Dans les délais prescrits,
un membre du Conseil universitaire a adressé à la
direction de l'Université la question suivante :
" Quelle est la position de l'Université Laval dans
le débat sur la remise en question du réseau des collèges
d'enseignement général et professionnel (cégeps)
au Québec? Comment l'Université Laval a-t-elle l'intention
de s'inscrire dans ce débat et de faire valoir sa position?
"
Réponse
La position de l'Université Laval à l'égard
des cégeps a été clairement énoncée
dans le mémoire que l'Université a présenté
à la Commission parlementaire de l'éducation qui s'est
penché en février et mars dernier sur la qualité,
l'accessibilité et le financement des universités,
et celle-ci n'a pas changé depuis.
Plus précisément, l'Université
Laval a écrit : " On ne saurait considérer les
universités québécoises sans parler du réseau
collégial mis en place à la fin des années
soixante et qui est devenu le passage obligé pour tout élève
désirant poursuivre sa formation à l'université.
Au Québec, depuis plus de 30 ans maintenant, ce que nous
appelons 'l'enseignement supérieur' est formé du réseau
des collèges et de celui des universités. Souvent
critiqué, le collège est régulièrement
remis en question. Récemment, la Fédération
des commissions scolaires du Québec réclamait le retour
aux collèges techniques et demandait de remplacer le collège
général préuniversitaire en ajoutant une année
au secondaire (un secondaire VI) et une autre année à
l'université. L'Université Laval ne voit pas les choses
de cette façon. Elle estime, au contraire, que les collèges
font maintenant partie de notre vision collective de ce que doit
être ici l'enseignement supérieur. De plus, les collèges
sont associés directement et de façon indissociable
et importante au devenir des régions hors des grands centres.
Essayons d'imaginer Saint-Félicien, Rivière-du-Loup
ou Gaspé sans leur collège
L'Université
Laval croit qu'un meilleur arrimage des ordres collégial
et universitaire est un objectif nécessaire. Le contexte
bien particulier du Québec, qui est celui de l'organisation
de son enseignement supérieur en deux niveaux, appelle des
considérations qui sont de nature à accroître
l'efficience générale et la qualité de notre
système d'enseignement supérieur 1
. "
Dans la foulée de cette affirmation, l'Université
consacrait deux des sept recommandations de son mémoire aux
relations avec les collèges. D'une part, elle recommandait
d'étendre le plus possible les ententes DEC + BAC pour le
secteur de formation technique des collèges. D'autre part,
elle proposait un arrimage amélioré et continu des
programmes entre la formation collégiale préuniversitaire
et l'université, par l'implication directe des professeurs
des deux niveaux d'enseignement supérieur.
Notre position, je le réitère, n'a pas changé depuis février dernier, et elle fait l'objet d'un large consensus dans notre communauté. De plus, notre position rejoint celle du Comité consultatif sur l'accessibilité financière aux études. Elle rejoint également celle du Conseil de la science et de la technologie, dont la présidente fait partie de notre Conseil universitaire.
Le Conseil de la science et de la technologie reprend, dans son mémoire réalisé pour le compte de la Fédération des cégeps, une conclusion de l'étude faite par le Groupe d'analyse conseils en économie, finance et stratégie, et je cite : " Les collèges renversent la forte propension au décrochage des jeunes du secondaire et redressent la situation de la scolarité postsecondaire, au point de faire du Québec la région canadienne affichant le plus haut taux de diplomation postsecondaire 2". Le Conseil de la science ajoute, en conclusion, qu'" il est peu réaliste d'examiner la question de l'efficacité du système d'éducation sous un angle de réorganisation d'ensemble 3. " Fin des citations.
On demande aussi comment l'Université Laval a l'intention de s'inscrire dans ce débat et de faire valoir sa position. La vice-rectrice aux études a fait valoir la position de l'Université Laval à la table des vice-recteurs aux études de la Crépuq, et j'ai fait de même au Conseil d'administration de ce même organisme.
Par ailleurs, j'ai accepté, comme les autres recteurs, que la Crépuq soit la seule porte parole du monde universitaire au Forum collégial qui commence demain, à la condition que la Crépuq fasse état de la position différente de l'Université Laval, ce qui a été fait.
Le fait que notre point de vue est différent de celui de la CRÉPUQ est du domaine public et les médias en ont fait état. Tant le ministre de l'Éducation que nos partenaires des collèges sont au courant de notre position dans ce débat.
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1
Pour une nouvelle vision de l'enseignement supérieur québécois
- Mémoire de l'université Laval à la commission
parlementaire sur la qualité, l'accessibilité et le
financement des universités, février 2004
2 Mémoire sur l'avenir
de l'enseignement collégial, Conseil de la science et
de la technologie, Mai 2004,
Page 15.
3 Ibidem, page 29.