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RÉPONSE DU RECTEUR À UNE QUESTION D'UN MEMBRE DU CONSEIL UNIVERSITAIRE (au sujet de la position de l'Université Laval sur la question des cégeps) - Séance du 8 juin 2004

Dans les délais prescrits, un membre du Conseil universitaire a adressé à la direction de l'Université la question suivante :

" Quelle est la position de l'Université Laval dans le débat sur la remise en question du réseau des collèges d'enseignement général et professionnel (cégeps) au Québec? Comment l'Université Laval a-t-elle l'intention de s'inscrire dans ce débat et de faire valoir sa position? "

Réponse

La position de l'Université Laval à l'égard des cégeps a été clairement énoncée dans le mémoire que l'Université a présenté à la Commission parlementaire de l'éducation qui s'est penché en février et mars dernier sur la qualité, l'accessibilité et le financement des universités, et celle-ci n'a pas changé depuis.

Plus précisément, l'Université Laval a écrit : " On ne saurait considérer les universités québécoises sans parler du réseau collégial mis en place à la fin des années soixante et qui est devenu le passage obligé pour tout élève désirant poursuivre sa formation à l'université. Au Québec, depuis plus de 30 ans maintenant, ce que nous appelons 'l'enseignement supérieur' est formé du réseau des collèges et de celui des universités. Souvent critiqué, le collège est régulièrement remis en question. Récemment, la Fédération des commissions scolaires du Québec réclamait le retour aux collèges techniques et demandait de remplacer le collège général préuniversitaire en ajoutant une année au secondaire (un secondaire VI) et une autre année à l'université. L'Université Laval ne voit pas les choses de cette façon. Elle estime, au contraire, que les collèges font maintenant partie de notre vision collective de ce que doit être ici l'enseignement supérieur. De plus, les collèges sont associés directement et de façon indissociable et importante au devenir des régions hors des grands centres. Essayons d'imaginer Saint-Félicien, Rivière-du-Loup ou Gaspé sans leur collège… L'Université Laval croit qu'un meilleur arrimage des ordres collégial et universitaire est un objectif nécessaire. Le contexte bien particulier du Québec, qui est celui de l'organisation de son enseignement supérieur en deux niveaux, appelle des considérations qui sont de nature à accroître l'efficience générale et la qualité de notre système d'enseignement supérieur 1 . "

Dans la foulée de cette affirmation, l'Université consacrait deux des sept recommandations de son mémoire aux relations avec les collèges. D'une part, elle recommandait d'étendre le plus possible les ententes DEC + BAC pour le secteur de formation technique des collèges. D'autre part, elle proposait un arrimage amélioré et continu des programmes entre la formation collégiale préuniversitaire et l'université, par l'implication directe des professeurs des deux niveaux d'enseignement supérieur.

Notre position, je le réitère, n'a pas changé depuis février dernier, et elle fait l'objet d'un large consensus dans notre communauté. De plus, notre position rejoint celle du Comité consultatif sur l'accessibilité financière aux études. Elle rejoint également celle du Conseil de la science et de la technologie, dont la présidente fait partie de notre Conseil universitaire.

Le Conseil de la science et de la technologie reprend, dans son mémoire réalisé pour le compte de la Fédération des cégeps, une conclusion de l'étude faite par le Groupe d'analyse conseils en économie, finance et stratégie, et je cite : " Les collèges renversent la forte propension au décrochage des jeunes du secondaire et redressent la situation de la scolarité postsecondaire, au point de faire du Québec la région canadienne affichant le plus haut taux de diplomation postsecondaire 2". Le Conseil de la science ajoute, en conclusion, qu'" il est peu réaliste d'examiner la question de l'efficacité du système d'éducation sous un angle de réorganisation d'ensemble 3. " Fin des citations.

On demande aussi comment l'Université Laval a l'intention de s'inscrire dans ce débat et de faire valoir sa position. La vice-rectrice aux études a fait valoir la position de l'Université Laval à la table des vice-recteurs aux études de la Crépuq, et j'ai fait de même au Conseil d'administration de ce même organisme.

Par ailleurs, j'ai accepté, comme les autres recteurs, que la Crépuq soit la seule porte parole du monde universitaire au Forum collégial qui commence demain, à la condition que la Crépuq fasse état de la position différente de l'Université Laval, ce qui a été fait.

Le fait que notre point de vue est différent de celui de la CRÉPUQ est du domaine public et les médias en ont fait état. Tant le ministre de l'Éducation que nos partenaires des collèges sont au courant de notre position dans ce débat.

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1 Pour une nouvelle vision de l'enseignement supérieur québécois - Mémoire de l'université Laval à la commission parlementaire sur la qualité, l'accessibilité et le financement des universités, février 2004

2 Mémoire sur l'avenir de l'enseignement collégial, Conseil de la science et de la technologie, Mai 2004,
Page 15.

3 Ibidem, page 29.

 
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