Professeure adjointe à l'Université Laval en 1970, madame Gisèle Côté-Harper est devenue professeure titulaire en 1982. Tout au long de sa carrière universitaire distinguée, le contenu de ses cours, de ses recherches, de ses communications scientifiques et de ses nombreuses conférences pour le grand public ont porté sur le droit pénal ainsi que sur les droits de la personne, et ce, sous de multiples aspects. La carrière de Gisèle Côté-Harper s'est déployée avec brio sur la scène internationale comme à l'échelle canadienne, dans les enceintes onusiennes comme dans les cercles universitaires.
Son enseignement aux trois cycles a touché le droit pénal général, les infractions contre la personne, les procédures en matière pénale, la Charte canadienne, les garanties juridiques et les règles d'admissibilité de la preuve pénale. Elle a été vice-doyenne de sa faculté de 1977 à 1979, en plus d'assumer des responsabilités de formation au Barreau du Québec, dont elle est membre du tableau de l'Ordre depuis 1966. Elle a toujours été une collègue dynamique, généreuse et très impliquée dans la formation des étudiants et des étudiantes et dans le rayonnement de la Faculté de droit. Son rayonnement national et international dans les sujets de droit pénal et des droits humains a accru de façon marquante la notoriété de l'Université Laval.
Ses travaux et la qualité de sa réflexion ont contribué au développement de principes et d'instances voués au respect des droits de la personne et au maintien de la paix. Elle s'est consacrée à l'élaboration d'une doctrine internationale sur la responsabilité de protéger outre-frontière dans ses travaux au sein de la Commission internationale de l'intervention et de la souveraineté des États. Cette doctrine, sanctionnée par l'Assemblée générale des Nations Unies, fut adoptée par le Conseil de sécurité en 2006. Des fonctions majeures lui ont été attribuées au cours de sa carrière par les gouvernements du Québec et du Canada. Dans la foulée d'un rapport qu'elle a corédigé à la demande du gouvernement canadien, le Centre international des droits de la personne fut créé. Madame Côté-Harper fut nommée présidente-fondatrice du conseil d'administration.
Madame Côté-Harper a eu une abondante production, qu'il s'agisse de livres, d'articles ou d'autres publications. Elle signait en 1981 le tout premier livre en français consacré au droit pénal canadien, ouvrage qui a connu quatre éditions. Son dernier ouvrage, paru en 1998, jouit d'un rayonnement s'étend aux pays d'Europe et aux pays de common law. À ses travaux universitaires s'ajoutent d'autres parutions marquantes sur la scène mondiale; il suffit de mentionner la corédaction du rapport La responsabilité de protéger qui fut remis au Secrétaire général des Nations Unies en 2001.
En carrière, elle a reçu de nombreuses subventions et a été honorée pour sa défense des droits par des distinctions et des prix prestigieux, dont l'Ordre du Canada, la médaille du Barreau et la médaille Pearson pour la paix, pour ne mentionner que ceux-là.
L'Université Laval est heureuse d'honorer cette professeure exemplaire et de conférer à Gisèle Côté-Harper le titre de professeure émérite.