entete Université Laval

" Vous pensez connaître l'Université Laval de 2005 ?... " Allocution du recteur de l'Université Laval, M. Michel Pigeon, lors de l'activité rassemblant les diplômés de l'Université Laval en France, le mardi, 10 mai, 18h30, à la Délégation du Québec à Paris, 66, rue Pergolèse, salle du 1er étage, 75116 Paris

Monsieur le Délégué général,
Madame la Présidente de l'Association des diplômés de l'Université Laval,
Monsieur le Président du Club des diplômés de l'Université Laval en France,

Madame et Messieurs les détenteurs d'un doctorat honoris causa de l'Université Laval,
Mesdames et Messieurs les diplômés,
Chers amis,


Les spécialistes américains de rédaction de discours nous disent d'éviter de remercier qui que ce soit dès le début d'un discours. Je veux bien les croire. Mais nous sommes à Paris et non à New-York, et vous me pardonnerez de ne pas leur obéir.

Je veux donc remercier chaleureusement le Délégué général du Québec, Monsieur Duhaime, de son hospitalité. Je veux aussi exprimer ma gratitude au personnel de la Délégation, notamment à Pierre Brodeur et à Cynthia Letartre et à leurs collaborateurs et collaboratrices, sans lesquels notre activité de ce soir n'aurait tout simplement pas été possible.

Avant d'aborder le vif de mon propos, vous me permettez de souligner la présence parmi nous de diplômés dont l'Université Laval est très fière, et qui nous honorent par leur présence. Je veux parler des détenteurs français de doctorats honoris causa de l'Université Laval. À l'appel de leur nom, je leur demande de se lever pour être reconnus et applaudis.

- M. Pierre Aubenque
- M. Claude Geffré
- M. Frédéric Jenny, représentant Monsieur Guy Canivet
- M. Philippe Joutard
- M. Pierre Nora
- M. Bernard Roy
- M. Alain Touraine
- Mme Catherine Teiger

Je vous remercie sincèrement d'avoir accepté de vous joindre à nous, ici, ce soir, et de vous considérer comme diplômés de notre maison.

La collaboration du personnel de la Délégation dont je parlais il y a un moment nous a aussi permis de faire une nouvelle diplômée de l'Université Laval aujourd'hui, ici à Paris. En effet, j'ai eu le plaisir et l'honneur de remettre ce midi au nom de l'Université et au cours d'une cérémonie privée à la résidence du Délégué, un doctorat honoris causa ès lettres à Madame Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française.

Madame Carrère d'Encausse, qui n'avait pu venir recevoir son diplôme à Québec, s'est dit très honorée de recevoir cette distinction de la part de l'Université Laval, la plus ancienne université francophone d'Amérique.

J'ai intitulé ma brève allocution de ce soir : Vous pensez connaître l'Université Laval de 2005 ?... Durant les quelques minutes qui viennent, j'espère vous convaincre que l'Université Laval, votre alma mater, a évolué dans le bon sens depuis que vous l'avez quittée, diplôme en poche, et que l'image que vous en avez gardée n'est plus tout à fait celle de maintenant.

La campagne de publicité de l'Université Laval en janvier et février dernier, sous le thème L'Université Laval voit aussi loin que vous, a attiré beaucoup d'attention dans la région de Québec et au-delà. C'était le but visé. Les hommes et femmes d'affaires parmi vous souhaitent tous et toutes que leurs produits ou services " fassent jaser " et attirent positivement l'attention.

À l'Université, nous avons planifié cette campagne de publicité audacieuse, un peu dérangeante, pour recruter les étudiants et étudiantes en leur faisant comprendre que des études à l'Université Laval comportent une valeur particulière : notre passion pour leur réussite. Cela signifie que nous voulons tout faire pour favoriser la réussite du projet d'étude de chacun de nos étudiants.

Notre campagne visait aussi un second but qui était d'accroître davantage la notoriété de l'Université Laval. Nous avons voulu mieux faire connaître l'Université dans son propre milieu, au premier chef à Québec et dans la région tout autour, de même que dans l'Est de la province. Pourquoi ?

La réponse est simple. L'Université Laval est tellement intégrée dans le paysage de la région de la capitale du Québec qu'on la prend presque pour acquise, qu'on ne la voit plus. Résultat : l'Université Laval est un secret pour un grand nombre de nos concitoyens et concitoyennes. Pourtant, l'Université Laval, grande université de recherche qui est la cinquième des universités importantes au Canada à ce chapitre, est un outil essentiel au développement de notre région.

Les exemples de l'action de l'Université Laval abondent. Le docteur Michel Maziade a découvert à Québec un mécanisme génétique concernant la schizophrénie. Cette découverte a permis le dépôt d'un brevet qui pourra mener, par exemple, à un test diagnostic précoce pour cette maladie qui affecte un être humain sur cent.

L'équipe du docteur Denis Richard, titulaire de la Chaire en obésité, étudie les complications de l'obésité viscérale, y compris les complications cardiovasculaires. Ce centre de recherche est parmi les plus réputés en Amérique du Nord. De son côté, le Dr Natalie Alméras mène un projet dans les écoles sur de saines habitudes alimentaires alors que le Dr Angelo Tremblay évalue l'impact de l'activité physique sur la santé des enfants dans ces mêmes écoles.

Les recherches du Dr Michel Bergeron en infectiologie sont très proches de notre vie quotidienne. Quand le SRAS est apparu à Toronto, c'est lui qu'on a consulté en tant qu'expert. Lorsque nos professeurs de sciences de l'éducation étudient la violence à l'école, créent un Observatoire sur ce phénomène et cherchent à identifier les causes du décrochage scolaire, ils travaillent à améliorer la vie et l'avenir de milliers de personnes. Il en va de même lorsque nos professeurs étudient les questions autochtones ou celle du jeu compulsif.

Le centre de recherche du CHUL est le plus important centre de recherches biomédicales au Canada. Je pourrais vous laisser le soin d'évaluer l'effet sur notre région de la présence d'une activité recherche aussi intense, mais je serai plus explicite.

Ainsi, la seule usine fabrication de vaccins au Canada, ID Biomedical, est à Québec. Des entreprises comme Aeterna, Infectio-Diagnostic, Diagnocure ou Anapharm, implantées maintenant partout dans le monde, sont nées à Québec à cause de l'Université Laval et de sa capacité de recherche que représentent ses 1 500 professeurs et 9 000 étudiants aux cycles supérieurs.

Le centre de recherche en optique photonique de l'Université Laval est non seulement la tête du réseau canadien de centres d'excellence dans ce domaine, mais il est à l'origine de très nombreuses retombées concrètes pour la ville et pour notre région.

Parmi la vingtaine d'entreprises en optique-photonique de la région de Québec, 15 ont été fondées par des finissants ou des ex-employés de l'Université Laval. D'ailleurs, toutes les entreprises du secteur de l'optique-photonique de la région de Québec sont issues directement ou indirectement de l'Université Laval ou de l'Institut national d'Optique. Fait intéressant, nous assistons à l'heure actuelle à Québec à l'émergence d'entreprises de deuxième génération, c'est-à-dire de jeunes pousses provenant elles-mêmes d'autres entreprises de notre région.

Ce n'est pas l'effet du hasard si la compagnie Ubisoft vient tout juste d'annoncer sont intention de créer à terme quelque 200 emplois dans la ville de Québec, en s'appuyant sur la présence de notre École des arts visuels dans le quartier Saint-Roch et sur les diplômés qui en sortent à chaque année dans le domaine de la création multimédia et, sous peu, de l'animation numérique. Imaginez maintenant l'effet de nos recherches en sciences sociales, ou encore de la mise sur pied de l'INAF, notre Institut d'avant-garde sur les nutraceutiques et les aliments fonctionnels…

Au moment où je vous parle, le taux de chômage de la ville de Québec est sous la barre des 6 %, aux environs de 5,7%, ce qui est presque le plein emploi. On ne dira jamais assez le rôle joué par l'Université Laval dans ce résultat étonnant qui dure depuis plus de trois ans maintenant. L'innovation passe obligatoirement par la recherche, et dans notre milieu, c'est, de façon très, très prépondérante, à l'Université Laval que ça se passe.

Que ce soit en agroalimentaire, en génie des matériaux, en seconde transformation du bois, en génie des eaux, en robotique, en géomatique ou en logistique, nos entreprises savent de plus en plus qu'elles peuvent compter sur notre capacité de recherche et de transfert des applications de cette recherche afin d'être des entreprises innovantes.

L'économie du savoir, à Québec ou à Paris comme partout dans le monde aujourd'hui, repose sur la création et la transmission de la connaissance, ce qui est la mission universitaire par excellence. Mais, au-delà du savoir, il faut aussi de plus en plus acquérir le savoir-faire.

C'est pour cela que l'Université Laval insiste sur l'acquisition par ses étudiants et étudiantes de compétences. Ces compétences, c'est la communication, le travail d'équipe, la capacité d'analyse et de synthèse, une seconde, voire une troisième langue, l'ouverture concrète à une expérience pratique et même, si possible, internationale dans le cours des études, etc.

C'est ce qui explique notre profil entrepreneurial, qui offre la possibilité à nos étudiants et étudiantes de démarrer leur propre entreprise. Il s'agit d'un virage reconnu. L'Université Laval a été la première université à recevoir en 2005 le Prix Paul-Arthur Fortin de la Fondation de l'entrepreneurship québécois. En outre, selon une étude indépendante, l'Université Laval s'est classée première au Canada en 2003-2004 quant à la variété de la formation offerte en entrepreneuriat, à l'intégration de cette formation dans les facultés et au nombre d'étudiants inscrits à un cours en entrepreneuriat.

Enfin, c'est toujours avec fierté que je rappelle que notre faculté des sciences de l'administration, notre school of business, a été le premier établissement de formation en gestion d'origine non anglophone au monde à avoir été agréé depuis 1995 par l'AACSB International - The Association of Advanced Collegiate Schools of Business. Cet agrément assure la reconnaissance internationale des connaissances et des compétences acquises à la FSA. Cet agrément, que possèdent seulement quinze écoles des 102 écoles de gestion au Canada, vient tout juste d'être renouvelé.

C'est avec une fierté aussi prononcée que je vous indique, si vous ne le saviez pas déjà, que l'Université Laval est la première université canadienne à se doter d'une chaire de recherche en philosophie pour laquelle Power Corporation vient de verser 1 M$ dans le cadre de notre campagne De toutes les révolutions, la plus importante de notre histoire avec un objectif de 150 M$.

Vous le constatez donc, l'Université Laval a changé, et elle a changé pour le mieux. Elle est plus ouverte que jamais à son milieu proche et à sa région. En passant, nous venons de recevoir le rapport d'une Commission d'aménagement du campus, élaboré en étroite collaboration avec le milieu et la Ville de Québec.

Ce document, dont je souhaite qu'il inspire le développement de notre campus pour les prochaines décennies, vise à ouvrir davantage le campus au milieu ambiant, et à en faire un lieu de vie dynamique et accueillant.

L'Université s'est également ouverte à l'international. Elle est la principale fenêtre de notre région sur le monde, elle qui accueille plus de 3 000 étudiants étrangers annuellement, et qui, à ce jour, réussit à envoyer chaque année près de 1 000 étudiants québécois poursuivre une partie de leurs études à l'étranger. Chez les jeunes cégépiens du Québec, c'est maintenant bien connu que " si tu veux faire un stage international pendant tes études universitaires, c'est à Laval que ça se passe ".

Je ne veux pas trop allonger ce discours, car je vous sens impatients d'échanger entre vous.

Je vous demandais, au début, si vous pensiez connaître l'Université Laval de 2005. Je sais que vous connaissez bien l'Université de l'époque où vous l'avez fréquentée. Mais entre votre départ et la réalité de maintenant, bien des choses ont changé, et pour le mieux.

Vous êtes fiers de l'Université que vous avez connue et qui vous a décerné un diplôme. Si vous n'éprouviez cette fierté, vous ne seriez pas ici ce soir. Je peux vous assurer que vous avez toutes les raisons d'être toujours aussi fiers de votre alma mater de 2005.

Je vous remercie, et je vous souhaite à tous et à toutes une excellente soirée.

 
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