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Allocution de M. Michel Pigeon, à l'ouverture du Colloque international de Casablanca tenu à l'Université Hassan II - Aïn Chock : " Liens et projets entre les universités africaines et l'Université Laval ", le mardi, 6 mai 2003, à 9h00

Monsieur le Ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique du Gouvernement du Maroc,
Monsieur le Ministre délégué auprès du ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique du Gouvernement du Maroc,
Monsieur l'Ambassadeur du Canada au Maroc,
Monsieur le représentant du Gouvernement du Québec,
Monsieur le Président de l'Université Hassan II - Aïn Chok,
Monsieur le Président des Grandes Fêtes de l'Université Laval,
Messieurs les doyens,
Distingués participants à ce colloque des Grandes Fêtes de l'Université Laval,
Chers amis,

Je suis à la fois très heureux et très honoré d'être avec vous ici ce matin, à l'ouverture officielle de ce colloque de deux jours organisé dans le cadre des Grandes Fêtes de l'Université Laval. Je suis heureux, car pour l'essentiel, nos Grandes Fêtes, qui prennent fin ce mois-ci, auront été pendant treize mois une vraie fête universitaire, c'est-à-dire une fête de l'intelligence et de l'esprit, grâce à une série de conférences, de colloques et de mois thématiques qui, tour à tour, ont mis en vedette les disciplines qui sont les objets de l'enseignement et de la recherche à l'Université Laval.

Trois de ces activités ont eu lieu hors du Canada. La première s'est déroulée en septembre dernier à Paris, la seconde se déroule ici aujourd'hui, et la dernière sera tenue au Mexique plus tard ce mois-ci. Ainsi, le colloque qui s'ouvre ce matin s'inscrit parfaitement dans le cadre des fêtes universitaires mises sur pied pour marquer le 150e anniversaire de l'octroi de notre Charte royale au Séminaire de Québec, notre institution mère, en 1852, et le 340e anniversaire de ce même Séminaire de Québec établi en 1663 par Monseigneur de Laval, premier évêque de Québec dans la Nouvelle-France du XVIIe siècle.

Je vous disais aussi être très honoré, car nous sommes les hôtes de l'Université Hassan II - Aïn Chok, dont je tiens à remercier chaleureusement le président, Monsieur Mohamed Barkaoui, et le doyen de la Faculté des sciences, Monsieur Driss El Khyan, pour une hospitalité dont nous leur sommes redevables. Je veux aussi remercier très sincèrement le Gouvernement du Royaume du Maroc pour sa collaboration dans l'organisation de cette rencontre importante, et son accueil tout aussi chaleureux.

Vous m'avez demandé de traiter du thème : "Liens et projets entre les universités africaines et l'Université Laval".

Pour ce faire, j'ai divisé ma brève présentation en trois sections : je vous dirai un mot, d'abord, de l'Université Laval elle-même. Puis j'enchaînerai sur le sujet de l'Université Laval et l'Afrique, et enfin, je dirai un dernier mot des liens particuliers de l'Université Laval avec le Maroc.

L'Université Laval

Comme nous sommes entre amis et entre partenaires, que vous dire de l'Université Laval que vous ne sachiez pas déjà ? J'ai préparé un premier transparent qui résume, en chiffres, ce qu'est l'Université Laval en 2003.

(TRANSPARENT #1)

Une fois ces données passées rapidement en revue, cependant, je ne vous ai pas dit un mot de l'âme de l'Université Laval, de ce qui la distingue dans le groupe des universités québécoises et canadiennes.

Par son origine de 1663, elle est la plus ancienne université au nord du Rio Grande après l'Université Harvard (1636). L'Université Laval est aussi le plus grand foyer universitaire, scientifique et intellectuel du Québec en dehors de la région métropolitaine de Montréal.

C'est une université de grande taille avec plus de 36 600 étudiants, qui est implantée dans une région moyennement peuplée à l'échelle de notre continent. Enfin, elle est à l'origine de tout l'enseignement supérieur en langue française en Amérique. La succursale qu'elle établissait dès 1878 à Montréal est devenue, en 1920, l'Université de Montréal d'aujourd'hui. Enfin, elle est une université de langue française établie dans la ville de Québec, laquelle célébrera sous peu, en 2008, le 400e anniversaire de sa fondation par Samuel de Champlain.

De ce fait, l'Université Laval appartient à la francophonie, et cette appartenance se vit chaque jour, grâce à son enseignement et à sa recherche en langue française, et grâce aussi aux étudiants étrangers francophones nombreux qui la fréquentent. Francophonie, étudiants étrangers chez nous, étudiants de Laval partant pour l'étranger, voilà qui m'amène à la seconde partie de mon exposé, l'Université Laval et l'Afrique.

L'Université Laval et l'Afrique

Les relations entre l'Université Laval et l'Afrique surtout francophone ne datent pas d'hier. En effet, il y a plus de 40 ans, c'est le fondateur de notre Faculté des sciences sociales, le père Georges-Henri Lévesque, qui allait mettre sur pied l'Université nationale du Rwanda au début des années 1960. Au cours des 30 à 40 dernières années, c'est près d'une dizaine d'Africains que notre établissement a honorés en leur décernant un doctorat honoris causa, de Léopold Senghor dans les années '60 à Eusèbe Alionou, Abou Diouf, Henri Lopès et Hosny El Lakany plus récemment.

Ces relations entre l'Université Laval et l'Afrique prennent plusieurs formes. D'abord, elles s'incarnent dans des ententes entre des universités africaines et nous. Elles signifient également la présence d'étudiants africains chez nous. Enfin, ces relations passent aussi par l'action de nos diplômés une fois de retour dans leur pays après leurs études chez nous. Un mot d'abord des nombreuses ententes de collaboration dans divers champs du savoir que nous avons nouées avec de nombreux établissements universitaires de près d'une quinzaine de pays africains. Ce second transparent résume ces ententes.

(TRANSPARENT #2)

Vous aurez compris que je reviendrai sur les liens avec le Maroc dans un instant. Parmi les autres initiatives de collaboration entre l'Université Laval et l'Afrique, je signale la création en septembre 2001 de la Chaire d'études maghrébines Rabah-Bitat (CEMRB) qui est la première du genre, comme espace universitaire dans les Amériques, à dédier spécifiquement ses activités en enseignement supérieur, en recherche ainsi qu'en publication et en animation à la région du Maghreb. C'est notre Institut québécois des hautes études internationales (IQHÉI) qui gère cette chaire.

Un mot maintenant au sujet des étudiants africains qui fréquentent l'Université Laval. En 2002, ceux-ci sont au nombre de 731, et ils proviennent de quelque 25 pays africains différents. Ce nombre est en croissance régulière, puisque nous en comptons cette année près de deux cents de plus qu'en 1998, alors que nous avions 562 étudiants africains à Laval. Dans cette cohorte africaine, le groupe le plus important est originaire du Maroc. En effet, 20% des étudiants africains qui étudient à l'Université Laval nous arrivent de votre pays.

Ces étudiants qui viennent chez nous ne viennent pas seulement fréquenter nos salles de cours. D'abord, ils ne demeurent pas tous et toutes sur le campus et plusieurs habitent des appartements dans la ville. Ils contribuent donc à une diversité ethnique qui, je dois le dire, fait défaut dans la Ville de Québec. Au strict plan économique, toutes les enquêtes ont démontré que la présence d'étudiants étrangers dans notre milieu constitue un atout pour notre région. Mais il y a plus important que la seule économie.

Ces étudiants étrangers nous enrichissent par l'apport culturel qu'ils nous fournissent, et ils sont de mieux en mieux intégrés dans notre milieu, même si cette intégration n'est pas toujours aisée. Je vous signale, à propos, que le président de notre association des étudiants aux cycles supérieurs est, depuis deux ans, un étudiant gabonais. Enfin, ces étudiants africains, comme tous les étudiants étrangers qui viennent à l'Université Laval, ne restent pas au Canada au terme de leurs études et, dans leur très grande majorité, retournent dans leur pays d'origine. C'est alors que, diplômés de notre établissement, ils deviennent nos ambassadeurs.

Au cours des récentes années, notre Association des diplômés a développé le concept de " Club de diplômés ". Nous en avons une quarantaine dans le monde, dont 8 en Afrique. Nous avons quelque 800 diplômés africains dont nous possédons les coordonnées et avec lesquels nous entretenons des relations régulières. Ce groupe s'accroît à chaque année. Ces Clubs de diplômés sont un outil qui permet à nos diplômés de se rencontrer dans des activités organisées par eux et pour eux, de conserver le contact entre eux et avec leur alma mater et, je dois l'avouer sans fausse honte, qui leur permet de nous aider à recruter des étudiants et des étudiantes désireux de vivre durant leurs études une expérience de vie à Québec.

Pour conclure cette seconde partie de mon exposé, les relations de l'Université Laval avec l'Afrique prennent donc plusieurs formes, et ne sont pas des relations à sens unique. Je voudrais maintenant dire quelques mots des relations entre l'Université Laval et votre pays, le Maroc.

L'Université Laval et le Maroc

Le Maroc, vous l'avez déjà perçu, est sans conteste le pays d'Afrique avec lequel l'Université Laval entretient le plus de relations suivies et ce, à tous les égards.

(TRANSPARENT # 3)

Plus du tiers des ententes interinstitutionnelles de l'Université Laval avec des établissements d'enseignement supérieur d'Afrique ont été conclues avec des universités marocaines. Lorsqu'on examine ces ententes, il est intéressant de noter que la plus ancienne d'entre elles a plus de 20 ans d'existence, puisqu'elle fut conclue en 1982. Mais ce dont il faut se réjouir, surtout, c'est que la plupart d'entre elles, sinon toutes sont des ententes qui permettent à nos professeurs et aux vôtres de déterminer ensemble les champs scientifiques de collaboration. Pour ce faire, ces ententes prévoient des échanges de professeurs, des échanges de stagiaires ou d'étudiants au doctorat, des activités conjointes de recherche.

(TRANSPARENT # 4)

Ces ententes entraînent aussi l'échange de documents scientifiques et d'enseignement ; d'autres ententes offrent des programmes conjoints de formation, ou encore l'envoi de médecins. Enfin, les plus récentes de ces ententes prévoient l'échange d'étudiants dans le cadre précis de notre profil international, profil que nous travaillons à insérer dans chacun de nos quelque 350 programmes de formation aux trois cycles. Enfin, vous me permettrez un mot sur la plus récente des ententes interinstitutionnelles, entre l'Institut polytechnique privé de Casablanca (2001) et notre Faculté des sciences et de génie. Cette entente est unique en son genre puisque le programme (c'est-à-dire le cheminement, le contenu, le plan de cours, le bulletin de notes,...) des deux premières années en génie électrique, génie informatique et génie mécanique de l'Université Laval est celui qui est donné à l'Institut. De plus, les étudiants marocains peuvent compléter les deux dernières années à l'Université Laval et obtenir leur diplôme d'ingénieur de l'Université Laval. C'est donc une entente qui va très loin dans l'échange, et cela me fait dire que la seule limite à notre coopération est celle de notre volonté et de notre imagination.

C'est d'ailleurs dans ce même esprit de coopération que l'Université Laval a collaboré, dans le cadre d'un projet de l'Agence canadienne de développement international, au programme PRICAM, sur la réforme de la gouvernance des universités de votre pays, programme dans le cadre duquel j'ai eu le plaisir de recevoir l'hiver dernier à Québec un bon nombre de présidents de vos universités.

Conclusion

Il est temps de conclure cet exposé. L'Université Laval, je vous l'indiquais plus tôt, a quelque 800 diplômés recensés en Afrique, dont 250 ici au Maroc, où elle compte sur un Club de diplômés très actif. Dans le contingent d'étudiants étrangers qui, année après année, fréquentent l'Université Laval, le groupe africain est un des plus importants, et dans ce groupe, les Marocains sont le sous-ensemble le plus nombreux.

Cette coopération avec l'Afrique n'est pas le fruit du hasard. Considérée comme le berceau de l'humanité, l'Afrique est l'un des enjeux du troisième millénaire. En effet, du développement de ce continent dépendront pour une bonne partie le nouvel équilibre Nord / Sud et la paix dans le monde. En outre, du développement de ce continent proviendra aussi le progrès de la francophonie mondiale.

Dans ce contexte, les liens et les projets que l'Université Laval a créés et veut continuer de créer à l'avenir avec l'Afrique sont essentiels. Je veux donc réitérer l'engagement de notre établissement à prendre les moyens nécessaires pour que cette coopération se poursuive et s'intensifie. Enfin, permettez-moi, au nom de l'Université Laval, de vous remercier de nous avoir permis d'enrichir nos Grandes Fêtes en tenant ici, à Casablanca, ce colloque scientifique auquel je souhaite tout le succès possible.

Je vous remercie de votre attention.

 
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