Monsieur le Secrétaire général,
Monsieur le Récipiendaire d'un doctorat honorifique,
Distingués invités,
Chers collègues,
Chers diplômés,
Pour mes collègues et moi, membres de la Direction et du corps professoral de l'Université Laval, les sept séances de collation des grades du mois de juin sont toujours vécues comme des moments à la fois émouvants et stimulants. Émouvants, parce que nous avons devant nous ceux et celles qui tiennent l'avenir de la société entre leurs mains. Stimulants, parce que nous avons la preuve tangible que la mission première de l'Université a été accomplie, soit la formation de personnes compétentes, capables de contribuer au développement de la société et au bien-être de leurs concitoyens.
Pour nous tous réunis dans cette salle, qui que nous soyons, un mot je pense peut résumer le sentiment qui nous anime aujourd'hui, c'est le mot fierté.
Nous avons essayé de vous offrir un milieu où on encourage la vie de l'esprit, en appliquant les ressources intellectuelles extraordinaires de cette université aux problèmes abondants du monde extérieur.
Vous le savez sans doute, de grands défis vous attendent. Ainsi, en raison des rapports internationaux de plus en plus fréquents, de nouveaux besoins se font jour. La mondialisation de l'économie amène aussi une plus grande complexité des relations économiques. Les communications interculturelles sont désormais au cur des échanges commerciaux.
Le désengagement de l'État, le vieillissement de la population, le nombre croissant des laissés pour compte de l'économie mondialisée amènent la société à se réorganiser, et des tâches nouvelles se développent pour la consultation et l'appui aux organismes communautaires.
D'autre part, la tendance à l'individualisme, l'âpreté de la concurrence, l'écart grandissant entre les riches et les pauvres imposent un retour à des valeurs fondamentales de solidarité, d'éthique et de justice.
Par ailleurs, la précarité des emplois, l'exigence de mobilité et les changements dans les méthodes de travail obligent à accorder plus d'importance au capital humain, champ d'action des relations industrielles.
Pour contribuer à résoudre les grands problèmes de la société, on fera appel à vous, les spécialistes des dimensions humaines et socioculturelles des rapports sociaux.
En règle générale, dans ses discours aux finissantes et finissants, le recteur ne donne pas de conseils. Je m'en tiendrai à cette habitude, car je craindrais de dire des choses que les gens de ma génération n'ont pas réussi à mettre en pratique. Mais, si vous me le permettez, je formulerai un souhait : que vous conserviez un équilibre entre votre vie personnelle et votre vie professionnelle. Souvent, nous créons nous-mêmes des conditions de stress dans notre travail quotidien. Réservez du temps pour vous adonner à des activités qui enrichissent l'esprit. Si vous avez développé une passion pour redresser les injustices de la société, vous aurez besoin de maintenir une autre sorte d'équilibre : celui qui permet d'établir une distinction entre les moyens et les fins.
Je voudrais vous rappeler aussi que l'Université Laval vous sera toujours ouverte, entre autres pour mettre à jour vos connaissances et vos compétences. D'ailleurs, garder ces liens avec vous, les diplômés, aidera l'Université Laval à maintenir son niveau d'excellence. C'est vous maintenant qui nous direz comment la société évolue et comment les besoins de formation doivent être ajustés en conséquence.
Maintenir l'excellence de la formation et de la recherche est notre plus grande préoccupation. Et c'est ce degré d'excellence que l'Université veut mettre en valeur chez un professeur de la Faculté de droit, M. Pierre Verge, en lui attribuant le titre de professeur émérite. Permettez-moi de vous le présenter brièvement.
M. Pierre Verge a fait des études supérieures en droit à l'Université de Toronto et à l'Université Laval, où il a obtenu un doctorat en droit. Il est aussi titulaire d'une maîtrise en économique de l'Université McGill et d'une maîtrise ès arts de l'Université de Cambridge. Il amorce sa carrière de professeur à la Faculté de droit de l'Université Laval en 1967 et y devient professeur titulaire en 1972.
Ses domaines privilégiés d'enseignement sont le droit du travail, le droit international du travail, le droit judiciaire et le droit administratif. Du point de vue de la recherche, Pierre Verge a tenté de mieux comprendre les rapports collectifs du travail, les institutions syndicales, de même que les transformations et les aspects internationaux du travail. Avec des collègues, il a fondé le Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation du travail (CRIMT).
En plus d'une carrière universitaire exceptionnelle, Pierre Verge n'a jamais hésité à assumer des fonctions administratives à l'Université Laval. Il a été secrétaire, vice-doyen à l'enseignement et doyen de la Faculté de droit. Il a aussi été président de l'Association canadienne des professeurs de droit.
Après une carrière remarquable à la Faculté de droit de l'Université Laval, Pierre Verge a pris sa retraite de l'enseignement en décembre 2000. Même retraité, il est toujours actif en recherche. Il dirige actuellement deux thèses de doctorat et deux mémoires de maîtrise. De plus, il est toujours subventionné par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et il continue à publier et à présenter des communications à travers le monde.
Monsieur Verge, toute la communauté universitaire vous dit sa gratitude.
Chers diplômés, voilà un modèle dont vous pouvez vous inspirer. N'oubliez pas que ce professeur a commencé par recevoir un diplôme, comme vous aujourd'hui. Je vous invite aussi à suivre l'exemple de Mme Josée Carbonneau, étudiante à la maîtrise en psychologie, qui reçoit aujourd'hui la médaille d'or de la Gouverneure générale. Je laisserai à M. Gilles Kirouac, secrétaire général, le soin de présenter Mme Carbonneau dans quelques instants.
L'Université Laval décerne aujourd'hui également un doctorat d'honneur en psychologie à un éminent scientifique, M. David Bélanger. M. François Doré, directeur de l'École de psychologie, présentera dans quelques minutes M. Bélanger.
Chers diplômés, je vous offre de nouveau mes sincères félicitations pour cette réussite remarquable. Plusieurs d'entre vous ont la chance d'être accompagnés de leurs parents aujourd'hui. Pour avoir moi-même assisté à la collation des grades de mes enfants, je connais la fierté et la satisfaction qu'ils ressentent en ce moment. Ils ont fait des sacrifices pour vous aider à traverser financièrement cette étape de votre vie. Ils vous ont encouragés à des moments plus difficiles, à des moments où vous auriez eu le goût de tout laisser tomber. Je voudrais demander à tous les parents, frères et surs, amis, conjoints, enfants, de se lever pour que nous puissions les applaudir et les remercier du soutien qu'ils vous ont apporté au cours de ces années.
Une cérémonie de cette envergure exige une organisation minutieuse, vous vous en doutez bien. Je tiens à remercier le personnel du Bureau du secrétaire général, en particulier celui de la section des diplômes, ainsi que le personnel du Service des communications, pour leur dévouement au cours des dernières semaines. C'est grâce à toutes ces personnes que cette célébration peut se dérouler à la perfection et rester dans votre mémoire comme une grande fête.
Je souhaite à toutes les finissantes et les finissants de la Faculté de droit, de la Faculté des sciences sociales et de l'Institut québécois des hautes études internationales un avenir heureux et rempli de succès au service de la société.