Née en France, Catherine Teiger est parvenue, au cours de sa carrière, à allier les découvertes faites dans plusieurs disciplines avec son objectif d'améliorer les conditions de travail de diverses catégories d'employés. Sa fine compréhension des effets du travail et de l'avancée en âge dans divers emplois, notamment ceux traditionnellement occupés par des femmes, sur leur santé physique et psychique, est marquante, non seulement en ergonomie, mais aussi en sociologie du travail.
Catherine Teiger poursuit ses études
supérieures à l'Université de la Sorbonne à
Paris. Elle est aussi titulaire d'une licence en lettres et d'une
autre en psychologie et psychophysiologie. D'abord préoccupée
d'évaluer la charge mentale de travail, elle procède
par simulations de travail répétitif sous contraintes
temporelles. En effet, aucune étude n'a encore porté
sur les difficultés réelles associées à
l'exécution du travail et à ses répercussions
sur la santé physique et psychique. Catherine Teiger résout
donc de recourir au savoir diversifié de chercheurs d'autres
disciplines pour dresser un portrait plus réaliste des conditions
de travail. Avec le concours financier d'organismes français
de recherche, la collaboration, gagnée de haute lutte, de
syndicats ouvriers et un remarquable travail d'équipe, Catherine
Teiger établit le grand principe selon lequel il importe
de distinguer le travail théorique des activités réelles
déployées par les travailleurs et les travailleuses
pour combler les aléas de l'organisation du travail, et ce,
bien souvent au prix de leur santé.
Sa remarquable curiosité l'amène ensuite à
étudier le problème du vieillissement de la population
et de ses liens avec les conditions de travail pénibles.
Pour y parvenir, la chercheuse se penche, avec la collaboration
d'une équipe multidisciplinaire, sur les métiers de
la presse et de l'imprimerie, après avoir observé
le milieu des cheminots français et celui du montage électronique.
Les résultats de ses travaux contribuent à des améliorations
de l'organisation du travail dans divers milieux.
De même, l'intérêt de la société
pour l'approche ergonomique des questions du travail étant
peu à peu reconnu, Catherine Teiger est appelée, à
certains moments, à participer au cabinet du Secrétariat
d'État aux droits des femmes puis à l'administration
et l'animation d'un programme national interdisciplinaire de recherche
sur Travail, Technologies, Emploi et Modes de vie.
Les nombreuses publications de Catherine Teiger représentent
un apport extrêmement riche à divers domaines de la
connaissance. De même, plusieurs cours offerts à l'Université
Laval en relations industrielles et dans d'autres universités
font de ses ouvrages des références incontournables.
L'ensemble de ses travaux de recherche forme un amalgame de connaissances
sur lequel s'appuie l'enseignement en ergonomie.
Catherine Teiger entretient des liens étroits et soutenus
avec des chercheurs de plusieurs universités et d'instituts
de recherche québécois et de plusieurs pays d'Europe
et d'Amérique latine. La relation qu'elle établit
entre la santé et le travail, ainsi que la méthodologie
propre à l'étude de l'humain en activité professionnelle
ont une résonance en médecine préventive. Telle
est l'une des conséquences de la collaboration nécessaire
entre les disciplines du savoir, comme les travaux de Catherine
Teiger n'ont cessé d'en apporter la preuve.