Monsieur le Secrétaire général de la Fédération
internationale des universités catholiques,
Monsieur le Doyen de la Faculté de théologie et de
sciences religieuses,
Monsieur le Vice-doyen et Président de ce colloque,
Distingués participants et chers amis,
Permettez au recteur de l'Université Laval de vous souhaiter la plus chaleureuse bienvenue dans notre cité universitaire et à ce colloque qui traite de " L'inscription de la théologie dans l'université publique et pluraliste ". Ce colloque s'inscrit dans le sillage des Grandes Fêtes de l'Université Laval qui mettent en valeur ce mois-ci les sciences humaines et sociales. C'est un colloque important et significatif pour notre communauté universitaire.
D'abord, et je le souligne pour ceux et celles d'entre vous qui ne le sauraient pas, la Faculté de théologie et de sciences religieuses est une des quatre facultés fondatrices de l'Université Laval. Cette réalité historique nous est rappelée dans le remarquable ouvrage lancé en octobre dernier sur les 150 premières années de cette Faculté, ouvrage intitulé " De l'harmonie tranquille au pluralisme consenti ".
En le lisant, nous réalisons l'étendue du chemin parcouru depuis un siècle et demi à la fois dans l'enseignement de la théologie et dans les évolutions parallèles de notre université et de la société où elle est insérée. Il va de soi que le contexte social et universitaire au sein duquel s'inscrit l'action de formation et de recherche de notre Faculté de théologie et de sciences religieuses a évolué, comme c'est le cas pour toutes les facultés de théologie ou départements universitaires de sciences religieuses dans notre société québécoise.
Notre Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval de 2003 n'est plus la même que la faculté de l'abbé Louis-Jacques Casault, notre recteur fondateur. Bien sûr, elle a préservé et entretenu les valeurs qui ont marqué sa naissance et son existence au cours des 150 dernières années. Notre faculté est toujours ce "foyer de lumières" que Jean Holmes, l'un des messieurs du Séminaire, voulait pour son université catholique de 1852.
Chez nous, le rôle et la place de l'Église catholique dans notre société ont grandement changé depuis un demi-siècle. Mais cela ne veut pas dire en même temps que l'expérience religieuse ou spirituelle des personnes, que la quête de sens et la découverte des valeurs sont disparues pour autant.
Le doyen de notre Faculté, Monsieur Pelchat, nous rappelait lors du lancement de l'histoire de sa faculté, que l'insertion de cette discipline dans une institution dont le caractère pluraliste s'accentue, mérite examen et réflexion. Je me permets de citer Monsieur Pelchat : " Les facultés de théologie et de sciences religieuses du Québec, dans l'imaginaire de plusieurs personnes, sont toujours des écoles ecclésiastiques ou des grands séminaires, alors qu'elles sont devenues des institutions qui jouent un rôle social beaucoup plus large. Elles sont en mesure de répondre de manière pertinente aux nouvelles demandes en matière de culture religieuse, du fait de leur double inscription, d'une part dans la longue institution du croire gérée par les Églises et les diverses communautés croyantes, et d'autre part dans la tradition universitaire occidentale. "
Et le doyen poursuivait en affirmant que " la théologie répond aujourd'hui à une exigence d'interdisciplinarité qui déborde largement le dialogue séculaire entre philosophie et théologie pour toucher aujourd'hui les autres sciences : sciences historiques, sciences du langage, littérature, sciences humaines et sociales, sciences de la santé, etc. " Fin de la citation.
Notre faculté de théologie s'est donc adaptée à l'évolution de notre société. Elle a même changé son nom pour refléter son ouverture à la diversité religieuse considérée comme une richesse de notre monde, et elle a élargi ses champs disciplinaires. La théologie et les sciences des religions restent donc des disciplines captivantes et importantes aujourd'hui comme hier.
Leurs champs d'études touchent aux questions qui interpellent l'être humain au plus profond de son expérience et de sa quête de sens. Mais ces disciplines sont soumises aux mêmes exigences que toutes les autres disciplines : elle doivent fournir une formation scientifique de haut niveau et offrir à leurs étudiants et étudiantes un milieu intellectuel stimulant et un encadrement de qualité. Son corps professoral doit se distinguer par la diversité des champs de spécialisation qu'il a développés, et il doit aussi exceller en recherche. En passant, permettez-moi de vous dire à quel point l'Université Laval est fière de la performance de notre Faculté à ce chapitre, elle dont la réputation dépasse largement nos frontières.
Bref, je suis convaincu que la théologie et les sciences religieuses doivent demeurer inscrites dans l'université publique et pluraliste d'aujourd'hui au même titre et avec les mêmes exigences que les autres disciplines des sciences humaines et sociales.
Je vous remercie de votre attention, et je vous souhaite un excellent colloque.