettre sur pied des mécanismes adéquats d'appui à la recherche dans des économies en développement sur des questions cruciales pour l'avenir conjoint des pays du nord et du sud.
Bien avant que les institutions internationales - que ce soient les Institutions des Nations Unies, le Fonds Monétaire International ou la Banque Mondiale - n'en fassent leur credo, le CRDI et ses responsables avaient perçu que la compréhension des conséquences individuelles et sociales des programmes de stabilisation et d'ajustement structurel conseillés aux pays du sud allaient devenir un enjeu majeur des politiques de développement.
Quelques années plus tard, la question d'une distribution plus équitable des revenus et éventuellement la lutte contre la pauvreté sont au centre du vocabulaire des institutions internationales, et l'on comprend mieux aujourd'hui qu'une distribution inéquitable de la richesse mondiale peut conduire à tous les extrémismes.
Monsieur Cockburn vous a expliqué les objectifs de ce nouveau Réseau de recherche mais laissez moi souligner que la responsabilité qui échoit aujourd'hui au CREFA s'appuie sur une longue expérience dans l'appui à la recherche et la gestion d'importants programmes de collaboration avec des chercheurs du Sud. Ce n'est donc pas le fruit du hasard si le CRDI a décide de déléguer une large part de ses responsabilités à une équipe de Laval, la seule au Québec et au Canada à pouvoir offrir les garanties de succès de l'entreprise.
Laissez-moi citer quelques-unes de leurs réalisations antérieures, car c'est depuis le début des années 80, que l'expertise technique développée au sein du Département d'Économie et du CREFA a été sollicitée par différents donateurs, à travers sa participation à la mise sur pied de Réseaux de recherche économique en Afrique.
Déjà à l'instigation du Centre de recherche pour le Développement International et grâce à des financements obtenus de l'USAID, l'ACDI et la Banque mondiale, le CREFA a été l'instigateur et la principale institution d'appui scientifique au Réseau de recherche sur les politiques industrielles (RPI-RPE: 1989-1998). Ce Réseau regroupait des chercheurs de l'Afrique francophone intéressés aux politiques économiques dans les pays en développement. Initialement orienté vers les questions de politiques industrielles et d'incitations sectorielles, les préoccupations du Réseau de recherche se sont graduellement élargies à l'ensemble des politiques économiques.
Parallèlement le CREFA fut la première institution francophone à être associée au African Economic Research Consortium (AERC : 1990- ). Ce consortium (un autre des succès du CRDI) est financé par des donateurs européens et nord américains, et il vise à appuyer des économistes de l'ensemble de l'Afrique anglophone et francophone. Pendant plus de huit ans un chercheur du CREFA fut ainsi membre du Advisory Committee du AERC et a participé sur une base régulière (deux fois par an) aux activités de ce réseau de recherche. D'autres chercheurs du CREFA sont depuis lors régulièrement impliqués dans les activités de ce réseau.
Finalement, je ne peux conclure sans rappeler que le CREFA, conjointement avec le Centre de Recherche et Développement en Économie (CRDE) de l'Université de Montréal, a été reconnu en 1990 comme un centre d'excellence en développement international par le parlement du Canada, suite à un concours pan-canadien. Financé par une subvention de plus de 5.5 millions de dollars, les deux Centres avaient alors mis sur pied le programme PARADI dont les recherches et plus particulièrement les écoles et cliniques de modélisation les ont fait connaître dans le monde entier.
C'est donc un très grand honneur mais également une très grande responsabilité qui repose sur les épaules des nos collègues et sur tous les services de l'Université. Je tiens toutefois à assurer le CRDI que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que cette aventure soit un succès. Le lancement du programme PEP est aussi une invitation pour vous tous ici rassemblés qui démontrez par votre présence l'intérêt que vous portez aux questions de recherche et développement sur et pour les pays du Sud. Je vous souhaite à tous et toutes une rencontre fructueuse.
Je suis donc très heureux d'être avec vous tous et toutes ici ce matin pour participer à l'annonce de cette subvention de 2,7 millions de dollars du Centre de recherche en développement international du Gouvernement du Canada à nos professeurs chercheurs. Cette subvention est pour 2 ans avec un engagement de 5 ans. Celle-ci permettra la création du premier Réseau de recherche sur la pauvreté et les politiques économiques, le PEP. L'objectif général du Réseau de recherche sur la pauvreté et les politiques économiques (le P/E/P) est d'assister les pays en développement dans leurs efforts de réduction de la pauvreté par le biais de meilleures politiques macro-économiques et de politiques micro-économiques mieux adaptées.
Je me réjouis que cette subvention soit accordée à des professeurs de Laval qui devront créer ce premier réseau de recherche sur la pauvreté et les politiques économiques Notre université a une longue tradition de préoccupation de ce qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler les pays en voie de développement. Ce n'est pas au doyen et aux professeurs des sciences sociales que je rappellerai le geste du fondateur de la Faculté des sciences sociales, le père Georges-Henri Lévesque, parti fonder au début des années soixante, l'Université nationale du Rwanda, convaincu qu'il était de l'importance de l'éducation et de la recherche dans les développement des personnes comme des sociétés.
Je veux donc féliciter John Cockburn, le Directeur du programme, Jean-Yves Duclos, le Directeur du CREFA (Centre de recherche en économie et finance appliquées) qui est maintenant une composante du nouveau CIRPEE-LAVAL (Centre Interuniversitaire sur le risque les politiques économiques et l'emploi) et le professeur Bernard Decaluwé pour l'obtention de cette subvention.
Je souhaite tout le succès possible au nouveau réseau de recherche et à tous ses collaborateurs, afin que l'action des chercheurs permette d'assister les pays en développement dans leurs efforts de réduction de la pauvreté par le biais de meilleures politiques macro-économiques et de politiques micro-économiques mieux adaptées. Enfin, je vous souhaite à tous et toutes une rencontre fructueuse.
Je vous remercie.