Scientifique, médecin et éducateur de réputation internationale, Henry Friesen a manifesté tout au long de sa carrière un engagement indéfectible dans le développement de la recherche biomédicale. Ses travaux en endocrinologie ont fait école et ont su influencer bon nombre d'étudiants et de chercheurs au Canada et dans le monde entier, notamment aux États-Unis, au Japon, en Australie et en Europe.
Originaire de l'Ouest canadien, Henry Friesen a fait ses études de médecine à l'Université du Manitoba et a poursuivi ensuite sa formation scientifique au New England Center Hospital, à Boston. Au milieu des années 1960, il a entrepris une longue carrière dans l'enseignement, d'abord à l'Université McGill comme professeur de médecine expérimentale (1965-1973), puis à l'Université du Manitoba où il a été professeur de physiologie et de médecine ainsi que directeur du Département de physiologie (1973-1992).
Spécialiste en endocrinologie, le professeur Friesen s'est fait connaître en dirigeant des recherches et des essais cliniques sur l'efficacité de l'hormone de croissance humaine pour stimuler la croissance des enfants atteints de nanisme. Parmi ses nombreuses réalisations, la plus importante est sans doute la découverte de la prolactine et la mise au point d'un test sanguin simple pour reconnaître, chez les malades présentant des tumeurs, ceux qui sécrètent cette hormone en trop grande quantité. Ainsi, les troubles de la reproduction liés à la prolactine ont pu être traités avec succès chez des milliers de femmes et d'hommes.
Au cours de sa carrière, le docteur Friesen a occupé divers postes universitaires tout en prenant part à des comités et à des groupes de travail nationaux et internationaux dans le domaine de la recherche. Il a assumé notamment la présidence de la Canadian Society of Endocrinology and Metabolism (1974), de la Société canadienne de recherches cliniques (1978) et de l'Institut national du cancer du Canada (1990-1992). En 1991, il a été nommé président du Conseil de recherches médicales du Canada, fonction qu'il occupe encore aujourd'hui. Sous son impulsion, le Conseil a connu une profonde transformation. Ses idées visionnaires ont permis de concevoir des stratégies, d'établir des partenariats, de rehausser la réputation de l'organisme et d'accroître considérablement ses ressources. Elles ont aussi mené à la création des Instituts de recherche en santé du Canada, lesquels devraient succéder sous peu au Conseil de recherches médicales.
Chercheur prolifique, le professeur Friesen a publié plus de 460 articles, seul ou en collaboration, et a donné près de mille communications. Sa contribution exceptionnelle dans le domaine des sciences biomédicales lui a valu de nombreux honneurs et distinctions. Mentionnons, entre autres, les prix Eli Lilly (1974) et Conrad Koch (1987) de l'Endocrine Society, le prix de la Fondation Gairdner (1977), la bourse d'études Killam (1979-1980), la médaille McLaughlin (1987) de la Société royale du Canada, le prix et la médaille R.M. Taylor (1998) de la Société canadienne du cancer et de l'Institut national du cancer du Canada. Il a en outre été reçu officier de l'Ordre du Canada (1987) et élu membre de l'Académie nationale des sciences des États-Unis (1993). On lui a également décerné deux doctorats d'honneur, l'un de l'Université Western Ontario (1994) et l'autre de l'Université du Manitoba (1998).