Monseigneur l'Archevêque de Rimouski et président
de la Commission épiscopale de liturgie,
Messieurs les Doyens,
Mesdames et Messieurs les professeurs,
Distingués invités,
C'est pour moi un honneur de vous adresser quelques mots au terme de ce colloque qui marque le 40e anniversaire de la Constitution Sacrosanctum Concilium. Je vous transmets les salutations cordiales du recteur de l'Université Laval, M. Michel Pigeon, qui a eu un empêchement de dernière minute.
Quarante ans peut paraître une courte période, mais que de choses ont changé depuis notre enfance ou notre adolescence sur le plan de la liturgie! Je dis "notre enfance ou notre adolescence", car je pense à ceux et celles qui sont de ma génération. Nous avons connu le passage à la messe en français et toute une série de modifications visant à rapprocher le célébrant de l'assemblée.
Au cours des dernières heures, vous avez fait le point sur ces changements promulgués en 1963 dans la Constitution Sacrosanctum concilium. Vous vous êtes demandé si l'adaptation de la liturgie aux temps modernes a, depuis 40 ans, "fait progresser la vie chrétienne de jour en jour chez les fidèles", comme le dit la première ligne de la Constitution. Je serais d'ailleurs très intéressée à connaître vos conclusions à ce sujet au cours de la petite réception à laquelle nous sommes conviés dans quelques minutes.
Le sous-titre de ce colloque scientifique a attiré mon attention : "comprendre, relire, imaginer". Le mot "créativité" ne s'y trouve pas, mais je crois qu'il est sous-entendu. Pour redonner vigueur à la participation communautaire des fidèles, il faut en effet une bonne dose d'imagination pour inscrire la liturgie dans la culture contemporaine. D'ailleurs, la liturgie est elle-même créatrice de culture, comme l'a bien montré Paul de Clerck (qui participe à ce colloque) dans son livre "L'intelligence de la liturgie". En ce sens, le Concile Vatican II a ouvert la porte à la possibilité d'adaptation en lançant un formidable appel à la créativité. Quarante ans plus tard, dans notre monde où les changements s'accélèrent, la liturgie doit assurément conserver sa capacité de créer, d'imaginer, pour répondre aux besoins modernes, tout en continuant de s'appuyer, bien évidemment, sur les fondements de la démarche sacramentelle. C'est un enjeu de taille, car la tradition pourrait refréner les expériences novatrices. Je suis convaincue que vos discussions ont fait avancer la réflexion sur cette apparente contradiction.
Je voudrais remercier les personnes qui ont organisé ce rassemblement scientifique et veillé à son bon déroulement. Mgr Bertrand Blanchet, archevêque de Rimouski, président de la Commission épiscopale de liturgie de la Conférence des évêques catholiques du Canada; Gaëtan Baillargeon, directeur de l'Office de liturgie de la CECC; Guy Lapointe, professeur honoraire de la Faculté de théologie de l'Université de Montréal et rédacteur en chef de Liturgie, foi et culture; Raymond Lemieux, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval; Jean-Paul Montminy, professeur émérite de la Faculté de sciences sociales de l'Université Laval; Jean-Philippe Perreault, chargé de recherche pour le projet "L'état de la maison liturgique au Canada francophone" et doctorant en sciences humaines des religions à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval; Marie-Josée Poiré, liturgiste et consultante à l'Office national de liturgie; Gilles Routhier, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval.
Vous ne m'en voudrez pas, j'espère, si je dis que l'Université Laval est extrêmement fière de sa Faculté de théologie et de sciences religieuses, elle qui a ancré ses programmes de formation sur les réalités socioculturelles de notre temps. C'est une faculté qui a une voix dans la communauté. C'est aussi une faculté qui, au chapitre de la recherche, est l'une des plus dynamiques au Canada. Douze groupes et équipes de recherche se côtoient dans cette faculté, ce qui est tout à fait remarquable lorsqu'on regarde le nombre de professeurs. Au sein de l'Université, la Faculté a étendu son champ d'action par de nombreuses collaborations, notamment avec la sociologie, la philosophie, l'anthropologie, l'histoire, le droit et, récemment, la médecine, avec la Chaire Religion, spiritualité et santé. Je veux souligner ici les qualités de rassembleur du doyen Marc Pelchat, qui veille à l'essor de sa faculté sur tous les plans.
Je souhaite à tous les participants et participantes un agréable séjour dans notre belle ville de Québec. Je vous invite même à revenir en novembre pour assister au colloque-célébration "La liturgie à la recherche de sa musique" organisé conjointement par notre Faculté de musique et notre Faculté de théologie et de sciences religieuses. Je vous remercie.