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Allocution prononcée par M. Michel Pigeon, recteur de l'Université Laval, au lancement du volume 56 des Cahiers des dix, le vendredi 7 février 2003, à 17 h, à la Galerie des arts visuels, Édifice La Fabrique

Monsieur le Maire suppléant de la Ville de Québec,
Mesdames et Messieurs les membres de la Société des Dix,
Monsieur le Récipiendaire du Prix des Dix,
Distingués invités,

J'ai été très honoré d'avoir été invité à prendre la parole devant une assemblée aussi éminente.

Je suis toujours heureux de participer à des rassemblements comme celui d'aujourd'hui qui célèbrent le travail, la déterminsation, la créativité, bref, les valeurs fondamentales de la vie universitaire.

Je voudrais en premier lieu féliciter M. André Beaulieu pour le prix qu'il vient de recevoir, un prix bien mérité si l'on en juge par son parcours exemplaire dans le monde du livre. La Bibliothèque de l'Université Laval peut s'enorgueillir d'avoir eu et d'avoir encore à son service des professionnels de haut calibre qui, comme André Beaulieu et plusieurs de ses collègues qui se trouvent avec nous ce soir, sont les dignes héritiers de Jean-Charles Bonenfant.

Nous sommes également réunis aujourd'hui pour lancer le volume 56 des Cahiers des Dix, la plus ancienne publication en histoire du Québec, devenue l'alliée incontournable de tous ceux et celles qui s'intéressent à notre patrimoine.

Alors que tant de périodiques disparaissent peu de temps après leur création, il est permis de se demander quelles sont les causes de cette longévité.

Je crois que l'un des facteurs est la collégialité qui préside à l'élaboration de chaque volume. La mise en commun des travaux des dix auteurs ne peut qu'être féconde et source de synergie. Cette multidisciplinarité qui, comme vous le savez, est l'un de mes chevaux de bataille, est un idéal qui n'est pas si facile à atteindre, mais la Société des Dix y réussit pleinement dans sa quête de la vérité historique.

Un autre facteur est sans aucun doute la qualité de l'ouvrage que la Société nous offre annuellement. Qualité, bien sûr, des recherches menées avec rigueur, qualité aussi de la langue - un aspect trop souvent négligé de nos jours -, qualité enfin de la présentation - couverture, typographie, iconographie, bibliographie - tout concourt à faire de cette publication un modèle d'édition. Félicitations à tous les artisans et artisanes!

Comme l'a souligné Mme Dolan, l'Université Laval peut être fière d'avoir contribué à la composition de la Société des Dix. Tout au long des 68 années d'existence de ce regroupement, des membres de l'Université Laval y ont siégé. D'ailleurs, la Société poursuit l'un des volets de la mission de l'Université Laval qui est d'assurer la pérennité de la langue et de la culture françaises en Amérique. Les membres sont bien sûr des gens qui cherchent, des gens qui écrivent, mais ce sont aussi des gens qui sont présents dans les débats intellectuels. En prenant la parole sur la place publique, ils font honneur à l'établissement auquel ils sont rattachés et contribuent à son rayonnement.

Je crois qu'à cet égard nous avons une dette envers les historiennes et historiens, eux qui nous transmettent un savoir précieux sur nous-mêmes, sur nos valeurs, sur notre vision du monde. Je sais bien qu'il est toujours hasardeux de tirer une phrase hors contexte, mais dans les Leçons sur la philosophie de l'histoire de Hegel, il y a une phrase qui, je crois, est une sorte d'encouragement à la mission des archivistes, des bibliothécaires et des historiens. Hegel dit ceci : "L'histoire est moins faite par ceux qui la font que par ceux qui la racontent."

Je termine en souhaitant longue vie aux Cahiers des Dix, longue vie à la Société des Dix et à ses explorateurs de la mémoire et de l'histoire qui, comme le dit si bien Fernand Dumont dans sa Genèse de la société québécoise, "font métier du désir de comprendre".

 
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