Présenté
le mardi, 7 septembre 2004,
par le recteur de l'Université Laval, M.Michel Pigeon
INTRODUCTION
À l'Université Laval, la tradition veut que la séance
du Conseil universitaire de septembre soit le moment choisi par
le recteur pour livrer le Discours de la rentrée. Cette année,
la direction de l'Université a choisi d'agir différemment.
En effet, en présentant ce Discours de la rentrée
hors du seul cadre du Conseil universitaire, mais devant ses membres
et devant nombre d'autres invités de la communauté,
la direction désire poser un geste concret pour incarner
dans l'action notre troisième orientation stratégique
: " La réussite par une cohésion interne accrue
". C'est donc avec grand plaisir que nous vous offrons ce texte,
qui dresse le bilan de l'année écoulée et qui
esquisse les perspectives et défis qui s'offrent à
nous.
I - BILAN
Si on voulait résumer en quelques mots l'année 2003-2004,
il ne serait pas exagéré de dire que ce fut l'année
d'un " nouveau départ " pour l'Université
Laval.
En effet, par l'élaboration et l'adoption de ses orientations stratégiques, par la signature d'importantes conventions collectives, par ses présences devant les responsables politiques québécois, par l'obtention de projets tels celui de l'agrandissement et de la rénovation du pavillon Vandry, et par le redémarrage de sa grande campagne de souscription, l'Université Laval s'est donné les coudées franches pour aborder les prochaines années avec confiance et assurance.
Quelques chiffres
Quelques chiffres éloquents maintenant. À la session
d'automne 2003, on comptait 37 591 étudiants inscrits, soit
une hausse de près de 2,7% sur l'année antérieure.
De ce nombre, 28 902 étaient au premier cycle. Nous pouvons
également nous réjouir de ce que les nouvelles inscriptions,
tous cycles confondus, aient connu une hausse de 3,9% par rapport
à l'année dernière.
C'est toutefois aux deuxième et troisième cycles que
les statistiques sur les effectifs étudiants sont les plus
spectaculaires. À l'automne 2003, 6 736 personnes se sont
inscrites à un programme de deuxième cycle, soit une
hausse de 7,8 % par rapport à l'an dernier, et 1 953 à
un programme de troisième cycle, une hausse de 8,7 %. Au
doctorat, 92 personnes ont choisi de poursuivre leurs études
en cotutelle de thèse. Enfin, l'Université a accueilli
180 stagiaires postdoctoraux.
En 2003-2004, l'Université Laval a décerné
un diplôme à 8 726 personnes. De ce nombre, 243 personnes
ont reçu un doctorat ; 1 819 ont reçu un diplôme
de 2e cycle et 6 664 ont reçu un diplôme de premier
cycle. En outre, nos étudiants et étudiantes, tous
cycles confondus, ont reçu un total de 41 M$ en salaires
et en bourses provenant de fonds internes et de fonds externes.
Enfin, à l'occasion des collations des grades, l'Université
Laval a remis huit doctorats honorifiques et attribué le
titre de professeur émérite à quatorze membres
éminents de son corps professoral.
Études et enseignement
Il y a beaucoup d'activité à signaler au chapitre des études et de l'enseignement pour 2003-2004. La reconfiguration des programmes de baccalauréat est complétée, conformément à l'échéancier fixé, et les évaluations périodiques des programmes se sont intensifiées pour atteindre le nombre de 23. Ces démarches se sont déroulées en consultation, dans un souci de toujours améliorer la qualité de nos programmes et de répondre concrètement aux besoins actuels de la société. À cet égard, notre approche intégrée et multidisciplinaire de la formation nous distingue et suscite beaucoup d'intérêt ; notamment, le projet d'agrandissement du pavillon Vandry prévoit un partage non seulement des espaces pédagogiques, mais aussi des expériences pédagogiques entre les diverses disciplines des sciences de la santé (pharmacie, sciences infirmières, médecine, ergonomie, ergothérapie, physiothérapie, orthophonie).
C'est également dans une optique
de complémentarité disciplinaire que plusieurs nouveaux
programmes et microprogrammes sont venus enrichir l'offre de formation
aux trois cycles d'études. Ainsi, trois nouveaux programmes
intégrés ont été créés.
Il s'agit du Baccalauréat intégré en sciences
des religions, du Baccalauréat intégré en bioinformatique
et du Certificat en études sur le Québec contemporain.
De plus, trois nouveaux programmes sont présentement en évaluation
à la CREPUQ, soit la Maîtrise en biogéosciences
de l'environnement, le Doctorat en études internationales
et le Baccalauréat en génie des eaux.
Le profil international est solidement implanté et complète
ainsi la gamme des possibilités qu'ont nos étudiants
et étudiantes de poursuivre une partie de leurs études
à l'extérieur.
Aujourd'hui, tous programmes et cycles confondus, nous avons quelque
450 accords-cadres signés avec 50 pays sur 5 continents en
7 langues différentes. Par ailleurs, au cours de 2003-2004,
l'Université Laval est devenue la partenaire francophone
privilégiée de l'Université virtuelle africaine
pour la formation en informatique, ce qui assure notre présence
dans six pays d'Afrique. De plus, l'Université Laval a innové
encore une fois en instaurant le profil entrepreneurial à
la suite de l'avis favorable de la Commission des études.
Dès cet automne, des étudiants du baccalauréat
pourront profiter d'une formation complémentaire en entrepreneuriat
qui leur permettra d'être des agents de changement dans leur
milieu après leur diplomation. Toutes ces actions, rappelons-le,
visent à améliorer les compétences de nos étudiants
et étudiantes, afin de mieux les préparer à
leur vie professionnelle.
Au chapitre de la formation continue, dont la Direction fête
ses 10 années d'existence, l'Université Laval continue
aussi d'innover. Parmi les nouveautés, ont été
créés deux nouveaux programmes de formation universitaire
en intervention sur les troubles envahissants du développement
(TED), à l'intention des intervenants et des intervenantes
à l'uvre dans les centres de réadaptation en
déficience intellectuelle et de leurs superviseurs. Il faut
également signaler que l'Université Laval a signé,
en juin dernier, une entente de partenariat avec l'Université
York. Cette entente nous donne l'exclusivité d'offrir au
Québec certains programmes de certification du Schulich Executive
Education Centre de cette université.
La formation à distance gagne
aussi en popularité année après année.
De 6442 inscriptions à l'automne 2003, nous somme passés
à 7088 à l'automne 2004, soit une augmentation de
10%. Avec une offre de plus de 750 cours, l'enseignement à
distance est devenu un enjeu majeur à l'Université
Laval, qui se dotera bientôt d'une politique sur le sujet.
L'année 2003-2004 aura été faste aussi en ce
qui a trait aux ententes DEC+BAC. En effet, 47 ententes ont été
signées cette année seulement, ce qui porte à
72 le nombre d'ententes conclues entre l'Université Laval
et les collèges du Québec. Ces ententes DEC+BAC couvrent
des domaines aussi variés que la comptabilité, les
services financiers, la biochimie, l'informatique, les sciences
et technologies des aliments. Il convient de rappeler que l'Université
Laval fait figure de pionnière et de chef de file parmi les
universités québécoises quant au nombre de
ce type d'ententes conclues avec les collèges. Notre arrimage
avec les collèges est d'ailleurs appelé à se
poursuivre et à s'intensifier au cours de l'année
à venir, dans une optique de formation, mais aussi de développement
régional. Notons également que c'est l'approche que
nous avons préconisée dans le mémoire que nous
avons présenté en février dernier lors de la
Commission parlementaire sur l'accessibilité, la qualité
et le financement des universités québécoises.
Les démarches en vue de moderniser le système de gestion des études se sont poursuivies activement. Nous avons procédé, entre autres choses, à l'analyse de concordance de deux progiciels potentiels qui pourraient servir comme outil de base à la modernisation de la gestion des études.
Pour ce qui est de la Bibliothèque,
outre l'implantation et le perfectionnement de plusieurs outils
de recherche et de gestion informatiques, l'Université Laval
et la Ville de Québec ont signé, le 26 février
dernier, une entente qui permettra la mise en place d'une structure
informatique commune pour la gestion de l'ensemble de nos bibliothèques
respectives. En partageant le même serveur et le même
logiciel, les bibliothèques du Réseau de la Ville
de Québec et les nôtres se dotent d'un outil incomparable
pour faciliter l'accès à leurs ressources. Mentionnons
enfin que la collection "Mémoires et thèses électroniques"
de notre Bibliothèque a atteint cette année son centième
titre.
La Commission des études, de son côté, en plus
des projets de programme qu'elle a évalués et des
divers avis qu'elle a produits, a effectué un travail préliminaire
en vue de l'adoption d'une politique linguistique pour donner suite
aux recommandations de la Commission des États généraux
sur la situation et l'avenir de la langue française au Québec.
La réussite étudiante, idée centrale des orientations
stratégiques de l'Université Laval pour les années
2003-2007, a aussi été au cur de nos préoccupations
tout au long de l'année écoulée. La Commission
des affaires étudiantes a déposé deux avis
qui contiennent une soixantaine de recommandations visant à
favoriser la réussite du plus grand nombre d'étudiants
en les accompagnant dans les étapes cruciales de leur cheminement
académique. Les recommandations portent notamment sur le
renforcement de politiques ou façons de faire déjà
implantées.
Du côté des activités étudiantes, rappelons plus particulièrement le succès de la première édition des " Journées de la recherche ", intitulées " Lab-oratoire public ", qui ont eu lieu en octobre 2003. Ces journées de valorisation des étudiants-chercheurs, organisées par l'AELIÉS en collaboration avec l'Université Laval et Place Laurier, avaient pour but de vulgariser et de promouvoir la recherche réalisée par les étudiantes et les étudiants des cycles supérieurs tant auprès des élèves des écoles primaires et secondaires, et des collèges, que du grand public.
Par ailleurs, on ne saurait passer
sous silence la fierté que nous donnent les nombreux succès,
trop nombreux pour les énumérer ici, de nos étudiantes
et étudiants qui continuent de se distinguer dans les concours
provinciaux et nationaux de leur discipline. Pour mémoire,
l'Université Laval s'est classée première à
l'Examen national d'admission CMA de la Société des
comptables en management accrédités du Canada, que
les étudiants de la Faculté des sciences de l'administration
ont décroché la deuxième place lors de la 16e
édition des Jeux du Commerce ainsi que la deuxième
place lors de la 3e édition du Concours national d'étude
de cas, qui s'est déroulé à l'École
de gestion John Molson. En outre, six entreprises d'étudiants
de l'Université Laval ont décroché 12 prix
lors de la finale nationale du Concours québécois
en entrepreneurship.
À ces honneurs s'ajoutent les nombreux succès de nos
athlètes, notamment ceux du Club de football Rouge et Or,
qui a connu une saison 2003 tout à fait extraordinaire en
remportant la Coupe Dunsmore, la Coupe Mitchell et finalement la
Coupe Vanier. L'équipe de canoë de béton de la
Faculté des sciences et de génie, couronnée
championne canadienne à Moncton en mai, s'est de nouveau
illustrée lors de la Compétition nationale américaine
de canoë de béton en terminant au 2e rang du classement
général pour une troisième année de
suite.
Recherche
L'année 2003-2004 a aussi été très féconde
sur le plan de la recherche. Pas moins de vingt nouvelles chaires
de recherche du Canada ont été octroyées à
nos chercheurs depuis le mois d'août 2003, ce qui porte à
62 le nombre de chaires obtenues par l'Université Laval,
qui devrait en compter 92 en 2005, à l'échéance
du programme. Signalons aussi la création de plusieurs autres
chaires importantes, dont la Chaire en analyse de la politique agricole
et de la mise en marché collective, en partenariat avec l'Union
des producteurs agricoles (UPA), la Chaire de recherche industrielle
du CRSNG en aménagement des tourbières et la Chaire
CRSNG/BELL/CISCO de recherche en design d'@ffaires.
Quatre centres ont fait l'objet d'une évaluation périodique
et d'un avis favorablement reçu et adopté par le Conseil
universitaire : le Centre de recherche en endocrinologie moléculaire
et oncologique (CREMO), le Centre interuniversitaire sur le risque,
les politiques économiques et l'emploi (CIRPEE), le Centre
de recherche sur le cerveau, le comportement et la neuropsychiatrie
(CRCN) et l'observatoire du mont Mégantic (OMM). L'Université
Laval s'est également enrichie d'un nouveau centre reconnu
: le Centre interuniversitaire d'études et de recherches
autochtones (CIÉRA). Par ailleurs, deux instituts ont vu
le jour au cours de l'année : l'Institut Hydro-Québec
en environnement, développement et société,
dont l'envergure constitue une première au Québec,
et l'Institut d'éthique appliquée, dont la mise en
route devrait se faire cet automne.
Nous pouvons aussi nous réjouir de l'inauguration de plusieurs
nouvelles unités de recherche, notamment, celle du Centre
de recherche en prévention de l'obésité (CRPO),
du Laboratoire des nouvelles technologies de l'image, du son et
de la scène (LANTISS) et du Centre international de recherche
et de formation en neurophotonique (CIRFN), et du financement du
projet d'agrandissement du Centre de recherche Hôpital Laval.
Enfin, pour terminer ce survol des activités de recherche,
il faut attirer l'attention sur les réussites des travaux
novateurs de plusieurs de nos chercheurs, dont les découvertes
contribuent largement au rayonnement et à la réputation
d'excellence de notre université. Parmi les nombreuses réalisations
que l'on peut dénombrer, notons la restauration temporaire
de la locomotion chez des souris paraplégiques, la mise à
l'essai sur l'humain d'un traitement pour la dystrophie musculaire
de Duchenne, la découverte découvrir d'une protéine
qui jouerait un rôle clé dans l'obésité
et dans le vieillissement ainsi qu'un gène influençant
des comportements alimentaires qui prédisposent à
l'obésité. D'autres parmi nos chercheurs ont aussi
breveté un nouveau procédé d'hydrogénation
des huiles végétales qui ne générerait
aucun gras trans, mis au point une approche combinant un sevrage
graduel de médicaments et un traitement psychologique qui
permet à des insomniaques chroniques de décrocher
des somnifères en moins de trois mois et collaboré
à la mise au point d'une caméra astronomique qui permettra
de faire en une nuit ce qui exige présentement trois années
de travail (la caméra SCUBA-2).
La Base de données lexicographiques panfrancophone (BDLP),
outil de recherche qui consiste en un dispositif informatique qui
met en relation des bases de données sur le français,
lesquelles peuvent être interrogées séparément
ou comme un ensemble, est officiellement ouverte depuis ce printemps.
Une équipe de chercheurs provenant, entre autres, des départements
d'histoire, de génie électrique et informatique, des
littératures, de géographie, ainsi que du Musée
de la civilisation a reçu une importante subvention d'infrastructure
de recherche de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI)
qui leur permettra de mettre sur pied, d'ici 2007, le Laboratoire
de muséologie et d'ingénierie de la culture (LAMIC).
Avec les contreparties du gouvernement québécois et
de l'Université Laval, l'équipe disposera de 3 M $
pour doter l'Université Laval du premier centre universitaire
canadien de muséologie expérimentale.
La mission scientifique de l'Amundsen, le navire de recherche océanographique
qui a quitté Québec le 5 septembre 2003, a livré
ses premières découvertes sur la vie hivernale dans
l'écosystème arctique. Toujours du côté
de l'Arctique, des travaux alliant l'histoire à la géologie
ont donné lieu à de nouvelles hypothèses au
sujet du mystère archéologique du minerai rapporté
lors des expéditions de Martin Frobisher au 16e siècle.
Enfin, les chercheurs de l'Université Laval font de nouveau
parler d'eux au palmarès du magazine Québec Sciences.
Ce dernier a retenu les travaux sur la douleur chronique de l'équipe
d'Yves De Koninck, du Centre de recherche Université Laval-Robert-Giffard,
ainsi que les travaux sur l'ARN messager de Patrick Provost, du
Centre de recherche du CHUL, qui a donné lieu à la
découverte d'un nouveau mécanisme de contrôle
des gènes offrant un potentiel énorme pour ce qui
est du traitement des cancers et des infections virales.
En considérant la deuxième orientation stratégique
que nous nous sommes donnée pour les années 2003-2007,
soit la réussite par une formation enracinée dans
la recherche, il est manifeste qu'à l'Université Laval,
la recherche doit imprégner la formation aux trois cycles.
En effet, la formation des étudiants et étudiantes
est étroitement liée à la recherche, et il
ne faut jamais oublier que c'est ce lien étroit entre formation
et recherche qui, en quelque sorte, caractérise l'université.
Gestion
Ressources humaines
Au chapitre des ressources humaines, la signature des conventions collectives avec le SCCCUL, le SPPRUL, et avec le SPUL, est venue s'ajouter aux ententes signées en 2002-2003 avec le SEUL et l'APAPUL. Le cadre général des relations de travail pour la plupart des employés est donc bien établi pour les prochaines années.
L'année 2003-2004 a sans conteste été une année au cours de laquelle nous avons fait une priorité du développement de relations harmonieuses avec les différentes catégories de personnel ainsi qu'avec les syndicats et associations qui les représentent. Nous avons, plus que jamais, cherché à favoriser l'établissement de relations fondées sur des valeurs de transparence, d'ouverture, d'écoute et de consultation. C'est d'ailleurs en ce sens que nous avons entrepris à l'automne 2003 une tournée des unités et des services qui s'est poursuivie sur toute l'année. Ces rencontres ont été des moments privilégiés de dialogue et d'échange particulièrement appréciés.
Un autre aspect important de la priorité
accordée au développement de relations harmonieuses
a été la valorisation des réalisations des
employés de l'Université. Il convient de féliciter
encore une fois l'initiative de l'équipe d'employés
qui a initié, planifié et organisé la soirée
Laval en spectacle, un franc succès voué, espérons-le,
à devenir une tradition chez nous. Par ailleurs, en juin
dernier, le Comité sur la santé psychologique du personnel
de l'Université Laval, avec l'appui du Service des ressources
humaines et du Vice-rectorat aux ressources humaines, a organisé
deux demi-journées thématiques, avec conférences,
ateliers et repas, sur la reconnaissance en milieu de travail. Plus
de 400 membres du personnel de bureau ont assisté à
cette activité qui a été fort appréciée.
Ces journées se situaient dans la suite des diverses activités
en lien avec trois projets-pilotes d'intervention spécifique
en santé psychologique au travail menés conjointement,
à l'automne 2003, par le Comité sur la santé
psychologique du personnel, le Syndicat des employés et des
employées et la Chaire en gestion de la santé et de
la sécurité du travail dans le cadre du Plan d'action
en santé psychologique 2003-2004 de l'Université.
Dans les trois cas, les projets-pilotes ont permis d'identifier
des facteurs de risque à la santé psychologique au
travail, ainsi que des correctifs pour améliorer la situation.
La Politique relative à la protection et à l'amélioration
de la santé psychologique au travail, également prévue
au plan d'action 2003-2004, a été adoptée par
le Conseil d'administration le 26 novembre 2003 après une
large consultation auprès de divers groupes de la communauté
universitaire.
À cette étape du processus, nous pouvons dire que
l'Université Laval est en avance sur bien des entreprises
et sur la plupart des universités dans le domaine de la prise
en charge de la santé psychologique au travail, et l'équipe
de direction continuera d'accorder une grande importance à
ce dossier. Par ailleurs, nous avons la chance d'être bien
accompagnés par une équipe de recherche et d'experts
qui nous soutiennent constamment dans l'évaluation et la
validation des solutions mises en place. Soulignons également
que la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité
du travail de l'Université Laval a lancé, le 26 février
dernier, une trousse de prévention des problèmes de
santé psychologique au travail intitulée " La
santé psychologique au travail ... de la définition
du problème aux solutions " à laquelle ont contribué
plusieurs partenaires spécialisés dans le domaine.
Cette trousse, unique au Canada, s'adresse à tous ceux qui
désirent comprendre les problèmes reliés au
stress en milieu de travail et s'outiller afin de mieux les prévenir.
Enfin, pour terminer ce bref bilan des activités dans le secteur des ressources humaines, le Conseil d'administration a adopté, en juin dernier, le Règlement pour contrer le harcèlement psychologique et le harcèlement sexuel. Également, des consultations sont en cours en vue de l'adoption d'un Règlement sur la propriété intellectuelle qui a fait l'objet d'un travail intensif, de concert avec le SPUL, et qui devrait être présenté au Conseil d'administration, pour adoption, au cours des prochains mois. Le Vice-rectorat aux ressources humaines et le Service des ressources humaines poursuivent intensivement la réflexion sur la modernisation des systèmes informatiques de gestion des ressources humaines. Enfin, que des discussions ont été menées avec l'Association des cadres et avec l'Association des directeurs et directrices de service, et des modifications aux règlements qui les régissent seront présentés sous peu au Conseil d'administration.
Infrastructures et immobilisations
Au cours de l'année 2003-2004, des investissements immobiliers majeurs d'une valeur totale de l'ordre d'environ 150 M $, étaient en cours de planification et de réalisation. La plus grande partie du financement de ces investissements provient de budgets spéciaux (MEQ, FCI, etc.). Par ailleurs, le budget d'investissement 2003-2004 adopté par le Conseil d'administration, au montant de 11,1 M $, inclut des dépenses affectées aux réaménagements et rénovations (5,3 M $), des dépenses pour le mobilier et l'équipement (4,8 M $) et des dépenses pour le développement de systèmes d'information (1 M $).
Parmi les principaux projets qui
ont été amorcés, nous avons évoqué
tout à l'heure des plans de rénovation et d'agrandissement
du pavillon Vandry. S'ajoutent à cela l'élaboration
des plans et devis de l'édifice qui abritera le Centre d'optique
photonique et laser (COPL) ainsi que de ceux d'un complexe de serres
à haute performance qui permettra à nos chercheurs
de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation
et de la Faculté de foresterie et géomatique de continuer
d'innover en recherche et d'offrir une formation de pointe. Au chapitre
des réalisations, on compte la rénovation des infrastructures
réseau du campus (eau réfrigérée, vapeur,
électricité, haute tension, informatique industrielle,
système téléphonique et autres) et la mise
aux normes et le remplacement du système de ventilation du
Pavillon des sciences de l'éducation. On compte également
des travaux de rénovation et de mise aux normes totalisant
plus de 2 M$ dans les résidences.
La construction du pavillon d'Héma-Québec est terminée
et les travaux de construction du Centre de transformation sur le
bois ouvré vont bon train. Unique au Canada, le centre servira
aux trois cycles d'études pour la formation ainsi que pour
la recherche fondamentale et appliquée sur le développement
de produits du bois à valeur ajoutée. Enfin, les travaux
de construction du Centre de recherche clinique et évaluative
en oncologie du CHUQ (Centre hospitalier universitaire de Québec),
qui regroupera sous le même toit la recherche clinique, la
recherche fondamentale et la recherche évaluative des programmes
de services et des soins aux patients, ont débuté
en mai et son ouverture est prévue pour la fin décembre
2005.
Rappelons également qu'en février dernier, la Commission
d'aménagement du campus, dont les travaux ont débuté
au printemps 2003, a tenu des audiences publiques qui ont suscité
une bonne participation, avec une quarantaine de mémoires
présentés par des personnes et des organismes de la
communauté universitaire et de l'agglomération de
Québec. En complément à ce processus de consultation,
la Commission a organisé une série de quatre conférences
publiques sur le thème de l'aménagement qui ont été
suivies avec grand intérêt. Un plan directeur sera
déposé sous peu. Celui-ci visera, entre autres, à
offrir un milieu qui favorise les études et la qualité
de vie sur le campus, à maintenir l'identité universitaire
des installations physiques actuelles dans le contexte d'une plus
grande perméabilité au milieu urbain et à permettre
une meilleure accessibilité tant pour les membres de la communauté
universitaire que pour la population en général. Le
plan directeur visera aussi à offrir un aménagement
qui appuie le rôle de l'Université comme vecteur de
développement et également à prévoir
la flexibilité nécessaire à la poursuite de
l'évolution de l'aménagement et du développement
de l'Université Laval dans les années futures.
Finances
Du côté des finances
de l'Université, les États financiers de l'année
2003-2004 seront disponible à la fin du mois, au moment de
leur dépôt au Conseil d'administration. Mais nous pouvons
affirmer que, bien que nos besoins soient pressants en matière
de financement - comme nous l'avons clairement fait savoir à
la Commission parlementaire sur l'accessibilité, la qualité
et le financement des universités québécoises
- nous avons pu maintenir l'équilibre budgétaire dans
la confection de nos budgets d'opérations courantes.
Dans l'établissement du budget de l'année 2003-2004
nous avons tenu compte de cinq orientations principales : le plan
de résorption du déficit, le maintien des unités
(facultés et services) et de leur mission, le respect des
pratiques d'autofinancement des entreprises auxiliaires et des services
aux étudiants, la prise en compte de la subvention fédérale
estimée pour les frais indirects de recherche et enfin, l'obligation
pour l'Université Laval de combler le déficit actuariel
de la caisse des employés du SEUL (évaluation au 1er
janvier 2002).
Développement
Au Vice-rectorat au développement
et aux relations internationales, l'année 2003-2004 fait
figure d'année charnière. La consolidation des restructurations
de l'année précédente s'est poursuivie, augmentée
du développement de la synergie entre ses six principaux
secteurs, qui seront bientôt presque tous regroupés
sous le même toit avec le déménagement du Bureau
d'information et de promotion au pavillon Alphonse-Desjardins. En
effet, au cours de l'année écoulée, priorité
a été accordée à la concertation, au
travail en réseau et au décloisonnement, dans l'objectif
de donner une direction intégrée aux activités
et de travailler efficacement et de concert au positionnement de
l'Université, dans une perspective de développement
et de recrutement. Le lancement du nouveau système d'identification
visuelle de l'Université, qui se caractérise par son
omniprésente bande rouge et or, s'inscrit pleinement dans
cette visée en dotant notre établissement d'une signature
visuelle qui permet de l'identifier de façon immédiate.
Le travail du Bureau d'information et de promotion (BIP), qui s'est
poursuivi tout au long de l'année en collaboration avec les
facultés, a porté fruit : les objectifs de recrutement
ont été atteints, voire même dépassés.
Il convient de saluer l'excellent travail accompli au BIP au chapitre
des activités organisées pour faire connaître
notre université tant dans les collèges que sur le
campus, par le Samedi de l'admission et par la Journée de
bienvenue notamment. Le mandat du Bureau international (BI) concernant
le recrutement d'étudiants étrangers a été
précisé pour favoriser le développement et
la mise en uvre d'une stratégie d'actions structurantes.
Nous devons aussi souligner le succès remporté par
la finale québécoise de la Super Expo-sciences Bell
qui s'est déroulé au pavillon Alphonse-Desjardins
et qui a attiré plusieurs milliers de visiteurs. L'activité
a réuni 158 jeunes des niveaux secondaire et collégial,
venus présenter 196 projets scientifiques, qui ont eu l'occasion
de participer à des visites du campus, à des rencontres
avec les scientifiques de même qu'à des activités
sociales.
À la Fondation de l'Université, qui a accueilli un
nouveau président en 2003 en la personne de M. Michel Lamoureux,
la campagne de financement De toutes les révolutions, volet
communauté universitaire, a dépassé l'objectif
de 1,5 M$ qui avait été fixé. En effet, ce
sont 1 507 863 $ qui ont été recueillis, soit 5 %
de plus que l'an dernier. Merci à toutes et à tous
pour votre généreuse contribution. Depuis 2001, près
de 5,1 M$ ont été recueillis auprès des membres
de la communauté universitaire, soit un peu plus de la moitié
de l'objectif de 10 M$ à atteindre d'ici 2008. La Fondation
a également participé à la création
de la Chaire Richelieu de recherche sur la jeunesse, l'enfance et
la famille et de la Chaire d'enseignement et de recherche La philosophie
dans le monde actuel. Enfin, je signale tout particulièrement
le don de 12 M$ de la société Hydro-Québec.
Il s'agit du don le plus important reçu à ce jour
par l'Université Laval.
On observe aussi beaucoup d'action du côté de l'Association
des diplômés de l'Université Laval. Avec plus
de 25 000 membres cotisants et maintenant 46 clubs de diplômés
répartis dans 21 pays sur cinq continents - par la création
cette année de clubs au Bénin, au Burkina Faso, au
Mali et au Sénégal, ainsi qu'à Washington et
à Halifax - l'Université Laval possède le plus
grand réseau de clubs de diplômés parmi les
établissements universitaires francophones du monde. Avec
la cohorte des diplômés de 2003-2004, l'Université
Laval a franchi le cap des 200 000 diplômés. Tout au
long de l'année, l'Association a tenu des activités
informatives et variées visant à rapprocher les diplômés
de tous âges. Pour ne donner qu'un exemple, mentionnons la
" Tournée des passionnés ", qui a eu lieu
l'automne dernier, au cours de laquelle dix conférences ont
été offertes par nos professeurs dans dix villes du
Québec où l'on retrouve des clubs de diplômés.
Le Service de placement continue de remplir sa mission avec succès. En 2003-2004, près de 14 500 offres d'emploi et de stage (dont 3 658 offres de stage) ont été proposées aux étudiants et diplômés par l'intermédiaire du Service de placement, dans le site Internet et sur les babillards situés dans plusieurs pavillons. Le programme Études-Travail et sa variante Emploi-Campus pour étudiants étrangers, financés par l'Université Laval et par le gouvernement du Québec, ont permis la création de 1004 emplois rémunérés sur le campus, tous reliés au domaine d'études de leur titulaire. En fait, les multiples interventions du Service de placement ont contribué au placement de 11 399 personnes. Parmi celles-ci, on compte 667 personnes diplômées depuis plus de deux ans !
Enfin, nous avons aussi signé plusieurs ententes de coopération et d'échange avec d'autres partenaires universitaires, dont celle qui est intervenue en mai dernier entre l'Université Laval et la State University of New York (SUNY) à l'occasion du second Sommet économique Québec - New-York. Cette entente avec la State University of New York est un exemple éloquent de l'ouverture de l'Université Laval à l'endroit de la collaboration interuniversitaire et de son engagement en faveur de l'internationalisation de la formation offerte à ses quelque 38 000 étudiants. De plus, la conclusion en quelques semaine seulement de cette entente démontre pleinement à quel point des établissements universitaires sont capables d'actions rapides et efficaces pour accroître la qualité de l'enseignement et de la recherche.
Enfin, en terminant ce survol de
l'année universitaire, rappelons que nous avons eu la grande
tristesse de perdre, l'hiver et le printemps derniers, deux anciens
collègues et recteurs, messieurs François Tavenas,
recteur de 1997 à 2002, décédé le 13
février 2004, et Larkin Kerwin, premier recteur laïc
de notre établissement de 1972 à 1977, décédé
le 1er mai 2004.
_______________________
II - PERSPECTIVES
En se tournant maintenant vers 2004-2005, la première question qui nous vient à l'esprit est la suivante : qu'est-ce qui doit guider nos actions tout au long des semaines et des mois à venir ? La réponse s'impose d'elle-même. En effet, qu'il s'agisse d'enseignement, de recherche, de gestion, de développement de la cohésion de notre communauté ou de la diffusion de ses succès, c'est la poursuite de la mise en uvre de nos orientations stratégiques qui constituera notre guide quotidien.
Nous écrivons poursuite,
car nous n'avons pas attendu que la nouvelle année commence
pour amorcer la mise en uvre des différentes mesures
que commande la réalisation concrète de nos Orientations
stratégiques, de notre Passion de la réussite.
C'est ainsi qu'ont été mis sur pied des Groupes de
réflexion dès l'hiver 2004, afin de réfléchir
aux actions à poser.
Aussi, nous indiquons quelques-unes des pistes de ces actions. Mais
comme les groupes de travail sont à l'uvre, cela sera
loin d'être exhaustif. Cependant, le Conseil universitaire
du mois d'octobre 2004 sera plus explicite à cet égard.
Formation et recherche
Du côté de la formation, qui est l'activité
fondamentale de l'Université, nous allons poursuivre activement
l'internationalisation et le décloisonnement de nos programmes.
En outre, de nouveaux programmes sont en élaboration, par
exemple, les projets de baccalauréat en ethnodesign, de baccalauréat
en études cinématographiques et multimédia,
de baccalauréat intégré en affaires publiques
et relations internationales, de celui en génie industriel
ou encore le projet de diplôme de 2e cycle en kinésiologie
clinique.
De plus, nous implanterons cette initiative nouvelle qu'est l'Heure
pédagogique. Ce projet consiste à libérer une
plage horaire fixe, la même à la grandeur du campus,
pendant laquelle aucun cours n'est dispensé. Ce temps libéré
devrait constituer un moment privilégié pour faciliter
les rencontres de comités de programmes, d'assemblées
départementales, d'assemblées d'étudiants et
d'étudiantes, ou autres, toujours difficiles à organiser,
en raison de l'horaire très chargé de tous. "L'Heure
pédagogique" devrait donc favoriser les rencontres de
toutes les personnes qui interviennent de près ou de loin
dans la formation de nos étudiants et étudiantes et
qui souhaitent échanger sur des questions relatives à
la pédagogie, au développement des compétences,
à l'évaluation des apprentissages, au suivi de l'évaluation
de l'enseignement ou sur tout autre sujet d'intérêt
pour la formation. Nous nous devons d'offrir à l'Université
Laval une formation ouverte, imprégnée d'une vision
multidisciplinaire. À cette fin, l'Heure pédagogique
favorisera sans aucun doute les échanges interfacultaires
nécessaires à la qualité de la formation de
nos étudiants et étudiantes.
Toujours cette année, nous poursuivrons l'implantation des
recommandations formulées par la Commission des affaires
étudiantes dans ses deux avis sur la réussite au premier
cycle et aux cycles supérieurs. La direction remercie le
président, le professeur Éric Philippe, ainsi que
les membres de cette Commission pour leur travail qui contribuera
à orienter davantage notre action dans le sens de la réussite
de nos étudiants et étudiantes.
Au chapitre de l'évaluation des programmes, nous allons bien
sûr assurer la mise en uvre des plans d'action élaborés
par les doyens à cet égard. Mais nous allons aussi
finaliser l'évaluation des 25 programmes qui est en cours,
et lancer l'évaluation de 30 autres programmes. De plus,
nous poursuivrons la tâche majeure que constitue la modernisation
de notre système de gestion des études. Enfin, septembre
2004 verra le démarrage effectif du profil entrepreneurial.
Unique au Québec, ce profil entrepreneurial favorise l'émergence
et le développement des attitudes et des compétences
visant à prendre des initiatives, à développer
des projets et à les gérer. Il consiste en un cheminement
de formation complémentaire de douze crédits, accessibles
après la première année d'études universitaires,
et s'inscrit dans le cadre des programmes de baccalauréat
participants.
Du côté de la recherche, la Commission de la recherche
poursuivra au cours de l'année, entre autres dossiers, l'étude
des mécanismes de financement des centres de recherche. En
outre, nous développerons de nouveaux outils de promotion
de la recherche et de nos chercheurs. Le vice-rectorat à
la recherche établira un nouveau Comité d'éthique
de la recherche spécifique pour les étudiants en sciences
humaines et sociales de façon à alléger les
processus d'évaluation.
Toujours au chapitre du développement de la recherche, nous
nous assurerons de la mise en marche de nos deux nouveaux instituts,
soit l'Institut Hydro-Québec en environnement et société,
et l'Institut d'éthique appliquée. Nous allons aussi
relancer les activités de l'Institut des affaires électroniques.
Enfin, l'Université Laval entend maintenir et accroître
sa présence aux tables de concertation tant québécoises
que canadiennes, et agir de façon plus agressive auprès
de tous le ministères et organismes concernés.
Développement
Au chapitre du développement, la Campagne de souscription
De toutes les révolutions se poursuit dans sa phase discrète.
La direction est heureuse des nouvelles orientations que la Fondation
l'Université a adoptées pour cette campagne. En effet,
la campagne De toutes les révolutions sera une campagne de
souscription étroitement liée aux projets des facultés
et à notre mission de formation. Le lancement, la semaine
dernière, de la Chaire de recherche en médecine d'urgence
Université Laval - CHA Hôtel-Dieu de Lévis,
dotée d'un fonds de 1 M$, est un exemple du type de projets
que la Fondation, en concertation avec les doyens et l'Université,
veut mettre de l'avant. La Fondation veut aussi accroître
les bourses aux étudiants, bref, être un outil indispensable
au développement qualitatif de notre environnement universitaire.
La qualité de l'avenir de l'Université Laval est donc
liée en bonne partie au succès de cette campagne de
souscription qui est la plus importante de notre histoire, avec
un objectif de 150 M$. De façon plus concrète, 2004-2005
permettra la préparation du lancement de la phase publique
de cette campagne, qui maintient le cap sur 2008, année du
quatrième centenaire de la fondation de la ville de Québec.
Gestion
Au plan de la gestion, Il faut noter la remise, cet automne, du
rapport de la Commission d'aménagement de l'Université
Laval (CAMUL). Après consultation et adoption de ce rapport
par le Conseil d'administration, nous allons amorcer le développement
d'un campus que nous souhaitons tous plus vivant, plus accessible
et plus ouvert.
Du côté des finances, nous prévoyons, pour la
seconde année consécutive, un budget équilibré,
sans tenir compte, toutefois, de possibles déficits actuariels
des caisses de retraite. Néanmoins, cela ne signifie pas
que l'Université Laval a toutes les ressources nécessaires
à la pleine réalisation de sa mission. L'Université
estime, en effet, être sous-financée compte-tenu de
ses responsabilités particulières. Dans ce contexte,
nous maintiendrons donc auprès du gouvernement du Québec
notre demande d'une correction de 11 M$ dès cette année
du sous-financement particulier de l'Université Laval.
Beaucoup d'autres mesures envisagées pour l'année
2004-2005 pourraient être énumérées ici.
Mentionnons à cet égard la mise en uvre de la
politique relative à la protection et à l'amélioration
de la de la santé psychologique au travail. Nous voudrons
aussi être particulièrement attentifs aux actions qui
nous permettront d'incarner dans le quotidien notre troisième
orientation stratégique, celle qui traite de la cohésion
accrue de notre communauté. Entre autres, un effort important
sera consacré aux relations avec les diverses catégories
d'employés de même qu'avec les syndicats et associations
qui les représentent. Rappelons que la cohésion repose
sur un sentiment partagé d'appartenance et sur la conviction
de contribuer au fonctionnement quotidien de notre établissement.
Cette cohésion est essentielle au succès de la mission
de l'Université, à la qualité de la formation
et de la recherche, et au bien-être des personnes, comme elle
met en relief le besoin de toujours se préoccuper d'améliorer
nos communications internes.
Le travail se poursuivra aussi en vue de trouver la formule la plus adéquate pour moderniser les systèmes informatiques de gestion des ressources humaines. Ce travail s'effectuera en même temps qu'une recherche des meilleures pratiques de gestion et d'allégement des processus administratifs.
Enfin, 2004-2005 devrait permettre
à l'Université Laval d'affirmer encore davantage sa
volonté d'ouverture envers notre milieu, envers nos partenaires
des collèges, envers les régions que nous desservons
et envers les métropoles où une action est essentielle
pour maintenir notre place au sein des grandes universités
québécoises et canadiennes.
Une université ouverte
à la ville
La direction, comme vous, souhaite une université ouverte
à la ville et au milieu où nous sommes enracinés.
Concrètement, en 2004-2005, cette ouverture se manifestera
par la création de deux sous-comités mixtes avec la
Ville de Québec sur l'immigration et sur la culture et ce,
dans le cadre de l'entente de partenariat qui nous lie déjà.
Nous envisageons, en plus de renouveler notre entente de 1999 avec
le Centre des congrès, de signer au moins trois nouvelles
ententes avec des organismes du milieu.
Sur un autre plan, l'Université Laval va maintenir son entente
avec le ministère des Relations avec les citoyens et de l'Immigration
pour la formation langagière offerte aux immigrants par l'École
de langues, mais, dans un même souffle, elle va chercher à
tenir compte du plan d'action de la ministre pour élargir
la portée des ententes existantes. Enfin, en désignant
le doyen Jacques Mathieu comme son représentant pour les
fêtes du 400e anniversaire de Québec, l'Université
Laval indique clairement sa volonté d'être présente
et associée à ces importantes célébrations
historiques de 2008.
Une université ouverte aux relations avec les collèges
En février et en mai dernier, l'Université Laval réitérait
sa position distincte sur la question des collèges, soit
la volonté de voir les ententes DEC + BAC étendues
à plus de programmes techniques, et de parvenir à
un meilleur arrimage entre le préuniversitaire et l'universitaire
pour favoriser la réussite des étudiants et étudiantes.
Ce faisant, l'Université Laval dressait un constat très
positif d'années de collaboration active avec les collèges,
collaboration qui s'est manifestée par les réunions
annuelles avec les directeurs généraux des collèges,
des rencontres avec les directeurs des études, etc.
Nous demeurons convaincus qu'un meilleur arrimage des ordres collégial
et universitaire est un objectif nécessaire. Le contexte
bien particulier du Québec, qui est celui de l'organisation
de son enseignement supérieur en deux niveaux, appelle des
considérations qui sont de nature à accroître
l'efficience générale et la qualité de notre
système d'enseignement supérieur, et de mieux assurer
la réussite des étudiants et étudiantes.
C'est pour cette raison que nous avons proposé à la Commission parlementaire de février d'étendre le plus possible les ententes DEC + BAC pour le secteur de formation technique des collèges. Nous poursuivrons donc notre action en ce sens. Mais nous pensons devoir aller au-delà des seules considérations à propos des programmes techniques. En effet, l'amélioration de l'arrimage entre les programmes collégiaux et universitaires pourra contribuer de façon substantielle à réaliser notre souhait de recevoir des étudiants universitaires mieux formés et plus motivés et, en bout de ligne, des diplômés qui possèdent une meilleure formation générale et fondamentale.
Nous avons donc proposé que
l'arrimage amélioré et continu des programmes entre
la formation collégiale préuniversitaire et l'université
passe par l'implication directe des professeurs des deux niveaux
d'enseignement supérieur. Je vous indique que nous serons
en mesure d'annoncer des gestes concrets allant en ce sens dès
cet automne. Pour l'Université Laval, la collaboration qu'elle
a entreprise depuis plusieurs années avec les collèges
a toujours été féconde, et nous entendons intensifier
cette collaboration.
Une université ouverte aux régions
L'Université Laval, on le sait, est partie prenante du développement
de tout l'Est du Québec. Aussi, dans la poursuite de notre
volonté d'ouverture et de collaboration accrues, nous allons
tenter, avec les collèges et les responsables des régions
concernées, d'identifier des besoins de formation et de préparer
des réponses adaptées à ces besoins.
Lorsqu'on considère le développement des stages de
nos étudiants et étudiantes au sein même de
leur programme de formation, il est intéressant tant pour
les régions que pour nous d'y être présents.
Soulignons que l'Université Laval établira trois nouvelles
unités de médecine familiale lourdes dans trois régions
différentes, unités qui viendront s'ajouter aux trois
déjà existantes, ces dernières voyant leur
mission renforcée.
Enfin, dans cet esprit d'ouverture et d'attention aux besoins de
formation dans les régions, nous porterons une attention
particulière à la région de Chaudière-Appalaches.
Les cégeps de Lévis-Lauzon, de Beauce-Appalaches et
de la Région de l'Amiante sont membres du consortium de l'Université
Laval, et leurs étudiantes et étudiants qui le voudront
pourront s'inscrire au baccalauréat en sciences infirmières
dans la continuité de leur formation au collège. De
nouveaux stages seront développés en Chaudière-Appalaches.
En outre, une entente interviendra avec le Centre hospitalier Beauce-Etchemin
pour accroître la participation de cet établissement
à la formation des médecins et dans l'accueil d'infirmières,
d'ergothérapeutes, de physiothérapeutes, de nutritionnistes
et pour dans autre programme pertinent des sciences de la santé.
L'expérience nous a appris, depuis longtemps déjà,
que la formation pratique offerte sur place est un des meilleurs
moyens pour une région de retenir ses professionnels de la
santé et d'en attirer de nouveaux. Enfin, pour assurer des
services de proximité avec une partie de sa population étudiante
de la rive sud du fleuve, l'Université Laval a établi
un campus à la tête des ponts, campus dont les activités
commencent ces jours-ci.
Une université ouverte aux métropoles
Mais il n'y a pas que Québec et les régions. En effet,
2004-2005 verra une présence plus active et plus visible
de l'Université Laval à Montréal, y compris
dans nos activités de formation continue. Cette présence
est nécessaire en raison des demandes que nous adressent
à la fois l'animation auprès de nos diplômés,
les besoins de formation et les démarches liées à
notre campagne de souscription. Cette dernière, d'ailleurs,
donnera lieu à une action soutenue à Toronto où
des diplômés fidèles sont très actifs
et contribuent déjà au succès de la campagne.
D'autre part, l'action de l'Association des diplômés
(ADUL) permettra une présence de l'Université dans
d'autres grandes capitales ou métropoles comme Los Angeles,
Paris, Londres, Washington, etc. Par ailleurs, l'ADUL prépare
pour le 2 décembre prochain une activité dans le cadre
de laquelle tous nos diplômés de partout dans le monde
seront invités à afficher visiblement leur attachement
à leur Alma Mater. Enfin, ajoutons que l'entente que l'Université
Laval a signée avec SUNY ouvre la porte à l'accroissement
de nos activités avec l'État de New-York, tant en
enseignement qu'en recherche.
_______________________
III - LES NOUVEAUX DÉFIS
Enfin, la direction souhaite livrer
à votre réflexion quelques-uns des nouveaux défis
de l'enseignement supérieur contemporain. Dans ses Notes
et contre-notes, Eugène Ionesco écrit : " Vouloir
être de son temps, c'est être déjà dépassé
".
L'énumération des réalisations de 2003-2004
et des perspectives pour 2004-2005 est intéressante. Mais
à trop s'y attarder, on risque de perdre de vue l'essentiel,
le cur de notre responsabilité première. En
effet, c'est un truisme de dire que le monde change à une
vitesse vertigineuse, tout comme changent les modes d'apprentissage.
C'est là où réside, pour nous tous et toutes,
un nouveau défi. Nous sommes déjà dans la deuxième
moitié de 2004. Les étudiants et étudiantes
qui entrent à l'Université ont un rapport aux études
et au savoir bien différent de celui des générations
précédentes. Internet est venu modifier cette relation
au savoir. L'auto-apprentissage et la formation continue à
vie sont des notions dont on commence à peine à mesurer
les pleins effets.
Or, les jeunes qui nous arrivent, parce qu'ils sont plus mobiles
que jamais, sont aussi plus susceptibles d'aller voir ailleurs si
la formation que nous leur offrons ne les rejoint pas, quelle que
soit la discipline choisie. Un récent document de l'Association
des universités du Commonwealth, faisant état d'une
large consultation parmi les universités membres sur ces
questions, nous livrait le message suivant : "
Trois
pistes s'imposent pour s'assurer que la formation universitaire
continue à se mériter le respect à la fois
des professeurs et des étudiants. Le première piste
consiste, pour les universités, à rediriger certaines
de leurs meilleures ressources intellectuelles vers l'étude
et l'amélioration du processus d'apprentissage lui-même;
la seconde piste sera d'explorer avec vigueur tout le potentiel
offert par les nouvelles technologies; et la troisième, enfin,
consistera à améliorer la reconnaissance et les récompenses
offertes aux universitaires qui seront des professeurs exemplaires
."1
Il y donc là un défi majeur à relever, qui
consiste à intégrer concrètement ces réalités
nouvelles et à leur adapter notre action de formation en
développant les outils et les moyens appropriés. Nous
faisons face à l'absolue nécessité de mettre
à profit notre capacité d'adaptation, de changer nos
façons de faire et de transmettre le savoir.
Car, ne l'ignorons pas, le contexte propre à l'Université
Laval constitue, lui aussi, un défi distinct. Il s'agit du
défi d'évoluer dans une ville de taille moyenne, du
défi d'une démographie incertaine, du défi
d'un financement gouvernemental insuffisant.
Où voulons-nous aller ?
Relever ces défis suppose que nous sachions où nous
allons. Or, que sera l'Université Laval dans 5, 10, 15 ou
20 ans ? Plus précisément, que souhaitons-nous qu'elle
soit ?
Esquissons une réponse. Nous voulons que l'Université
de la Capitale du Québec soit toujours reconnue comme une
institution novatrice vouée à la réussite de
ses étudiants et étudiantes. Nous voulons aussi que
l'Université Laval demeure un foyer majeur et respecté
de la recherche au Québec et au Canada, et nous déploierons
tous nos efforts en ce sens. Nous voyons aussi un établissement
réputé dont le tiers des étudiants sont aux
cycles avancés. Comme près de 25% de nos étudiants
sont actuellement aux cycles supérieurs chez nous, porter
cette proportion à 30 ou à 33 % d'ici 5 ou 10 ans
est réaliste et constitue en soi un défi stimulant.
Comme vous, nous voulons également que l'Université
Laval demeure ouverte et très enracinée dans son milieu,
au service de tous et de toutes. Dans ce contexte, le développement
de la formation continue se poursuivra et s'amplifiera, et l'Université
sera attentive plus que jamais à l'expression des besoins
de formation qui lui seront adressés.
En outre, plus que jamais, nous voudrons que l'Université
Laval, dans 10 ou 20 ans, soit l'université " internationale
" par excellence au Québec, dont une part substantielle
des étudiants nous arrivent de partout dans le monde, et
dont une majorité d'étudiants québécois
réalise un séjour à l'étranger dans
le cours de ses études.
Enfin, dans notre volonté d'ouverture, nous chercherons à
identifier des façons nouvelles de partager davantage la
richesse de nos connaissances avec l'ensemble de la population.
L'Université Laval est fière de se décrire
comme une université complète, offrant de la formation
et de la recherche dans presque tous les champs du savoir. Comment
partager cette richesse avec le plus grand nombre, au-delà
de notre activité formelle de formation et de recherche,
voilà un autre défi de taille.
Déjà, par la collaboration remarquable de beaucoup
de nos professeurs aux conférences de l'ADUL en région
ou encore par leur participation aux activités de l'UTAQ
et à la mise sur pied des grandes expositions du Musée
de la civilisation ou ailleurs, nous avons ouvert des pistes fort
intéressantes à cet égard. Mais ce travail,
qui permet de mieux diffuser le savoir et de mieux faire comprendre
le rôle de l'université et de ses professeurs, devra
s'intensifier, et il faut souhaiter que l'Université Laval,
dans 5, 10, 15 ou 20 ans, soit un modèle de transfert de
ses connaissances vers le plus grand nombre.
Conclusion
L'avenir nous interpelle de multiples
façons. Pour y répondre adéquatement, nous
devrons miser sur la qualité de notre formation et de notre
encadrement ainsi que mettre en priorité l'acquisition d'une
formation enracinée dans la recherche, afin de contrer une
démographie incertaine et attirer à l'Université
Laval de partout les étudiants qui veulent réussir
et ce, dans un cadre urbain exceptionnel.
Il nous faut garder à cur notre " passion de la
réussite ". Pour nous, réussir, c'est assurer
la réussite des générations d'étudiants
et d'étudiantes qui choisissent l'Université Laval
pour être leur tremplin professionnel; c'est préparer
des générations d'étudiants et d'étudiantes
à devenir des personnes compétentes, responsables
et promotrices de changement par l'avancement et le partage des
connaissances dans un environnement dynamique de recherche et de
création.
Réussir, c'est préparer dès aujourd'hui notre
avenir.
1. Association of Commonwealth Universities, THE IDEA OF ENGAGEMENT - UNIVERSITIES IN SOCIETY, Engagement : an unfolding debate, London, 2003, p. 11, notre traduction.