Madame la Représentante
du ministre Allan Rock et députée de Louis-Hébert
(Mme Hélène Scherrer),
Monsieur le Président du Conseil de recherche en sciences
naturelles et en génie du Canada (M. Tom Brzustowski),
Madame la Sous-Ministre adjointe au ministère des Ressources
naturelles du Nouveau-Brunswick (Mme Ellen Barry),
Monsieur le Président de l'Association canadienne des producteurs
de mousse de sphaigne (M. Gerry Hood),
Monsieur le Doyen de la Faculté des sciences de l'agriculture
et de l'alimentation (M. Jean-Paul Laforest),
Madame la Titulaire de la Chaire de recherche en aménagement
des tourbières (Mme Line Rochefort),
Distingués invités,
Cher amis,
Nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer la mise en uvre d'un projet qui n'a aucun équivalent ni au Québec ni au Canada. L'Université Laval est en effet la première université canadienne à créer une chaire consacrée à la préservation et à la restauration des tourbières. En fondant cette chaire, des chercheurs et leurs partenaires ont uni leurs forces pour amplifier un potentiel de recherche et de formation dans un secteur important sur les plans économique et social.
Mes premiers mots seront pour féliciter Mme Line Rochefort, titulaire de la Chaire, qui, depuis plusieurs années, déploie temps, énergie et intelligence pour mettre sur pied ce magnifique projet. Avec les recherches accomplies au cours des dernières années et la compétence qu'ont acquise les membres du Groupe de recherche en écologie des tourbières, notre établissement était le mieux placé pour mettre sur pied ce lieu unique d'études et de réflexion. La Chaire que nous lançons aujourd'hui contribuera au renouvellement des effectifs d'enseignement et de recherche et au maintien des plus hauts standards de formation. Elle permettra d'accompagner notre industrie des tourbières dans la mise en valeur harmonieuse de nos ressources et d'en faire une activité économique durable.
Je veux exprimer mes remerciements les plus chaleureux aux partenaires qui ont cru à ce projet et qui l'ont soutenu : le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada et l'industrie canadienne de la tourbe. Votre soutien témoigne d'un intérêt marqué envers la recherche et la formation d'une relève scientifique et professionnelle de haut calibre et, par ricochet, envers le progrès de la société québécoise et canadienne. Je profite de l'occasion pour féliciter le Gouvernement du Canada pour son action vigoureuse en soutien à la recherche au cours des dernières années.
Mme Line Rochefort est professeure titulaire au Département de phytologie de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval et membre du Centre d'études nordiques. Après une maîtrise à l'Université d'Alberta, un doctorat à l'Université de Cambridge (UK) et des stages de formation à l'Université Harvard, elle se joint à l'Université Laval à titre de professeure adjointe en 1992. Peu après, elle fonde, en 1993, le Groupe de recherche en écologie des tourbières (GRET).
Depuis son entrée à l'Université Laval, Line Rochefort a dirigé (ou co-dirigé) six stagiaires postdoctoraux, sept étudiants au doctorat, plus de vingt étudiants à la maîtrise, sans compter la formation en recherche offerte aux étudiants de premier cycle par l'entremise d'initiations à la recherche ou de stages d'été (plus de 60 étudiants!).
Parallèlement à ses recherches sur la restauration des tourbières, elle siège au bureau de direction du Centre d'études nordiques et remplit les fonctions de rédactrice adjointe du périodique Wetlands. Cette femme d'un dynamisme hors du commun a non seulement organisé plusieurs symposiums internationaux, colloques nationaux et ateliers de transfert technologiques, mais elle est devenue aussi la première femme de l'histoire de l'International Peat Society à assumer la présidence de l'une des sept commissions de la société, celle qui est chargée d'examiner le devenir des tourbières après leur exploitation. Grâce à sa crédibilité scientifique, son charisme et son leadership, elle a su faire naître une concertation fructueuse avec l'industrie canadienne de la tourbe et en faire un modèle reconnu sur le plan international.
Notre société a-t-elle besoin d'une chaire sur l'aménagement des tourbières? Je n'hésite pas à le dire: les besoins sont grands. La protection de nos ressources naturelles et la gestion intégrée de notre environnement pour le bénéfice des générations futures sont des questions qui doivent nous préoccuper tous. Voilà justement le but de la Chaire que nous inaugurons aujourd'hui : assurer la pérennité de ces écosystèmes humides que sont les tourbières et, par ricochet, préserver leur biodiversité et leur valeur économique.
En fait, on ne soupçonne pas toute l'importance des tourbières. On dit même qu'elles aident à découvrir les secrets du passé. Permettez-moi une petite parenthèse archéologique. On sait que, pendant 10 000 ans, les peuples du nord-ouest de l'Europe ont entretenu des rapports spirituels avec les tourbières. Pour eux, les marécages brumeux étaient peuplés d'esprits. Ils y laissaient en sacrifice des objets précieux et même des corps humains. Certains d'entre vous ont peut-être visité l'exposition sur Le mystérieux peuple des tourbières au Musée canadien des civilisations. Le clou de l'exposition était quelques momies remarquablement préservées par les acides contenus dans l'eau des tourbières. Voilà donc un rôle insoupçonné pour les tourbières : celui d'archives paléoécologiques.
Mais revenons en 2003. La création de cette chaire vient confirmer, une fois de plus, la place prépondérante de notre université dans le monde de la recherche et de l'enseignement en phytologie non seulement au Québec mais aussi au Canada et dans le monde. Les milieux industriels de production de tourbe disposeront désormais d'un lieu exceptionnel de recherche et d'expertise qui se double d'un lieu d'apprentissage pour nos étudiantes et nos étudiants et d'un lieu de diffusion de nouvelles connaissances.
Il me reste à souhaiter que la Chaire que nous lançons aujourd'hui atteigne pleinement ses objectifs. Avec des assises aussi solides, je suis persuadé que tel sera le cas, et nous pouvons déjà entrevoir les importantes retombées des travaux de recherche pour la formation des étudiants de deuxième et de troisième cycle et pour le soutien des entreprises d'exploitation des tourbières.
Chère Dre Rochefort, je vous souhaite plein succès et que les esprits des tourbières vous soient favorables!
Je vous remercie.