entete Université Laval

DISCOURS DE LA RENTRÉE 2004-2005

Présenté le mardi, 7 septembre 2004,
par le recteur de l'Université Laval, M.Michel Pigeon

INTRODUCTION

À l'Université Laval, la tradition veut que la séance du Conseil universitaire de septembre soit le moment choisi par le recteur pour livrer le Discours de la rentrée. Cette année, la direction de l'Université a choisi d'agir différemment.

En effet, en présentant ce Discours de la rentrée hors du seul cadre du Conseil universitaire, mais devant ses membres et devant nombre d'autres invités de la communauté, la direction désire poser un geste concret pour incarner dans l'action notre troisième orientation stratégique : " La réussite par une cohésion interne accrue ". C'est donc avec grand plaisir que nous vous offrons ce texte, qui dresse le bilan de l'année écoulée et qui esquisse les perspectives et défis qui s'offrent à nous.

I - BILAN

Si on voulait résumer en quelques mots l'année 2003-2004, il ne serait pas exagéré de dire que ce fut l'année d'un " nouveau départ " pour l'Université Laval.

En effet, par l'élaboration et l'adoption de ses orientations stratégiques, par la signature d'importantes conventions collectives, par ses présences devant les responsables politiques québécois, par l'obtention de projets tels celui de l'agrandissement et de la rénovation du pavillon Vandry, et par le redémarrage de sa grande campagne de souscription, l'Université Laval s'est donné les coudées franches pour aborder les prochaines années avec confiance et assurance.

Quelques chiffres

Quelques chiffres éloquents maintenant. À la session d'automne 2003, on comptait 37 591 étudiants inscrits, soit une hausse de près de 2,7% sur l'année antérieure. De ce nombre, 28 902 étaient au premier cycle. Nous pouvons également nous réjouir de ce que les nouvelles inscriptions, tous cycles confondus, aient connu une hausse de 3,9% par rapport à l'année dernière.

C'est toutefois aux deuxième et troisième cycles que les statistiques sur les effectifs étudiants sont les plus spectaculaires. À l'automne 2003, 6 736 personnes se sont inscrites à un programme de deuxième cycle, soit une hausse de 7,8 % par rapport à l'an dernier, et 1 953 à un programme de troisième cycle, une hausse de 8,7 %. Au doctorat, 92 personnes ont choisi de poursuivre leurs études en cotutelle de thèse. Enfin, l'Université a accueilli 180 stagiaires postdoctoraux.

En 2003-2004, l'Université Laval a décerné un diplôme à 8 726 personnes. De ce nombre, 243 personnes ont reçu un doctorat ; 1 819 ont reçu un diplôme de 2e cycle et 6 664 ont reçu un diplôme de premier cycle. En outre, nos étudiants et étudiantes, tous cycles confondus, ont reçu un total de 41 M$ en salaires et en bourses provenant de fonds internes et de fonds externes. Enfin, à l'occasion des collations des grades, l'Université Laval a remis huit doctorats honorifiques et attribué le titre de professeur émérite à quatorze membres éminents de son corps professoral.

Études et enseignement

Il y a beaucoup d'activité à signaler au chapitre des études et de l'enseignement pour 2003-2004. La reconfiguration des programmes de baccalauréat est complétée, conformément à l'échéancier fixé, et les évaluations périodiques des programmes se sont intensifiées pour atteindre le nombre de 23. Ces démarches se sont déroulées en consultation, dans un souci de toujours améliorer la qualité de nos programmes et de répondre concrètement aux besoins actuels de la société. À cet égard, notre approche intégrée et multidisciplinaire de la formation nous distingue et suscite beaucoup d'intérêt ; notamment, le projet d'agrandissement du pavillon Vandry prévoit un partage non seulement des espaces pédagogiques, mais aussi des expériences pédagogiques entre les diverses disciplines des sciences de la santé (pharmacie, sciences infirmières, médecine, ergonomie, ergothérapie, physiothérapie, orthophonie).

C'est également dans une optique de complémentarité disciplinaire que plusieurs nouveaux programmes et microprogrammes sont venus enrichir l'offre de formation aux trois cycles d'études. Ainsi, trois nouveaux programmes intégrés ont été créés. Il s'agit du Baccalauréat intégré en sciences des religions, du Baccalauréat intégré en bioinformatique et du Certificat en études sur le Québec contemporain. De plus, trois nouveaux programmes sont présentement en évaluation à la CREPUQ, soit la Maîtrise en biogéosciences de l'environnement, le Doctorat en études internationales et le Baccalauréat en génie des eaux.
Le profil international est solidement implanté et complète ainsi la gamme des possibilités qu'ont nos étudiants et étudiantes de poursuivre une partie de leurs études à l'extérieur.

Aujourd'hui, tous programmes et cycles confondus, nous avons quelque 450 accords-cadres signés avec 50 pays sur 5 continents en 7 langues différentes. Par ailleurs, au cours de 2003-2004, l'Université Laval est devenue la partenaire francophone privilégiée de l'Université virtuelle africaine pour la formation en informatique, ce qui assure notre présence dans six pays d'Afrique. De plus, l'Université Laval a innové encore une fois en instaurant le profil entrepreneurial à la suite de l'avis favorable de la Commission des études. Dès cet automne, des étudiants du baccalauréat pourront profiter d'une formation complémentaire en entrepreneuriat qui leur permettra d'être des agents de changement dans leur milieu après leur diplomation. Toutes ces actions, rappelons-le, visent à améliorer les compétences de nos étudiants et étudiantes, afin de mieux les préparer à leur vie professionnelle.

Au chapitre de la formation continue, dont la Direction fête ses 10 années d'existence, l'Université Laval continue aussi d'innover. Parmi les nouveautés, ont été créés deux nouveaux programmes de formation universitaire en intervention sur les troubles envahissants du développement (TED), à l'intention des intervenants et des intervenantes à l'œuvre dans les centres de réadaptation en déficience intellectuelle et de leurs superviseurs. Il faut également signaler que l'Université Laval a signé, en juin dernier, une entente de partenariat avec l'Université York. Cette entente nous donne l'exclusivité d'offrir au Québec certains programmes de certification du Schulich Executive Education Centre de cette université.

La formation à distance gagne aussi en popularité année après année. De 6442 inscriptions à l'automne 2003, nous somme passés à 7088 à l'automne 2004, soit une augmentation de 10%. Avec une offre de plus de 750 cours, l'enseignement à distance est devenu un enjeu majeur à l'Université Laval, qui se dotera bientôt d'une politique sur le sujet.

L'année 2003-2004 aura été faste aussi en ce qui a trait aux ententes DEC+BAC. En effet, 47 ententes ont été signées cette année seulement, ce qui porte à 72 le nombre d'ententes conclues entre l'Université Laval et les collèges du Québec. Ces ententes DEC+BAC couvrent des domaines aussi variés que la comptabilité, les services financiers, la biochimie, l'informatique, les sciences et technologies des aliments. Il convient de rappeler que l'Université Laval fait figure de pionnière et de chef de file parmi les universités québécoises quant au nombre de ce type d'ententes conclues avec les collèges. Notre arrimage avec les collèges est d'ailleurs appelé à se poursuivre et à s'intensifier au cours de l'année à venir, dans une optique de formation, mais aussi de développement régional. Notons également que c'est l'approche que nous avons préconisée dans le mémoire que nous avons présenté en février dernier lors de la Commission parlementaire sur l'accessibilité, la qualité et le financement des universités québécoises.

Les démarches en vue de moderniser le système de gestion des études se sont poursuivies activement. Nous avons procédé, entre autres choses, à l'analyse de concordance de deux progiciels potentiels qui pourraient servir comme outil de base à la modernisation de la gestion des études.

Pour ce qui est de la Bibliothèque, outre l'implantation et le perfectionnement de plusieurs outils de recherche et de gestion informatiques, l'Université Laval et la Ville de Québec ont signé, le 26 février dernier, une entente qui permettra la mise en place d'une structure informatique commune pour la gestion de l'ensemble de nos bibliothèques respectives. En partageant le même serveur et le même logiciel, les bibliothèques du Réseau de la Ville de Québec et les nôtres se dotent d'un outil incomparable pour faciliter l'accès à leurs ressources. Mentionnons enfin que la collection "Mémoires et thèses électroniques" de notre Bibliothèque a atteint cette année son centième titre.

La Commission des études, de son côté, en plus des projets de programme qu'elle a évalués et des divers avis qu'elle a produits, a effectué un travail préliminaire en vue de l'adoption d'une politique linguistique pour donner suite aux recommandations de la Commission des États généraux sur la situation et l'avenir de la langue française au Québec.

La réussite étudiante, idée centrale des orientations stratégiques de l'Université Laval pour les années 2003-2007, a aussi été au cœur de nos préoccupations tout au long de l'année écoulée. La Commission des affaires étudiantes a déposé deux avis qui contiennent une soixantaine de recommandations visant à favoriser la réussite du plus grand nombre d'étudiants en les accompagnant dans les étapes cruciales de leur cheminement académique. Les recommandations portent notamment sur le renforcement de politiques ou façons de faire déjà implantées.

Du côté des activités étudiantes, rappelons plus particulièrement le succès de la première édition des " Journées de la recherche ", intitulées " Lab-oratoire public ", qui ont eu lieu en octobre 2003. Ces journées de valorisation des étudiants-chercheurs, organisées par l'AELIÉS en collaboration avec l'Université Laval et Place Laurier, avaient pour but de vulgariser et de promouvoir la recherche réalisée par les étudiantes et les étudiants des cycles supérieurs tant auprès des élèves des écoles primaires et secondaires, et des collèges, que du grand public.

Par ailleurs, on ne saurait passer sous silence la fierté que nous donnent les nombreux succès, trop nombreux pour les énumérer ici, de nos étudiantes et étudiants qui continuent de se distinguer dans les concours provinciaux et nationaux de leur discipline. Pour mémoire, l'Université Laval s'est classée première à l'Examen national d'admission CMA de la Société des comptables en management accrédités du Canada, que les étudiants de la Faculté des sciences de l'administration ont décroché la deuxième place lors de la 16e édition des Jeux du Commerce ainsi que la deuxième place lors de la 3e édition du Concours national d'étude de cas, qui s'est déroulé à l'École de gestion John Molson. En outre, six entreprises d'étudiants de l'Université Laval ont décroché 12 prix lors de la finale nationale du Concours québécois en entrepreneurship.

À ces honneurs s'ajoutent les nombreux succès de nos athlètes, notamment ceux du Club de football Rouge et Or, qui a connu une saison 2003 tout à fait extraordinaire en remportant la Coupe Dunsmore, la Coupe Mitchell et finalement la Coupe Vanier. L'équipe de canoë de béton de la Faculté des sciences et de génie, couronnée championne canadienne à Moncton en mai, s'est de nouveau illustrée lors de la Compétition nationale américaine de canoë de béton en terminant au 2e rang du classement général pour une troisième année de suite.

Recherche

L'année 2003-2004 a aussi été très féconde sur le plan de la recherche. Pas moins de vingt nouvelles chaires de recherche du Canada ont été octroyées à nos chercheurs depuis le mois d'août 2003, ce qui porte à 62 le nombre de chaires obtenues par l'Université Laval, qui devrait en compter 92 en 2005, à l'échéance du programme. Signalons aussi la création de plusieurs autres chaires importantes, dont la Chaire en analyse de la politique agricole et de la mise en marché collective, en partenariat avec l'Union des producteurs agricoles (UPA), la Chaire de recherche industrielle du CRSNG en aménagement des tourbières et la Chaire CRSNG/BELL/CISCO de recherche en design d'@ffaires.

Quatre centres ont fait l'objet d'une évaluation périodique et d'un avis favorablement reçu et adopté par le Conseil universitaire : le Centre de recherche en endocrinologie moléculaire et oncologique (CREMO), le Centre interuniversitaire sur le risque, les politiques économiques et l'emploi (CIRPEE), le Centre de recherche sur le cerveau, le comportement et la neuropsychiatrie (CRCN) et l'observatoire du mont Mégantic (OMM). L'Université Laval s'est également enrichie d'un nouveau centre reconnu : le Centre interuniversitaire d'études et de recherches autochtones (CIÉRA). Par ailleurs, deux instituts ont vu le jour au cours de l'année : l'Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société, dont l'envergure constitue une première au Québec, et l'Institut d'éthique appliquée, dont la mise en route devrait se faire cet automne.

Nous pouvons aussi nous réjouir de l'inauguration de plusieurs nouvelles unités de recherche, notamment, celle du Centre de recherche en prévention de l'obésité (CRPO), du Laboratoire des nouvelles technologies de l'image, du son et de la scène (LANTISS) et du Centre international de recherche et de formation en neurophotonique (CIRFN), et du financement du projet d'agrandissement du Centre de recherche Hôpital Laval.

Enfin, pour terminer ce survol des activités de recherche, il faut attirer l'attention sur les réussites des travaux novateurs de plusieurs de nos chercheurs, dont les découvertes contribuent largement au rayonnement et à la réputation d'excellence de notre université. Parmi les nombreuses réalisations que l'on peut dénombrer, notons la restauration temporaire de la locomotion chez des souris paraplégiques, la mise à l'essai sur l'humain d'un traitement pour la dystrophie musculaire de Duchenne, la découverte découvrir d'une protéine qui jouerait un rôle clé dans l'obésité et dans le vieillissement ainsi qu'un gène influençant des comportements alimentaires qui prédisposent à l'obésité. D'autres parmi nos chercheurs ont aussi breveté un nouveau procédé d'hydrogénation des huiles végétales qui ne générerait aucun gras trans, mis au point une approche combinant un sevrage graduel de médicaments et un traitement psychologique qui permet à des insomniaques chroniques de décrocher des somnifères en moins de trois mois et collaboré à la mise au point d'une caméra astronomique qui permettra de faire en une nuit ce qui exige présentement trois années de travail (la caméra SCUBA-2).

La Base de données lexicographiques panfrancophone (BDLP), outil de recherche qui consiste en un dispositif informatique qui met en relation des bases de données sur le français, lesquelles peuvent être interrogées séparément ou comme un ensemble, est officiellement ouverte depuis ce printemps.

Une équipe de chercheurs provenant, entre autres, des départements d'histoire, de génie électrique et informatique, des littératures, de géographie, ainsi que du Musée de la civilisation a reçu une importante subvention d'infrastructure de recherche de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI) qui leur permettra de mettre sur pied, d'ici 2007, le Laboratoire de muséologie et d'ingénierie de la culture (LAMIC). Avec les contreparties du gouvernement québécois et de l'Université Laval, l'équipe disposera de 3 M $ pour doter l'Université Laval du premier centre universitaire canadien de muséologie expérimentale.
La mission scientifique de l'Amundsen, le navire de recherche océanographique qui a quitté Québec le 5 septembre 2003, a livré ses premières découvertes sur la vie hivernale dans l'écosystème arctique. Toujours du côté de l'Arctique, des travaux alliant l'histoire à la géologie ont donné lieu à de nouvelles hypothèses au sujet du mystère archéologique du minerai rapporté lors des expéditions de Martin Frobisher au 16e siècle. Enfin, les chercheurs de l'Université Laval font de nouveau parler d'eux au palmarès du magazine Québec Sciences. Ce dernier a retenu les travaux sur la douleur chronique de l'équipe d'Yves De Koninck, du Centre de recherche Université Laval-Robert-Giffard, ainsi que les travaux sur l'ARN messager de Patrick Provost, du Centre de recherche du CHUL, qui a donné lieu à la découverte d'un nouveau mécanisme de contrôle des gènes offrant un potentiel énorme pour ce qui est du traitement des cancers et des infections virales.

En considérant la deuxième orientation stratégique que nous nous sommes donnée pour les années 2003-2007, soit la réussite par une formation enracinée dans la recherche, il est manifeste qu'à l'Université Laval, la recherche doit imprégner la formation aux trois cycles. En effet, la formation des étudiants et étudiantes est étroitement liée à la recherche, et il ne faut jamais oublier que c'est ce lien étroit entre formation et recherche qui, en quelque sorte, caractérise l'université.

Gestion

Ressources humaines

Au chapitre des ressources humaines, la signature des conventions collectives avec le SCCCUL, le SPPRUL, et avec le SPUL, est venue s'ajouter aux ententes signées en 2002-2003 avec le SEUL et l'APAPUL. Le cadre général des relations de travail pour la plupart des employés est donc bien établi pour les prochaines années.

L'année 2003-2004 a sans conteste été une année au cours de laquelle nous avons fait une priorité du développement de relations harmonieuses avec les différentes catégories de personnel ainsi qu'avec les syndicats et associations qui les représentent. Nous avons, plus que jamais, cherché à favoriser l'établissement de relations fondées sur des valeurs de transparence, d'ouverture, d'écoute et de consultation. C'est d'ailleurs en ce sens que nous avons entrepris à l'automne 2003 une tournée des unités et des services qui s'est poursuivie sur toute l'année. Ces rencontres ont été des moments privilégiés de dialogue et d'échange particulièrement appréciés.

Un autre aspect important de la priorité accordée au développement de relations harmonieuses a été la valorisation des réalisations des employés de l'Université. Il convient de féliciter encore une fois l'initiative de l'équipe d'employés qui a initié, planifié et organisé la soirée Laval en spectacle, un franc succès voué, espérons-le, à devenir une tradition chez nous. Par ailleurs, en juin dernier, le Comité sur la santé psychologique du personnel de l'Université Laval, avec l'appui du Service des ressources humaines et du Vice-rectorat aux ressources humaines, a organisé deux demi-journées thématiques, avec conférences, ateliers et repas, sur la reconnaissance en milieu de travail. Plus de 400 membres du personnel de bureau ont assisté à cette activité qui a été fort appréciée.

Ces journées se situaient dans la suite des diverses activités en lien avec trois projets-pilotes d'intervention spécifique en santé psychologique au travail menés conjointement, à l'automne 2003, par le Comité sur la santé psychologique du personnel, le Syndicat des employés et des employées et la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail dans le cadre du Plan d'action en santé psychologique 2003-2004 de l'Université. Dans les trois cas, les projets-pilotes ont permis d'identifier des facteurs de risque à la santé psychologique au travail, ainsi que des correctifs pour améliorer la situation. La Politique relative à la protection et à l'amélioration de la santé psychologique au travail, également prévue au plan d'action 2003-2004, a été adoptée par le Conseil d'administration le 26 novembre 2003 après une large consultation auprès de divers groupes de la communauté universitaire.

À cette étape du processus, nous pouvons dire que l'Université Laval est en avance sur bien des entreprises et sur la plupart des universités dans le domaine de la prise en charge de la santé psychologique au travail, et l'équipe de direction continuera d'accorder une grande importance à ce dossier. Par ailleurs, nous avons la chance d'être bien accompagnés par une équipe de recherche et d'experts qui nous soutiennent constamment dans l'évaluation et la validation des solutions mises en place. Soulignons également que la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail de l'Université Laval a lancé, le 26 février dernier, une trousse de prévention des problèmes de santé psychologique au travail intitulée " La santé psychologique au travail ... de la définition du problème aux solutions " à laquelle ont contribué plusieurs partenaires spécialisés dans le domaine. Cette trousse, unique au Canada, s'adresse à tous ceux qui désirent comprendre les problèmes reliés au stress en milieu de travail et s'outiller afin de mieux les prévenir.

Enfin, pour terminer ce bref bilan des activités dans le secteur des ressources humaines, le Conseil d'administration a adopté, en juin dernier, le Règlement pour contrer le harcèlement psychologique et le harcèlement sexuel. Également, des consultations sont en cours en vue de l'adoption d'un Règlement sur la propriété intellectuelle qui a fait l'objet d'un travail intensif, de concert avec le SPUL, et qui devrait être présenté au Conseil d'administration, pour adoption, au cours des prochains mois. Le Vice-rectorat aux ressources humaines et le Service des ressources humaines poursuivent intensivement la réflexion sur la modernisation des systèmes informatiques de gestion des ressources humaines. Enfin, que des discussions ont été menées avec l'Association des cadres et avec l'Association des directeurs et directrices de service, et des modifications aux règlements qui les régissent seront présentés sous peu au Conseil d'administration.

Infrastructures et immobilisations

Au cours de l'année 2003-2004, des investissements immobiliers majeurs d'une valeur totale de l'ordre d'environ 150 M $, étaient en cours de planification et de réalisation. La plus grande partie du financement de ces investissements provient de budgets spéciaux (MEQ, FCI, etc.). Par ailleurs, le budget d'investissement 2003-2004 adopté par le Conseil d'administration, au montant de 11,1 M $, inclut des dépenses affectées aux réaménagements et rénovations (5,3 M $), des dépenses pour le mobilier et l'équipement (4,8 M $) et des dépenses pour le développement de systèmes d'information (1 M $).

Parmi les principaux projets qui ont été amorcés, nous avons évoqué tout à l'heure des plans de rénovation et d'agrandissement du pavillon Vandry. S'ajoutent à cela l'élaboration des plans et devis de l'édifice qui abritera le Centre d'optique photonique et laser (COPL) ainsi que de ceux d'un complexe de serres à haute performance qui permettra à nos chercheurs de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation et de la Faculté de foresterie et géomatique de continuer d'innover en recherche et d'offrir une formation de pointe. Au chapitre des réalisations, on compte la rénovation des infrastructures réseau du campus (eau réfrigérée, vapeur, électricité, haute tension, informatique industrielle, système téléphonique et autres) et la mise aux normes et le remplacement du système de ventilation du Pavillon des sciences de l'éducation. On compte également des travaux de rénovation et de mise aux normes totalisant plus de 2 M$ dans les résidences.

La construction du pavillon d'Héma-Québec est terminée et les travaux de construction du Centre de transformation sur le bois ouvré vont bon train. Unique au Canada, le centre servira aux trois cycles d'études pour la formation ainsi que pour la recherche fondamentale et appliquée sur le développement de produits du bois à valeur ajoutée. Enfin, les travaux de construction du Centre de recherche clinique et évaluative en oncologie du CHUQ (Centre hospitalier universitaire de Québec), qui regroupera sous le même toit la recherche clinique, la recherche fondamentale et la recherche évaluative des programmes de services et des soins aux patients, ont débuté en mai et son ouverture est prévue pour la fin décembre 2005.

Rappelons également qu'en février dernier, la Commission d'aménagement du campus, dont les travaux ont débuté au printemps 2003, a tenu des audiences publiques qui ont suscité une bonne participation, avec une quarantaine de mémoires présentés par des personnes et des organismes de la communauté universitaire et de l'agglomération de Québec. En complément à ce processus de consultation, la Commission a organisé une série de quatre conférences publiques sur le thème de l'aménagement qui ont été suivies avec grand intérêt. Un plan directeur sera déposé sous peu. Celui-ci visera, entre autres, à offrir un milieu qui favorise les études et la qualité de vie sur le campus, à maintenir l'identité universitaire des installations physiques actuelles dans le contexte d'une plus grande perméabilité au milieu urbain et à permettre une meilleure accessibilité tant pour les membres de la communauté universitaire que pour la population en général. Le plan directeur visera aussi à offrir un aménagement qui appuie le rôle de l'Université comme vecteur de développement et également à prévoir la flexibilité nécessaire à la poursuite de l'évolution de l'aménagement et du développement de l'Université Laval dans les années futures.

Finances

Du côté des finances de l'Université, les États financiers de l'année 2003-2004 seront disponible à la fin du mois, au moment de leur dépôt au Conseil d'administration. Mais nous pouvons affirmer que, bien que nos besoins soient pressants en matière de financement - comme nous l'avons clairement fait savoir à la Commission parlementaire sur l'accessibilité, la qualité et le financement des universités québécoises - nous avons pu maintenir l'équilibre budgétaire dans la confection de nos budgets d'opérations courantes.

Dans l'établissement du budget de l'année 2003-2004 nous avons tenu compte de cinq orientations principales : le plan de résorption du déficit, le maintien des unités (facultés et services) et de leur mission, le respect des pratiques d'autofinancement des entreprises auxiliaires et des services aux étudiants, la prise en compte de la subvention fédérale estimée pour les frais indirects de recherche et enfin, l'obligation pour l'Université Laval de combler le déficit actuariel de la caisse des employés du SEUL (évaluation au 1er janvier 2002).

Développement

Au Vice-rectorat au développement et aux relations internationales, l'année 2003-2004 fait figure d'année charnière. La consolidation des restructurations de l'année précédente s'est poursuivie, augmentée du développement de la synergie entre ses six principaux secteurs, qui seront bientôt presque tous regroupés sous le même toit avec le déménagement du Bureau d'information et de promotion au pavillon Alphonse-Desjardins. En effet, au cours de l'année écoulée, priorité a été accordée à la concertation, au travail en réseau et au décloisonnement, dans l'objectif de donner une direction intégrée aux activités et de travailler efficacement et de concert au positionnement de l'Université, dans une perspective de développement et de recrutement. Le lancement du nouveau système d'identification visuelle de l'Université, qui se caractérise par son omniprésente bande rouge et or, s'inscrit pleinement dans cette visée en dotant notre établissement d'une signature visuelle qui permet de l'identifier de façon immédiate.

Le travail du Bureau d'information et de promotion (BIP), qui s'est poursuivi tout au long de l'année en collaboration avec les facultés, a porté fruit : les objectifs de recrutement ont été atteints, voire même dépassés. Il convient de saluer l'excellent travail accompli au BIP au chapitre des activités organisées pour faire connaître notre université tant dans les collèges que sur le campus, par le Samedi de l'admission et par la Journée de bienvenue notamment. Le mandat du Bureau international (BI) concernant le recrutement d'étudiants étrangers a été précisé pour favoriser le développement et la mise en œuvre d'une stratégie d'actions structurantes. Nous devons aussi souligner le succès remporté par la finale québécoise de la Super Expo-sciences Bell qui s'est déroulé au pavillon Alphonse-Desjardins et qui a attiré plusieurs milliers de visiteurs. L'activité a réuni 158 jeunes des niveaux secondaire et collégial, venus présenter 196 projets scientifiques, qui ont eu l'occasion de participer à des visites du campus, à des rencontres avec les scientifiques de même qu'à des activités sociales.

À la Fondation de l'Université, qui a accueilli un nouveau président en 2003 en la personne de M. Michel Lamoureux, la campagne de financement De toutes les révolutions, volet communauté universitaire, a dépassé l'objectif de 1,5 M$ qui avait été fixé. En effet, ce sont 1 507 863 $ qui ont été recueillis, soit 5 % de plus que l'an dernier. Merci à toutes et à tous pour votre généreuse contribution. Depuis 2001, près de 5,1 M$ ont été recueillis auprès des membres de la communauté universitaire, soit un peu plus de la moitié de l'objectif de 10 M$ à atteindre d'ici 2008. La Fondation a également participé à la création de la Chaire Richelieu de recherche sur la jeunesse, l'enfance et la famille et de la Chaire d'enseignement et de recherche La philosophie dans le monde actuel. Enfin, je signale tout particulièrement le don de 12 M$ de la société Hydro-Québec. Il s'agit du don le plus important reçu à ce jour par l'Université Laval.

On observe aussi beaucoup d'action du côté de l'Association des diplômés de l'Université Laval. Avec plus de 25 000 membres cotisants et maintenant 46 clubs de diplômés répartis dans 21 pays sur cinq continents - par la création cette année de clubs au Bénin, au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal, ainsi qu'à Washington et à Halifax - l'Université Laval possède le plus grand réseau de clubs de diplômés parmi les établissements universitaires francophones du monde. Avec la cohorte des diplômés de 2003-2004, l'Université Laval a franchi le cap des 200 000 diplômés. Tout au long de l'année, l'Association a tenu des activités informatives et variées visant à rapprocher les diplômés de tous âges. Pour ne donner qu'un exemple, mentionnons la " Tournée des passionnés ", qui a eu lieu l'automne dernier, au cours de laquelle dix conférences ont été offertes par nos professeurs dans dix villes du Québec où l'on retrouve des clubs de diplômés.

Le Service de placement continue de remplir sa mission avec succès. En 2003-2004, près de 14 500 offres d'emploi et de stage (dont 3 658 offres de stage) ont été proposées aux étudiants et diplômés par l'intermédiaire du Service de placement, dans le site Internet et sur les babillards situés dans plusieurs pavillons. Le programme Études-Travail et sa variante Emploi-Campus pour étudiants étrangers, financés par l'Université Laval et par le gouvernement du Québec, ont permis la création de 1004 emplois rémunérés sur le campus, tous reliés au domaine d'études de leur titulaire. En fait, les multiples interventions du Service de placement ont contribué au placement de 11 399 personnes. Parmi celles-ci, on compte 667 personnes diplômées depuis plus de deux ans !

Enfin, nous avons aussi signé plusieurs ententes de coopération et d'échange avec d'autres partenaires universitaires, dont celle qui est intervenue en mai dernier entre l'Université Laval et la State University of New York (SUNY) à l'occasion du second Sommet économique Québec - New-York. Cette entente avec la State University of New York est un exemple éloquent de l'ouverture de l'Université Laval à l'endroit de la collaboration interuniversitaire et de son engagement en faveur de l'internationalisation de la formation offerte à ses quelque 38 000 étudiants. De plus, la conclusion en quelques semaine seulement de cette entente démontre pleinement à quel point des établissements universitaires sont capables d'actions rapides et efficaces pour accroître la qualité de l'enseignement et de la recherche.

Enfin, en terminant ce survol de l'année universitaire, rappelons que nous avons eu la grande tristesse de perdre, l'hiver et le printemps derniers, deux anciens collègues et recteurs, messieurs François Tavenas, recteur de 1997 à 2002, décédé le 13 février 2004, et Larkin Kerwin, premier recteur laïc de notre établissement de 1972 à 1977, décédé le 1er mai 2004.

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II - PERSPECTIVES

En se tournant maintenant vers 2004-2005, la première question qui nous vient à l'esprit est la suivante : qu'est-ce qui doit guider nos actions tout au long des semaines et des mois à venir ? La réponse s'impose d'elle-même. En effet, qu'il s'agisse d'enseignement, de recherche, de gestion, de développement de la cohésion de notre communauté ou de la diffusion de ses succès, c'est la poursuite de la mise en œuvre de nos orientations stratégiques qui constituera notre guide quotidien.

Nous écrivons poursuite, car nous n'avons pas attendu que la nouvelle année commence pour amorcer la mise en œuvre des différentes mesures que commande la réalisation concrète de nos Orientations stratégiques, de notre Passion de la réussite. C'est ainsi qu'ont été mis sur pied des Groupes de réflexion dès l'hiver 2004, afin de réfléchir aux actions à poser.
Aussi, nous indiquons quelques-unes des pistes de ces actions. Mais comme les groupes de travail sont à l'œuvre, cela sera loin d'être exhaustif. Cependant, le Conseil universitaire du mois d'octobre 2004 sera plus explicite à cet égard.

Formation et recherche

Du côté de la formation, qui est l'activité fondamentale de l'Université, nous allons poursuivre activement l'internationalisation et le décloisonnement de nos programmes. En outre, de nouveaux programmes sont en élaboration, par exemple, les projets de baccalauréat en ethnodesign, de baccalauréat en études cinématographiques et multimédia, de baccalauréat intégré en affaires publiques et relations internationales, de celui en génie industriel ou encore le projet de diplôme de 2e cycle en kinésiologie clinique.

De plus, nous implanterons cette initiative nouvelle qu'est l'Heure pédagogique. Ce projet consiste à libérer une plage horaire fixe, la même à la grandeur du campus, pendant laquelle aucun cours n'est dispensé. Ce temps libéré devrait constituer un moment privilégié pour faciliter les rencontres de comités de programmes, d'assemblées départementales, d'assemblées d'étudiants et d'étudiantes, ou autres, toujours difficiles à organiser, en raison de l'horaire très chargé de tous. "L'Heure pédagogique" devrait donc favoriser les rencontres de toutes les personnes qui interviennent de près ou de loin dans la formation de nos étudiants et étudiantes et qui souhaitent échanger sur des questions relatives à la pédagogie, au développement des compétences, à l'évaluation des apprentissages, au suivi de l'évaluation de l'enseignement ou sur tout autre sujet d'intérêt pour la formation. Nous nous devons d'offrir à l'Université Laval une formation ouverte, imprégnée d'une vision multidisciplinaire. À cette fin, l'Heure pédagogique favorisera sans aucun doute les échanges interfacultaires nécessaires à la qualité de la formation de nos étudiants et étudiantes.

Toujours cette année, nous poursuivrons l'implantation des recommandations formulées par la Commission des affaires étudiantes dans ses deux avis sur la réussite au premier cycle et aux cycles supérieurs. La direction remercie le président, le professeur Éric Philippe, ainsi que les membres de cette Commission pour leur travail qui contribuera à orienter davantage notre action dans le sens de la réussite de nos étudiants et étudiantes.

Au chapitre de l'évaluation des programmes, nous allons bien sûr assurer la mise en œuvre des plans d'action élaborés par les doyens à cet égard. Mais nous allons aussi finaliser l'évaluation des 25 programmes qui est en cours, et lancer l'évaluation de 30 autres programmes. De plus, nous poursuivrons la tâche majeure que constitue la modernisation de notre système de gestion des études. Enfin, septembre 2004 verra le démarrage effectif du profil entrepreneurial. Unique au Québec, ce profil entrepreneurial favorise l'émergence et le développement des attitudes et des compétences visant à prendre des initiatives, à développer des projets et à les gérer. Il consiste en un cheminement de formation complémentaire de douze crédits, accessibles après la première année d'études universitaires, et s'inscrit dans le cadre des programmes de baccalauréat participants.

Du côté de la recherche, la Commission de la recherche poursuivra au cours de l'année, entre autres dossiers, l'étude des mécanismes de financement des centres de recherche. En outre, nous développerons de nouveaux outils de promotion de la recherche et de nos chercheurs. Le vice-rectorat à la recherche établira un nouveau Comité d'éthique de la recherche spécifique pour les étudiants en sciences humaines et sociales de façon à alléger les processus d'évaluation.

Toujours au chapitre du développement de la recherche, nous nous assurerons de la mise en marche de nos deux nouveaux instituts, soit l'Institut Hydro-Québec en environnement et société, et l'Institut d'éthique appliquée. Nous allons aussi relancer les activités de l'Institut des affaires électroniques. Enfin, l'Université Laval entend maintenir et accroître sa présence aux tables de concertation tant québécoises que canadiennes, et agir de façon plus agressive auprès de tous le ministères et organismes concernés.

Développement

Au chapitre du développement, la Campagne de souscription De toutes les révolutions se poursuit dans sa phase discrète. La direction est heureuse des nouvelles orientations que la Fondation l'Université a adoptées pour cette campagne. En effet, la campagne De toutes les révolutions sera une campagne de souscription étroitement liée aux projets des facultés et à notre mission de formation. Le lancement, la semaine dernière, de la Chaire de recherche en médecine d'urgence Université Laval - CHA Hôtel-Dieu de Lévis, dotée d'un fonds de 1 M$, est un exemple du type de projets que la Fondation, en concertation avec les doyens et l'Université, veut mettre de l'avant. La Fondation veut aussi accroître les bourses aux étudiants, bref, être un outil indispensable au développement qualitatif de notre environnement universitaire.

La qualité de l'avenir de l'Université Laval est donc liée en bonne partie au succès de cette campagne de souscription qui est la plus importante de notre histoire, avec un objectif de 150 M$. De façon plus concrète, 2004-2005 permettra la préparation du lancement de la phase publique de cette campagne, qui maintient le cap sur 2008, année du quatrième centenaire de la fondation de la ville de Québec.

Gestion

Au plan de la gestion, Il faut noter la remise, cet automne, du rapport de la Commission d'aménagement de l'Université Laval (CAMUL). Après consultation et adoption de ce rapport par le Conseil d'administration, nous allons amorcer le développement d'un campus que nous souhaitons tous plus vivant, plus accessible et plus ouvert.

Du côté des finances, nous prévoyons, pour la seconde année consécutive, un budget équilibré, sans tenir compte, toutefois, de possibles déficits actuariels des caisses de retraite. Néanmoins, cela ne signifie pas que l'Université Laval a toutes les ressources nécessaires à la pleine réalisation de sa mission. L'Université estime, en effet, être sous-financée compte-tenu de ses responsabilités particulières. Dans ce contexte, nous maintiendrons donc auprès du gouvernement du Québec notre demande d'une correction de 11 M$ dès cette année du sous-financement particulier de l'Université Laval.

Beaucoup d'autres mesures envisagées pour l'année 2004-2005 pourraient être énumérées ici. Mentionnons à cet égard la mise en œuvre de la politique relative à la protection et à l'amélioration de la de la santé psychologique au travail. Nous voudrons aussi être particulièrement attentifs aux actions qui nous permettront d'incarner dans le quotidien notre troisième orientation stratégique, celle qui traite de la cohésion accrue de notre communauté. Entre autres, un effort important sera consacré aux relations avec les diverses catégories d'employés de même qu'avec les syndicats et associations qui les représentent. Rappelons que la cohésion repose sur un sentiment partagé d'appartenance et sur la conviction de contribuer au fonctionnement quotidien de notre établissement. Cette cohésion est essentielle au succès de la mission de l'Université, à la qualité de la formation et de la recherche, et au bien-être des personnes, comme elle met en relief le besoin de toujours se préoccuper d'améliorer nos communications internes.

Le travail se poursuivra aussi en vue de trouver la formule la plus adéquate pour moderniser les systèmes informatiques de gestion des ressources humaines. Ce travail s'effectuera en même temps qu'une recherche des meilleures pratiques de gestion et d'allégement des processus administratifs.

Enfin, 2004-2005 devrait permettre à l'Université Laval d'affirmer encore davantage sa volonté d'ouverture envers notre milieu, envers nos partenaires des collèges, envers les régions que nous desservons et envers les métropoles où une action est essentielle pour maintenir notre place au sein des grandes universités québécoises et canadiennes.

Une université ouverte à la ville

La direction, comme vous, souhaite une université ouverte à la ville et au milieu où nous sommes enracinés. Concrètement, en 2004-2005, cette ouverture se manifestera par la création de deux sous-comités mixtes avec la Ville de Québec sur l'immigration et sur la culture et ce, dans le cadre de l'entente de partenariat qui nous lie déjà. Nous envisageons, en plus de renouveler notre entente de 1999 avec le Centre des congrès, de signer au moins trois nouvelles ententes avec des organismes du milieu.

Sur un autre plan, l'Université Laval va maintenir son entente avec le ministère des Relations avec les citoyens et de l'Immigration pour la formation langagière offerte aux immigrants par l'École de langues, mais, dans un même souffle, elle va chercher à tenir compte du plan d'action de la ministre pour élargir la portée des ententes existantes. Enfin, en désignant le doyen Jacques Mathieu comme son représentant pour les fêtes du 400e anniversaire de Québec, l'Université Laval indique clairement sa volonté d'être présente et associée à ces importantes célébrations historiques de 2008.

Une université ouverte aux relations avec les collèges

En février et en mai dernier, l'Université Laval réitérait sa position distincte sur la question des collèges, soit la volonté de voir les ententes DEC + BAC étendues à plus de programmes techniques, et de parvenir à un meilleur arrimage entre le préuniversitaire et l'universitaire pour favoriser la réussite des étudiants et étudiantes. Ce faisant, l'Université Laval dressait un constat très positif d'années de collaboration active avec les collèges, collaboration qui s'est manifestée par les réunions annuelles avec les directeurs généraux des collèges, des rencontres avec les directeurs des études, etc.

Nous demeurons convaincus qu'un meilleur arrimage des ordres collégial et universitaire est un objectif nécessaire. Le contexte bien particulier du Québec, qui est celui de l'organisation de son enseignement supérieur en deux niveaux, appelle des considérations qui sont de nature à accroître l'efficience générale et la qualité de notre système d'enseignement supérieur, et de mieux assurer la réussite des étudiants et étudiantes.

C'est pour cette raison que nous avons proposé à la Commission parlementaire de février d'étendre le plus possible les ententes DEC + BAC pour le secteur de formation technique des collèges. Nous poursuivrons donc notre action en ce sens. Mais nous pensons devoir aller au-delà des seules considérations à propos des programmes techniques. En effet, l'amélioration de l'arrimage entre les programmes collégiaux et universitaires pourra contribuer de façon substantielle à réaliser notre souhait de recevoir des étudiants universitaires mieux formés et plus motivés et, en bout de ligne, des diplômés qui possèdent une meilleure formation générale et fondamentale.

Nous avons donc proposé que l'arrimage amélioré et continu des programmes entre la formation collégiale préuniversitaire et l'université passe par l'implication directe des professeurs des deux niveaux d'enseignement supérieur. Je vous indique que nous serons en mesure d'annoncer des gestes concrets allant en ce sens dès cet automne. Pour l'Université Laval, la collaboration qu'elle a entreprise depuis plusieurs années avec les collèges a toujours été féconde, et nous entendons intensifier cette collaboration.

Une université ouverte aux régions

L'Université Laval, on le sait, est partie prenante du développement de tout l'Est du Québec. Aussi, dans la poursuite de notre volonté d'ouverture et de collaboration accrues, nous allons tenter, avec les collèges et les responsables des régions concernées, d'identifier des besoins de formation et de préparer des réponses adaptées à ces besoins.

Lorsqu'on considère le développement des stages de nos étudiants et étudiantes au sein même de leur programme de formation, il est intéressant tant pour les régions que pour nous d'y être présents. Soulignons que l'Université Laval établira trois nouvelles unités de médecine familiale lourdes dans trois régions différentes, unités qui viendront s'ajouter aux trois déjà existantes, ces dernières voyant leur mission renforcée.

Enfin, dans cet esprit d'ouverture et d'attention aux besoins de formation dans les régions, nous porterons une attention particulière à la région de Chaudière-Appalaches. Les cégeps de Lévis-Lauzon, de Beauce-Appalaches et de la Région de l'Amiante sont membres du consortium de l'Université Laval, et leurs étudiantes et étudiants qui le voudront pourront s'inscrire au baccalauréat en sciences infirmières dans la continuité de leur formation au collège. De nouveaux stages seront développés en Chaudière-Appalaches. En outre, une entente interviendra avec le Centre hospitalier Beauce-Etchemin pour accroître la participation de cet établissement à la formation des médecins et dans l'accueil d'infirmières, d'ergothérapeutes, de physiothérapeutes, de nutritionnistes et pour dans autre programme pertinent des sciences de la santé. L'expérience nous a appris, depuis longtemps déjà, que la formation pratique offerte sur place est un des meilleurs moyens pour une région de retenir ses professionnels de la santé et d'en attirer de nouveaux. Enfin, pour assurer des services de proximité avec une partie de sa population étudiante de la rive sud du fleuve, l'Université Laval a établi un campus à la tête des ponts, campus dont les activités commencent ces jours-ci.

Une université ouverte aux métropoles

Mais il n'y a pas que Québec et les régions. En effet, 2004-2005 verra une présence plus active et plus visible de l'Université Laval à Montréal, y compris dans nos activités de formation continue. Cette présence est nécessaire en raison des demandes que nous adressent à la fois l'animation auprès de nos diplômés, les besoins de formation et les démarches liées à notre campagne de souscription. Cette dernière, d'ailleurs, donnera lieu à une action soutenue à Toronto où des diplômés fidèles sont très actifs et contribuent déjà au succès de la campagne.

D'autre part, l'action de l'Association des diplômés (ADUL) permettra une présence de l'Université dans d'autres grandes capitales ou métropoles comme Los Angeles, Paris, Londres, Washington, etc. Par ailleurs, l'ADUL prépare pour le 2 décembre prochain une activité dans le cadre de laquelle tous nos diplômés de partout dans le monde seront invités à afficher visiblement leur attachement à leur Alma Mater. Enfin, ajoutons que l'entente que l'Université Laval a signée avec SUNY ouvre la porte à l'accroissement de nos activités avec l'État de New-York, tant en enseignement qu'en recherche.

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III - LES NOUVEAUX DÉFIS

Enfin, la direction souhaite livrer à votre réflexion quelques-uns des nouveaux défis de l'enseignement supérieur contemporain. Dans ses Notes et contre-notes, Eugène Ionesco écrit : " Vouloir être de son temps, c'est être déjà dépassé ".

L'énumération des réalisations de 2003-2004 et des perspectives pour 2004-2005 est intéressante. Mais à trop s'y attarder, on risque de perdre de vue l'essentiel, le cœur de notre responsabilité première. En effet, c'est un truisme de dire que le monde change à une vitesse vertigineuse, tout comme changent les modes d'apprentissage. C'est là où réside, pour nous tous et toutes, un nouveau défi. Nous sommes déjà dans la deuxième moitié de 2004. Les étudiants et étudiantes qui entrent à l'Université ont un rapport aux études et au savoir bien différent de celui des générations précédentes. Internet est venu modifier cette relation au savoir. L'auto-apprentissage et la formation continue à vie sont des notions dont on commence à peine à mesurer les pleins effets.

Or, les jeunes qui nous arrivent, parce qu'ils sont plus mobiles que jamais, sont aussi plus susceptibles d'aller voir ailleurs si la formation que nous leur offrons ne les rejoint pas, quelle que soit la discipline choisie. Un récent document de l'Association des universités du Commonwealth, faisant état d'une large consultation parmi les universités membres sur ces questions, nous livrait le message suivant : " … Trois pistes s'imposent pour s'assurer que la formation universitaire continue à se mériter le respect à la fois des professeurs et des étudiants. Le première piste consiste, pour les universités, à rediriger certaines de leurs meilleures ressources intellectuelles vers l'étude et l'amélioration du processus d'apprentissage lui-même; la seconde piste sera d'explorer avec vigueur tout le potentiel offert par les nouvelles technologies; et la troisième, enfin, consistera à améliorer la reconnaissance et les récompenses offertes aux universitaires qui seront des professeurs exemplaires ."1

Il y donc là un défi majeur à relever, qui consiste à intégrer concrètement ces réalités nouvelles et à leur adapter notre action de formation en développant les outils et les moyens appropriés. Nous faisons face à l'absolue nécessité de mettre à profit notre capacité d'adaptation, de changer nos façons de faire et de transmettre le savoir.
Car, ne l'ignorons pas, le contexte propre à l'Université Laval constitue, lui aussi, un défi distinct. Il s'agit du défi d'évoluer dans une ville de taille moyenne, du défi d'une démographie incertaine, du défi d'un financement gouvernemental insuffisant.

Où voulons-nous aller ?

Relever ces défis suppose que nous sachions où nous allons. Or, que sera l'Université Laval dans 5, 10, 15 ou 20 ans ? Plus précisément, que souhaitons-nous qu'elle soit ?

Esquissons une réponse. Nous voulons que l'Université de la Capitale du Québec soit toujours reconnue comme une institution novatrice vouée à la réussite de ses étudiants et étudiantes. Nous voulons aussi que l'Université Laval demeure un foyer majeur et respecté de la recherche au Québec et au Canada, et nous déploierons tous nos efforts en ce sens. Nous voyons aussi un établissement réputé dont le tiers des étudiants sont aux cycles avancés. Comme près de 25% de nos étudiants sont actuellement aux cycles supérieurs chez nous, porter cette proportion à 30 ou à 33 % d'ici 5 ou 10 ans est réaliste et constitue en soi un défi stimulant.

Comme vous, nous voulons également que l'Université Laval demeure ouverte et très enracinée dans son milieu, au service de tous et de toutes. Dans ce contexte, le développement de la formation continue se poursuivra et s'amplifiera, et l'Université sera attentive plus que jamais à l'expression des besoins de formation qui lui seront adressés.
En outre, plus que jamais, nous voudrons que l'Université Laval, dans 10 ou 20 ans, soit l'université " internationale " par excellence au Québec, dont une part substantielle des étudiants nous arrivent de partout dans le monde, et dont une majorité d'étudiants québécois réalise un séjour à l'étranger dans le cours de ses études.

Enfin, dans notre volonté d'ouverture, nous chercherons à identifier des façons nouvelles de partager davantage la richesse de nos connaissances avec l'ensemble de la population. L'Université Laval est fière de se décrire comme une université complète, offrant de la formation et de la recherche dans presque tous les champs du savoir. Comment partager cette richesse avec le plus grand nombre, au-delà de notre activité formelle de formation et de recherche, voilà un autre défi de taille.

Déjà, par la collaboration remarquable de beaucoup de nos professeurs aux conférences de l'ADUL en région ou encore par leur participation aux activités de l'UTAQ et à la mise sur pied des grandes expositions du Musée de la civilisation ou ailleurs, nous avons ouvert des pistes fort intéressantes à cet égard. Mais ce travail, qui permet de mieux diffuser le savoir et de mieux faire comprendre le rôle de l'université et de ses professeurs, devra s'intensifier, et il faut souhaiter que l'Université Laval, dans 5, 10, 15 ou 20 ans, soit un modèle de transfert de ses connaissances vers le plus grand nombre.

Conclusion

L'avenir nous interpelle de multiples façons. Pour y répondre adéquatement, nous devrons miser sur la qualité de notre formation et de notre encadrement ainsi que mettre en priorité l'acquisition d'une formation enracinée dans la recherche, afin de contrer une démographie incertaine et attirer à l'Université Laval de partout les étudiants qui veulent réussir et ce, dans un cadre urbain exceptionnel.

Il nous faut garder à cœur notre " passion de la réussite ". Pour nous, réussir, c'est assurer la réussite des générations d'étudiants et d'étudiantes qui choisissent l'Université Laval pour être leur tremplin professionnel; c'est préparer des générations d'étudiants et d'étudiantes à devenir des personnes compétentes, responsables et promotrices de changement par l'avancement et le partage des connaissances dans un environnement dynamique de recherche et de création.

Réussir, c'est préparer dès aujourd'hui notre avenir.

1. Association of Commonwealth Universities, THE IDEA OF ENGAGEMENT - UNIVERSITIES IN SOCIETY, Engagement : an unfolding debate, London, 2003, p. 11, notre traduction.

 
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