Monsieur
le Président et directeur général de la Commission
de la Capitale nationale,
Madame la vice-rectrice au développement et aux relations
internationale,
Chers participants et participantes à ce Forum sur le maintien
et l'attraction des jeunes dans la Capitale nationale,
Chers amis,
Vous venez, aujourd'hui de vous livrer à un exercice très utile et très porteur pour l'avenir, et je désire vous en féliciter.
En effet, vous avez réfléchi à la question du maintien et de l'attraction des jeunes dans la grande région de la Capitale du Québec, et aux moyens d'action pour favoriser ce maintien et cette attraction.
La faiblesse relative de l'attraction et de la rétention des jeunes ici fait que la population de notre région vieillit et ne se renouvelle pas autant que celle de la grande région métropolitaine de Montréal. Il y a aussi cet autre volet de notre situation démographique, c'est-à-dire notre difficulté à attirer et à retenir ici les immigrants en nombre suffisant.
En conséquence, plusieurs, avec raison, sont inquiets face aux pénuries de main-d'uvre qui s'annoncent dans certains secteurs, et qui, vraisemblablement, s'accentueront avec les années
Face à ces perspectives, quel est notre avenir ? Je vous répondrai que je demeure optimiste, et que cet optimisme ne provient pas d'une paire de lunettes roses.
Il est vrai que la région de Montréal attire un grand nombre de jeunes d'ici et du reste du Québec. Montréal, à cet égard, n'est pas différente de Toronto ou de Vancouver. Ce sont des centres d'affaires majeurs sur notre continent, des forces d'attraction bien réelles, et nous ne changerons pas cette réalité.
Cependant, notre région ne vit quand même pas, à l'égard de sa jeunesse, les problèmes aigus de la Gaspésie, de la Côte Nord ou de l'Abitibi-Témiscamingue. En effet, nous attirons année après année des jeunes qui proviennent des autres régions du Québec, y compris de Montréal, et nous exportons des compétences. Près de la moitié des étudiants de l'Université Laval viennent d'ailleurs que de Québec.
Il faut aussi se rappeler que l'Université Laval forme les seuls ingénieurs forestiers et les seuls agronomes francophones de tout le Québec. Elle forme aussi les professionnels de la santé pour toute la partie est du Québec, de Trois-Rivières à Gaspé. À ce titre, de jeunes professionnels quitteront notre région au terme de leurs études pour aller exercer leur profession à l'extérieur de celle-ci. Cela n'est pas un drame, et ce n'est pas à cette sorte de perte de talents que vous avez réfléchi ici aujourd'hui.
Par ailleurs, il y a aussi de bonnes nouvelles. Les soldes migratoires des jeunes adultes notamment les 25-35 ans, négatifs de 1996 à 2000, se sont redressés de 2000 à 2005 selon de nouvelles données de l'Institut de la statistique du Québec. Ce redressement est de bon augure. Il y a un autre élément que je veux souligner ici à l'égard de l'immigration. En effet, l'Université Laval continue d'attirer ici en permanence plus de 2 000 étudiants étrangers détenteurs de visa, et plus de 1 000 autres qui sont des immigrants reçus, et nous voulons accroître ces nombres.
Bien sûr, l'Université Laval ne peut à elle seule enrayer une hémorragie trop forte pour qu'on s'en désintéresse, mais je vous assure qu'elle fera sa part. C'est pour cette raison qu'elle cherche à améliorer les aspects de son action qui peuvent accroître son caractère attractif.
Je songe ici, entre autres, à l'importance de la maîtrise de l'anglais, au désir des jeunes de voir d'autres coins du monde, et à la qualité de l'accueil que nous faisons à ces étudiants venus d'ailleurs au Québec et dans le monde.
Pour toutes ces raisons, l'Université Laval a également entrepris d'internationaliser plus que toute autre université québécoise ou canadienne ses programmes de formation. C'est aussi pour développer la culture entrepreneuriale ici qu'elle a créé Entrepreneuriat Laval et mis sur pied le profil entrepreneurial dans un nombre grandissant de ses programmes de formation, et qu'elle a favorisé depuis quelques décennies déjà le transfert des applications de sa recherche - près de 300 M$ ici par année - afin de contribuer à la diversification de notre économie régionale.
Vous savez, notre taux de chômage régional, depuis plusieurs années maintenant, est le plus bas au Québec, autour de 5 %, alors qu'il est au-dessus de 8% à Montréal. Collectivement, sans doute, nous devons prendre de bonnes décisions...
Je termine. Les conclusions de ce forum seront formulées dans un plan d'action qui sera mis de l'avant en collaboration avec les différents paliers gouvernementaux et les organismes concernés. Enfin, les actes de ce forum seront, semble-t-il, rendus disponibles par les partenaires, le plus rapidement possible après le forum. Je le souhaite.
Je l'espère d'abord afin que le temps et les efforts consacrés à réfléchir à cette question du maintien et l'attraction des jeunes dans la Capitale nationale s'avèrent féconds, productifs.
Je le souhaite aussi parce que la région a besoin que ce soient ses jeunes qui s'approprient cette question et qui imaginent les solutions pouvant améliorer notre situation.
Je le souhaite enfin parce que le maintien du progrès de l'Université Laval dépend aussi de sa capacité non seulement à attirer ici des jeunes en nombre suffisant, mais aussi à adapter ses programmes et sa formation pour être, à tous égards, une université citoyenne qui collabore activement au progrès de son milieu.
Je vous remercie.