Distingués membres du Cercle
canadien de Toronto,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Permettez-moi de remercier chaleureusement le Cercle canadien de Toronto pour l'invitation à m'adresser à vous ici ce midi. Cette invitation tombe à point nommé, alors que nous nous apprêtons à entrer dans la dernière année du siècle et que nous abordons le troisième millénaire.
Le titre de mon allocution, m'a-t-on dit, a pu surprendre certains de vos membres par le recours aux mots "Back to the future". Je sais que votre Cercle est formé de francophones et de francophiles de la région de la métropole du Canada. Mais je voulais, par cette expression qui n'a pas son égal en français, souligner l'ironie de l'histoire et de son célèbre balancier qui fait que Les universités à l'ère de l'Internet et de la globalisation se voient renvoyées à quelques-uns de leurs principes fondateurs pour concevoir leur avenir. Ainsi, technologie aidant, tous les établissements qui, en cette fin du XXe siècle, ont pour mission l'enseignement supérieur et la recherche vont devoir retrouver leurs caractéristiques originelles, de la relation Maître-disciple, à la mobilité et l'ouverture universelle.
Ce midi, dans les quelques instants qui me sont accordés, je veux réfléchir avec vous d'abord au contexte qui est celui de l'université moderne; puis je traiterai des conséquences de ce contexte, et enfin, de l'université du futur, d'un futur d'ailleurs déjà commencé.
Le contexte
Pour aborder le sujet du contexte dans lequel évoluent les universités, permettez-moi de vous dire d'abord à quel point, de manière anecdotique, l'exercice annuel du classement des universités par le magazine Maclean's est une opération qui appartient bien plus au présent et au passé qu'au futur. En effet, en classant comme il le fait les universités canadiennes, le magazine semble nous dire que nos universités sont en compétition les unes avec les autres. Ce n'est pas tout à fait exact.
Le champ d'activités des universités n'est pas limité par les frontières provinciales ou nationales. On ne le répétera jamais assez: l'université est une institution qui opère au niveau international. Dans le champ de la création et de la transmission du savoir, l'université de l'an 2000 est en compétition avec toutes les universités du monde et, en définitive, elle n'est en véritable concurrence qualitative qu'à ce niveau et qu'avec elle-même. Notre monde est devenu global, et cette globalisation, qui étonne parfois, repose sur la mobilité des idées et des personnes, et aussi sur la compétitivité de ces idées et de ces personnes. Si le Canada veut occuper une place de choix dans la nouvelle économie du savoir il doit disposer de personnes formées à un niveau compétitif sur la scène mondiale; il doit donc disposer d'un système universitaire lui-même compétitif pour former ces personnes.
Bien sûr, pour le citoyen moyen, cette globalisation est relativement récente. Ce n'est vraiment que dans la seconde moitié du XXe siècle que les voyages sont devenus à la portée des masses, et non plus seulement d'une aristocratie ou d'une élite. Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que la globalisation et l'internationalisation, qui sont des concepts modernes, sont, pour les universités, des réalités bien anciennes. J'en veux pour preuve la première université occidentale reconnue, l'Université de Bologne, en Italie, qui a célébré en 1988 son 900e anniversaire.
Or à l'époque médiévale de sa création, les étudiants et les professeurs de l'Université de Bologne, qui étaient les détenteurs de la connaissance dans un monde peu instruit, jouissaient d'un privilège extraordinaire pour l'époque, soit celui du sauf-conduit qui, sans égards aux frontières des royaumes, des principautés ou des villes-États, leur permettait de circuler d'un établissement à un autre pour faire avancer le savoir par la discussion, la critique et l'échange de la connaissance et des idées.
Aujourd'hui, dans le monde universitaire tel que nous le connaissons, les frontières ont littéralement disparu. La quête du savoir et sa transmission sont, plus que jamais, devenus planétaires. Il y a quelques années, les présidents et recteurs d'universités cherchaient à encourager la recherche multidisciplinaire et multifacultaire. Aujourd'hui, rares sont les groupes de recherche qui ne sont pas tout simplement multinationaux. L'"explosion" de l'Internet est venu non pas créer, mais renforcer et accélérer un mouvement vers l'internationalisation déjà bien amorcé. Mais en plus de l'échange d'information sont survenus les échanges plus nombreux des personnes, professeurs autant qu'étudiants.
Les mauvaises langues se plaisent à se moquer du professeur d'université transportant sa carcasse d'un colloque à un autre aux quatre coins de la planète. Ces mauvaises langues ignorent la réalité d'aujourd'hui: par exemple, jamais les hommes d'affaires n'ont eu autant de possibilités techniques de communication entre eux, mais jamais les vols d'affaires n'ont été aussi remplis. De la même façon, jamais les appels interurbains n'ont été aussi peu coûteux, mais jamais non plus les gens n'ont autant voyagé pour se rencontrer. En fait, vous comme moi, nous demeurons des "animaux sociaux et grégaires" qui éprouvent le besoin de se voir et de se parler entre quat'z yeux. Les professeurs et chercheurs ne sont pas différents du reste de l'humanité à cet égard. C'est pour cela que les échanges de professeurs et d'étudiants sont si nombreux, si utiles et si prisés.
L'internationalisation de la formation, n'est pas une mode passagère: elle est une garantie de qualité de la formation et de l'adaptation de notre enseignement aux nouvelles conditions du marché de l'emploi pour nos diplômés. De plus en plus, les universités croient que leurs diplômés, s'ils veulent percer dans un univers changeant, doivent s'ouvrir au monde et maîtriser minimalement une seconde langue, préférablement deux ou trois langues étrangères.
C'est pour cette raison qu'à l'Université Laval nous avons adopté une politique d'internationalisation de la formation l'an dernier, et que nous sommes à implanter la stratégie et les moyens de mise en oeuvre de cette politique. L'Université Laval est une des universités canadiennes les plus engagées en coopération internationale et l'un des plus importants partenaires de l'ACDI, l'Agence canadienne de développement international. Elle a signé des ententes avec des universités de toutes les parties du monde, dans plus de 55 pays. À cet égard, elle fait figure de leader au sein de la francophonie universitaire. De plus, 1700 étudiants étrangers, soit 5% de notre population étudiante totale, sont inscrits à Laval, ce qui témoigne éloquemment de la force d'attraction et du rayonnement international de nos activités de recherche et de nos études supérieures. Notre but, en cette fin de siècle, est simple: nous voulons doubler ce chiffre et cette proportion. Du même souffle, et parce que les employeurs nous le demandent, nous voulons aussi accroître autant que possible le nombre de nos étudiants qui vont faire un ou plusieurs trimestres d'études dans des universités à l'extérieur du Québec et à l'extérieur du Canada.
Le passé est garant de l'avenir. Les universitaires ont toujours beaucoup circulé, parce que du choc des idées jaillit la lumière. Il en va donc de la responsabilité première de l'université de l'an 2000 d'offrir cette ouverture internationale en attirant plus d'étudiants étrangers dans ses salles de cours, et en envoyant un plus grand nombre de ses étudiants à l'étranger. Le passé devrait aussi être notre guide vers l'avenir. À l'image des membres de l'Université de Bologne, les étudiants de nos universités devraient avoir des sauf-conduits, en un "back to the future" bien compris. De ce côté là un travail énorme reste à faire pour convaincre notre société et nos gouvernements. On a en effet plutôt observé, au cours des dernières années, l'érection de barrières sous forme de droits de scolarité différenciés, de permis de séjour et autres procédures restrictives. Je ne peux m'empêcher de souligner à quel point ces barrières sont dommageables et contraires à nos intérêts bien compris : les étudiants étrangers que nous accueillons enrichissent, par leur diversité culturelle, nos programmes et nos étudiants, ils contribuent à notre vie économique plus qu'ils ne coûtent, ils sont des producteurs de recherche et de futurs ambassadeurs. Bref, leur venue ne génère que des bénéfices à court, moyen et long termes.
Voyons maintenant les conséquences de ce contexte globalisant
L'action universitaire, dans un contexte de mondialisation galopante, n'est ni simple, ni facile. Ce n'est ni simple ni facile d'abord parce que le champ est encombré: toutes les grandes universités agissent globalement. Le fait d'être en compétition avec les grandes universités oblige donc à une performance adéquate face à ces institutions. L'Université Laval, l'Université de Toronto ou UBC, se mesurent aujourd'hui à Harvard, à Heidelberg, à UCLA, à Cambridge autant qu'elles se compétitionnent entre elles. C'est là où le magazine Maclean's se trompe avec son classement et crée une fausse impression de concurrence entre des établissements dont la qualité ne peut être mesurée qu'à l'échelle internationale.
Nos meilleurs étudiants, nos meilleurs professeurs chercheurs ne sont pas tant attirés par d'autres universités canadiennes que par les meilleures universités du monde, notamment par celles des États-Unis et de la Grande-Bretagne, de la France ou de l'Allemagne. Et c'est là où le bât blesse.
Il y a quelques semaines, le président de l'Université de Toronto, Robert Prichard, confiait à Jeffrey Simpson du Globe & Mail, qu'il essayait de diriger une université qui est en compétition avec les meilleures universités au monde, et qu'il était totalement et systématiquement désavantagé dans tout ce qu'il fait, exception faite de la beauté de la ville et du pays. "Pour le reste, disait-il, tout joue contre nous dans le recrutement et la rétention des talents". Rob Prichard poursuivait en expliquant, par exemple, que l'Université de Toronto a ratissé les 20 meilleurs départements d'économique d'Amérique du Nord l'an passé, qu'elle a fait des offres formelles à 12 professeurs, offres qui furent rejetées par 11 d'entre eux. "Ce n'est pas seulement que nous perdons nos meilleurs professeurs", constatait Rob Prichard. "C'est: est-ce que nous pouvons encore recruter?" La fuite des cerveaux qui n'était pas sa priorité numéro un il y a cinq ans est vite montée en tête de liste au cours des trois dernières années et tous les recteurs canadiens sont dans la même situation.
Les universités québécoises sont aux prises avec le même problème, amplifié par les politiques financières restrictives du Gouvernement québécois. Comme je le soulignais récemment dans une lettre au Premier ministre Bouchard, si l'Université de Totonto s'inquiète de sa compétitivité déclinante, que devraient dire les universités québécoises qui disposent de 30% de moins de revenus par étudiant !
Je reviens d'une brève mission en Allemagne. Les rencontres que j'ai eues avec nos partenaires de Berlin et de Bavière m'ont apporté tout à la fois espoir et désolation. Espoir parce que les universités canadiennes jouissent d'une excellente réputation et sont recherchées par les étudiants allemands qui voient chez nous la possibilité de s'ouvrir aux pratiques nord américaines en même temps qu'à l'usage des deux grandes langues véhiculaires du monde, le français et l'anglais, sans être submergé par la culture américaine dominante. Désolation lorsque j'ai constaté que mes collègues recteurs allemands disposaient de revenus par étudiant trois fois supérieurs aux miens!
Je ne peux donc que partager le constat de mon collègue Rob Prichard: on ne peut concurrencer les meilleures universités du monde que si on dispose des ressources suffisantes. Fautes de telles ressources, la conséquence du contexte où fonctionnent les universités de l'an 2000 est évidente: c'est la fuite des meilleurs cerveaux, qu'il s'agisse des étudiants ou des professeurs chercheurs, surtout de ceux et celles dont la renommée personnelle dépasse déjà nos frontières.
L'ironie est amère. Nous souhaitons tous que nos meilleurs professeurs et chercheurs atteignent à cette renommée internationale. Mais lorsqu'ils y parviennent, c'est alors qu'ils sont les plus vulnérables face à des offres d'universités étrangères beaucoup mieux nanties - à tous points de vue - que nos universités canadiennes... Pour entrer dans le nouveau millénaire, les universités canadiennes devront donc continuer à pouvoir se mesurer aux meilleures universités du monde.
Pour cela, notre société tout entière devra bien réaliser que la nouvelle économie est davantage celle du savoir que celle des ressources naturelles. Elle devra en tirer les conséquences en adoptant des politiques appropriées que ce soit par des investissements publics massifs ou par des hausses de droits de scolarité accompagnés de programmes adaptés de prêts et bourses. Il nous faut éviter en effet de tomber dans le piège identifié par Guy Saint-Pierre, président du Conseil du Groupe SNC-Lavalin, qui déclarait récemment à l'Assemblée générale annuelle du Conference Board à Montréal, et je cite: "Pour reprendre une expression de soirs d'élection, je dirai que si la tendance actuelle se maintient, dans une décennie nous aurons des étudiants assez riches qui fréquenteront des universités très pauvres. Ce sera un mauvais pari. Nos institutions ne votent pas, mais elles méritent qu'on leur donne des moyens financiers compatibles avec le mandat qu'on leur confie."
Si vous me permettez de mettre mon chapeau de Québécois durant quelques instants, je vous avouerais que je suis un peu désabusé. Vous avez peut-être noté comme moi l'absence quasi-complète du sujet de l'enseignement supérieur durant les débats de la récente campagne électorale québécoise, alors que les universités québécoises viennent de connaître les pires coupures budgétaires de leur histoire. Voilà bien le signe attristant que nos gouvernants n'ont pas compris une chose pourtant évidente : la globalisation d'une économie reposant de plus en plus sur le savoir exige plus que le simple gel des droits de scolarité à l'université comme élément majeur d'un programme en éducation... et pourtant l'histoire du Québec devrait nous éclairer. Après la grande noirceur de la première moitié de ce siècle où le Québec se complaisait dans une vie agraire et une économie de ressources contrôlée de l'étranger, le grand mérite de la Révolution Tranquille a été d'abord et avant tout de procéder à un investissement massif en éducation, en enseignement supérieur et en recherche pour donner aux Québécois les moyens de prendre le contrôle de leur économie et de leur développement. Ici aussi "Back to the future" doit être le mot d'ordre. Il est temps pour le Québec de donner à la Révolution Tranquille un deuxième souffle fait d'investissement en enseignement supérieur pour se tailler une place dans cette économie mondiale du savoir.
Avant de conclure, essayons de voir ensemble ce que sera cette université du futur à l'ère de l'Internet.
L'Université du futur
On trouve de plus en plus d'esprits chagrins qui prédisent la fin de l'université telle que nous la connaissons. Ce sont les mêmes qui, à l'arrivée de la radio ont prophétisé la fin des journaux; les mêmes aussi qui, à l'arrivée de la télévision, ont annoncé la mort et de la radio et du cinéma. Aujourd'hui, ils nous disent que l'enseignement à distance va faire disparaître les salles de classe des universités, puisque les contenus sont de plus en plus accessibles sur Internet, et qu'il suffira à un étudiant d'être "branché", comme on dit, pour accéder à l'enseignement supérieur. Démêlons le bon grain de l'ivraie.
C'est vrai que les communications, grâce aux nouvelles technologies de l'information, ont atteint un développement sans précédent dans l'histoire humaine. L'Internet est devenu une réalité de tous les jours pour une portion de plus en plus large de la population canadienne. Enfin, comme vous, je crois que nous n'avons encore rien vu en matière de facilité d'utilisation ou, pour adopter le mot consacré, de convivialité en informatique et en technologie de l'information.
L'Internet, pour les universitaires,
c'est d'abord la communication instantanée d'un bout à
l'autre de la planète. C'est donc un instrument extraordinaire
de renforcement de la coopération scientifique internationale.
Son appropriation en ce sens a été facile et immédiate.
Les NTIC et le multimédia, ce sont aussi des moyens pédagogiques
nouveaux d'une très grande puissance pour illustrer, simuler,
appliquer mais cela implique la remise en question de nos méthodes
pédagogiques, des efforts de recherche importants, des investissements
majeurs et, probablement, le développement de collaboration
entre collègues et entre institutions. Sous cet angle, l'approriation
des TIC ne fait que s'amorcer et il reste beaucoup à faire
pour en mesurer pleinement l'impact et en retirer tous les bénéfices.
L'Internet c'est enfin un marché bien réel et potentiellement
intéressant pour une offre de services d'enseignement de
niveau universitaire à distance. Les cours sur Internet constituent
un nouveau moyen pour atteindre des clientèles aux besoins
particuliers, surtout en formation continue, et dans des régions
éloignées des grands centres. C'est ainsi que le Canada
pourra entretenir une tradition de service aux pays en voie de développement,
et que, par les technologies de l'information, l'Université
virtuelle francophone est en train de s'implanter au Canada et partout
dans le monde.
En même temps, l'enseignement à distance accroît la concurrence entre les universités. Cette concurrence, je le répète, existe pas nécessairement entre les seules universités classées dans Maclean's, mais dans un marché d'universités beaucoup plus large que le seul marché canadien.
Voilà donc la réalité. Cette réalité a cependant d'autres aspects. Il y a quelques semaines, ici même à Toronto, Donald Kennedy, président émérite de l'Université Stanford, rencontrait les recteurs des dix universités canadiennes les plus engagées en recherche. Au cours de cette rencontre, le professeur Kennedy nous rappelait que les cours télévisés de l'enseignement à distance, comme les cours sur Internet ne faisaient, après tout, que remplacer cette autre forme d'enseignement à distance qu'est... le cours magistral.
Il nous rappelait aussi ceci : ce que les universités font le mieux, c'est, pour utiliser une expression littérale, l'enseignement "de proximité", c'est-à-dire l'éducation qui demande l'analyse, la synthèse et la critique d'une somme aussi large que possible de connaissances. Les cours, l'Internet, les livres, les revues et journaux, les études de cas, et le reste, sont de plus en plus accessibles "à distance". Mais l'essence même de l'enseignement universitaire repose sur la relation privilégiée entre le professeur et l'étudiant, relation qui permet à ce dernier l'apprentissage de cette synthèse, analyse et critique du savoir, relation humaine que l'Internet ne pourra pas faire disparaître. Au contraire, il va l'accentuer.
Ainsi, dans un autre "Back to the future" paradoxal, l'intégration de l'Internet dans l'enseignement universitaire va transformer le rôle du professeur et nous ramener aux premiers temps de Bologne, d'Oxford ou de la Sorbonne et au professeur-tuteur qui guide ses disciples dans la recherche d'information, dans l'analyse, la critique et l'interprétation de cette information.
Les érudits du Moyen-Âge propageaient et partageaient leur savoir en parcourant la vieille Europe à pied ou à dos d'âne. Les scientifiques d'aujourd'hui partagent planétairement leur savoir par Internet. Mais il y a mille ans comme maintenant, les universitaires professeurs et étudiants demeurent des êtres grégaires. Ils ont et auront toujours besoin de se voir pour échanger leurs idées, les confronter à d'autres idées, partager leurs connaissances et associer leurs étudiants à la rigueur du développement et de l'acquisition de cette connaissance.
À cet égard, quoique résolument engagée dans la modernisation de ses méthodes pédagogiques par l'utilisation de l'informatique, quoique plus apte à rejoindre des étudiants dispersés ou lointains, l'université du futur, sous peine de se trahir elle-même, devra demeurer un foyer intellectuel exigeant qui aura à relever le défi à la fois d'adapter son enseignement aux nouvelles réalités du marché de l'emploi et d'offrir un encadrement pédagogique de qualité non seulement à ses étudiants sur le campus, mais aussi à ceux et celles qu'elle atteindra à distance.
À l'ère de l'Internet et de la globalisation, l'Université du futur devra donc relever le défi de l'innovation pédagogique et de la qualité.
Seules les universités qui auront su maintenir cette qualité et cette adaptation de leur enseignement, seules celles qui auront su s'ouvrir pleinement à la mobilité internationale des étudiants, seules celles qui pourront compter sur des ressources compatibles avec l'exigence de compétitivité internationale, feront partie du groupe des universités gagnantes. Je souhaite que ce soit le cas pour le plus grand nombre des universités de notre pays, et je le souhaite ardemment pour la plus ancienne université francophone de ce continent, l'Université Laval.
Je vous remercie de votre attention.