Monsieur Federico Mayor est né à Barcelone en 1934. Titulaire d'un doctorat en pharmacie, il devient, en 1963, professeur de biochimie à l'Université de Grenade. De 1968 à 1972, il occupe la fonction de recteur de cette université, puis enseigne sa discipline à l'Université autonome de Madrid. Spécialiste du métabolisme cérébral et de la pathologie moléculaire du nouveau-né, il est l'auteur de plusieurs publications scientifiques. Durant cette période, il plante les jalons d'un plan national de prévention du retard mental.
Cette réflexion de chercheur, jumelée à un talent hors du commun et à une nature engagée, a toutefois conduit monsieur Mayor à déborder largement le cadre de sa spécialité et à devenir un véritable philosophe qui s'interroge sur le sort de l'humanité. Son parcours remarquable comprend les postes de sous-secrétaire à l'éducation et à la science du gouvernement espagnol, de député au Parlement espagnol, de conseiller auprès du président du gouvernement, de ministre de l'Éducation et de la Science, de député au Parlement européen et de directeur général adjoint de l'UNESCO. Il a parallèlement publié quatre recueils de poésie et plusieurs essais.
En 1987, monsieur Mayor est élu directeur général de l'UNESCO, dont il présidera les destinées jusqu'en 1999. Loin de se confiner dans le discours, il est un homme d'action de premier ordre, qui donne un nouveau souffle à l'organisation. Il travaille sans relâche à convaincre les dirigeants du monde entier de développer une culture de la paix, de prévenir les maux de l'humanité plutôt que de les guérir, de préserver la dignité humaine, de partager les richesses, de diffuser les savoirs. Sous l'inspiration de ce visionnaire, l'UNESCO adopte le programme Culture de la paix et, en 1999, l'assemblée générale de l'ONU approuve la déclaration et le plan d'action sur une culture de la paix.
Après avoir accompli deux mandats pour l'UNESCO, le professeur Mayor crée à Madrid, en 2000, la Fondation pour une culture de la paix, dont il est le président. Il y poursuit inlassablement sa lutte en faveur de la justice, de la liberté et de la fraternité. Il ne manque pas de rappeler aux différents pouvoirs leurs promesses de développement social, d'éducation pour tous, de respect de l'environnement. Il exhorte les décideurs à poser des gestes politiques, à passer du discours à l'acte, à mettre fin à la guerre, à l'exclusion, à la pauvreté. À ceux qui, tout comme lui, rêvent de construire le monde de demain, il affirme que la culture de la violence a échoué et que, comme le proclame l'Acte constitutif de l'UNESCO, "c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix".
En décernant sa plus haute distinction à monsieur Federico Mayor, l'Université Laval salue non seulement un grand scientifique, mais aussi un défenseur de la paix qui fait honneur au genre humain. Elle souligne le parcours exemplaire d'un humaniste, dont les valeurs correspondent en tous points à l'enseignement qu'elle souhaite donner à ses étudiantes et étudiants.